La Bourse de Paris était attendue en nette baisse vendredi matin, tirée vers le bas par les craintes géopolitiques après les explosions rapportées en Iran, dues à une possible attaque d'Israël. Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 abandonnait 1,25% une quarantaine de minutes avant le début de la séance.
Le CAC 40 baissait finalement de 53,15 points (-0,66%) à 7.970,11 points vers 10h15. Jeudi, il a fini au-dessus des 8.000 points, à 8.023,26 (+0,52%), après avoir clôturé deux jours d'affilée sous de ce seuil.
« Les investisseurs manifestent actuellement une certaine nervosité quant à la situation au Moyen-Orient et à son impact sur les marchés de l'énergie », explique l'analyste indépendant Andreas Lipkow.
Téhéran a fait état de trois explosions près d'une base militaire à Qahjavarestan, localité située entre Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays, selon l'agence officielle Fars. Des médias, citant des responsables américains, ont indiqué qu'Israël en était l'auteur en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre Israël le week-end dernier. Cette attaque inédite était alors elle-même intervenue à la suite d'un raid contre le consulat iranien à Damas, imputé à Israël.
Les Bourses mondiales en baisse
Les Bourses mondiales sont également en baisse vendredi. En Asie, l'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a lâché 1.011,35 points (-2,66%), sa pire chute en points depuis plus de trois ans. Le Nikkei a atterri à la fin des échanges à son plus bas niveau de clôture depuis le 9 février et affichait une chute de 6,2% sur l'ensemble de la semaine écoulée.
Ailleurs en Asie, les pertes étaient moindres à la Bourse de Hong Kong (-0,91% vers 07H45 GMT) et encore plus modérées à Shanghai (-0,29%). En Europe, la Bourse de Francfort cédait 1,08%, Milan 1,02% et Londres 0,49%.
« Nous assisterons probablement à une ruée vers des valeurs sûres » en cette fin de semaine, « par crainte d'une nouvelle escalade des tensions au cours du week-end », explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. « Une exposition à l'or et au pétrole constitue une bonne protection contre les tensions géopolitiques croissantes dans la région », poursuit-elle.
Valeur refuge, « l'or a rebondi à un niveau proche du record », souligne l'analyste. Vers 08H15, l'once d'or s'échangeait à 2.383,22 dollars.
De leur côté, les cours du pétrole montaient à peine ce vendredi en fin de matinée, après avoir pourtant bondi temporairement de plus de 4% plus tôt, au moment des explosions en Iran, le marché voulant ensuite croire en une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran.
Vers 08H45 GMT (10H45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin prenait quelque 0,06% à 87,16 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,22%, à 82,91 dollars.
L'Oréal voit son action bondir de plus de 5%
L'Oréal voyait son action bondir de plus de 5% à la Bourse de Paris vendredi, le marché saluant les résultats du premier trimestre du géant français des cosmétiques publiés jeudi soir, supérieurs aux attentes des analystes. Vers 09h30, le titre s'octroyait 5,08% à 445,10 euros. Depuis le 1er janvier, le titre reculait toutefois de 1,14%.
Dans un secteur de la beauté marqué par « des craintes d'un ralentissement du marché, ce résultat devrait entraîner une forte réaction positive de l'action » vendredi, annonçaient les analystes de Jefferies après la publication de L'Oréal.
Le groupe de cosmétiques a annoncé des ventes en hausse de 8,3% au premier trimestre sur un an, à 11,24 milliards d'euros malgré un recul du chiffre d'affaires en Asie du Nord toutefois « plus que compensé par l'Europe », salue Jefferies. « En Chine continentale, où le marché de la beauté est resté atone », selon le communiqué de L'Oréal, les ventes du groupe sont en hausse de 6,2%. Le Japon et Hong Kong « bénéficient tous deux de la reprise du tourisme et affichent une croissance à deux chiffres ».
Le chiffre d'affaires en Europe progresse quant à lui de 12,2% à 3,7 milliards d'euros avec des « performances particulièrement remarquables » en Allemagne-Autriche-Suisse, Espagne-Portugal et Royaume-Uni-Irlande. Les ventes en Amérique du Nord sont en hausse de 11,9% à trois milliards d'euros grâce notamment à un nouveau système informatique.
Schneider Electric recule après des discussions avec Bentley Systems
Schneider Electric reculait pour sa part de 1,95% à 211,15 euros après avoir annoncé des discussions pour « une potentielle transaction stratégique » avec la société de logiciels américaine Bentley Systems, valorisée à plus de 16 milliards de dollars (15 milliards d'euros).
Le géant de l'optique EssilorLuxottica perdait 1,27% à 202,10 euros, malgré la publication d'un chiffre d'affaires en hausse au premier trimestre, le marché se montrant déçu de la rentabilité du groupe qui a légèrement déçu les attentes des investisseurs, notamment à cause du coût de lancement de nouveaux produits.
Le groupe de restauration collective et de services Sodexo prenait, quant à lui, 2,07% à 1,60 euro après avoir publié un chiffre d'affaires en hausse de 4,5% et un bénéfice net au premier semestre de son exercice décalé en progression de 15,4%, ses premiers résultats après la scission de l'activité titres-restaurant. Cette dernière, baptisée Pluxee, et mise en Bourse depuis le 1er février, grimpait quant à elle de 8,34% à 2,12 euros, portée par un chiffre d'affaires meilleur qu'anticipé par les analystes.
(Avec AFP)
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