Bourse de Tokyo : l'indice Nikkei enregistre sa pire chute en points depuis plus de trois ans après les explosions en Iran

La Bourse de Tokyo a vite réagi aux explosions en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi, et a enregistré sa pire chute en points depuis plus de trois ans. Les marchés sont encore plongés dans l'incertitude, alors que les valeurs refuges telles que l'or, le franc suisse ou encore le yen ont le vent en poupe.
L'indice vedette Nikkei a lâché vendredi 1.011,35 points, sa pire chute en points depuis plus de trois ans.
L'indice vedette Nikkei a lâché vendredi 1.011,35 points, sa pire chute en points depuis plus de trois ans. (Crédits : Kim Kyung-Hoon)

Les explosions en Iran, dues à de possibles frappes de représailles israéliennes n'ont pas laissé la Bourse de Tokyo indifférente. L'indice vedette Nikkei a lâché vendredi 1.011,35 points, sa pire chute en points depuis plus de trois ans.

Dans le détail, le Nikkei, qui a perdu jusqu'à 3,5% en séance, a chuté de 2,66% à la fin des échanges à 37.068,35 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 9 février. Et il a dévissé de 6,2% sur l'ensemble de la semaine écoulée. L'indice élargi Topix a dérapé de 1,91% à 2.626,32 points vendredi. Les pertes étaient moindres à la Bourse de Hong Kong (-0,88% vers 06H50 GMT) et encore plus modérées à Shanghai (-0,26%).

L'Iran a fait état de trois fortes explosions près d'une base militaire dans le centre du pays vendredi à l'aube et a activé sa défense aérienne dans plusieurs régions. Cependant, « aucun dégât majeur » n'a été signalé, selon l'agence officielle iranienne Irna et les sites nucléaires du pays sont indemnes, a confirmé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

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Les marchés dans l'attente

Néanmoins, la cause de ces explosions n'était pas encore clairement établie, mais des médias américains citant de hauts responsables des Etats-Unis ont évoqué une attaque israélienne, en riposte aux tirs de drones et de missiles par l'Iran contre l'Etat hébreu le week-end dernier. De son côté, l'agence de presse iranienne Tasnim a toutefois indiqué, en citant des « sources bien informées », qu'il n'y avait « aucune information faisant état d'une attaque de l'étranger ».

« Les événements sont encore très obscurs. Et l'incertitude est ce que les marchés détestent le plus », a commenté dans une note Chihiro Ota de SMBC Nikko Securities. Dans un tel contexte, « la première réaction » des investisseurs est de « réduire leurs positions », a ajouté cet analyste.

D'autant qu'avant même ces événements, la Bourse de Tokyo avait déjà démarré la séance en net repli, face à de nouveaux signes de report probable des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de vives inquiétudes sur les perspectives pour l'industrie mondiale des semi-conducteurs après que TSMC, le géant mondial du secteur, a abaissé jeudi ses prévisions. L'action TSMC a plongé de 6,72% vendredi à la Bourse de Taïwan, entraînant dans sa chute d'autres valeurs technologiques en Asie, comme Tokyo Electron (-8,73%).

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Les valeurs refuges portées par les explosions

Après les explosions, les valeurs refuges comme l'or, le franc suisse et le yen se redressaient vendredi. « Les marchés mondiaux ont été secoués par de nouveaux troubles au Moyen-Orient », face auxquels des « valeurs refuges comme le franc suisse, le yen et l'or ont enregistré des gains », indique Patrick Munnelly, de Tickmill.

Vers 09h10 GMT (11h10 à Paris), la devise helvétique prenait 0,41% contre le billet vert, à 0,9085 franc suisse pour un dollar, tandis que la monnaie nippone se renforçait de 0,11%, à 154,46 yens pour un dollar. De son côté, l'or montait de 0,26% à 2.385,30 dollars l'once, non loin de son sommet absolu atteint la semaine dernière.

Les analystes s'attendaient cependant à ce que le rebond du yen soit éphémère. « Les développements, mis à part la (possible, ndlr) frappe israélienne, sont plus favorables à une reprise des ventes de yens », en particulier l'inflation japonaise plus faible qu'attendu, estime Derek Halpenny, analyste chez MUFG. En effet, la hausse des prix à la consommation au Japon a ralenti un peu plus que prévu en mars, à +2,6% sur un an hors produits frais (contre +2,8% en février), selon des chiffres officiels vendredi, là où le consensus d'économistes de l'agence de presse financière Bloomberg tablait sur +2,7%.

Montée de l'or noir

De leurs côtés, après les premières informations sur les explosions en Iran, les prix du pétrole ont bondi jusqu'à 4%. « La crainte immédiate était que nous nous engagions sur la voie d'une escalade de représailles qui pourrait déboucher sur une guerre incontrôlable où les États-Unis seraient entraînés malgré eux dans un conflit armé avec l'Iran », explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

Néanmoins, le marché voulant croire en une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran, les cours du pétrole montaient à peine vendredi. Vers 08h45 GMT (10h45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin prenait quelque 0,06% à 87,16 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,22%, à 82,91 dollars.

La Bourse de Paris à la baisse

Par ailleurs, la Bourse de Paris était attendue en nette baisse vendredi matin. Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 abandonnait 1,25% une quarantaine de minutes avant le début de la séance.

Le CAC 40 baissait finalement de 53,15 points (-0,66%) à 7.970,11 points vers 10h15. Jeudi, il a fini au-dessus des 8.000 points, à 8.023,26 (+0,52%), après avoir clôturé deux jours d'affilée sous ce seuil.

Sony convoiterait Paramount

La société japonaise Sony (-1,8%) envisagerait de s'associer avec le fonds d'investissement américain Apollo pour faire une offre de rachat de l'entreprise de médias et de divertissement Paramount Global, selon le New York Times citant des sources proches du dossier. Paramount est cependant toujours en négociations exclusives actuellement avec la société de production Skydance, selon ces mêmes sources.

Apollo a proposé précédemment plus de 26 milliards de dollars pour racheter Paramount, y compris sa dette. Un rachat de Paramount rendrait Sony Pictures Entertainment encore plus puissant, alors que le groupe japonais a récemment essuyé un revers en Inde, où son projet de fusion avec Zee Entertainment a explosé en plein vol.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 20/04/2024 à 9:13
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Le Japon un pays qui semblait s'envoler au firmament des nations croissantes économiquement qu iavait tout pour mais qui a trop exploité sa population qui n'en peut plus et du coup ne fait plus d'enfants. Comme le disait Nietzsche au bout du bout ce ...

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