Brésil : l'inflation continue de se tasser à 0,53% en janvier

La hausse des prix ralentit encore en janvier au Brésil, dans la continuité de l'année 2022. Elu sur un programme très social, le président Lula suit avec attention l'indice du coût de la vie et exhorte la Banque centrale à baisser son taux, l'un des plus élevés du monde.
Lula a fait de l'amélioration du niveau de vie des pauvres l'un des piliers de son programme électoral.
Lula a fait de l'amélioration du niveau de vie des pauvres l'un des piliers de son programme électoral. (Crédits : Reuters)

Y a-t-il déjà un effet Lula sur l'économie brésilienne ? S'il existe, il est pour l'instant modeste mais la hausse des prix continue bien de s'essouffler. En janvier, l'inflation s'est légèrement tassée au Brésil, à 0,53%, selon les données publiées ce jeudi par l'IBGE, l'institut brésilien des statistiques, après avoir atteint 0,62% en décembre.

Le mois dernier, l'inflation a surtout été tirée par les secteurs de l'alimentation (0,59%) et des transports (0,55%) avec une hausse notamment de l'essence et de l'éthanol. Sur un an, l'indice des prix à la consommation a ainsi atteint 5,77%, un peu mieux que les 5,79% d'inflation de l'année 2022. Pour la dernière année au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, l'inflation avait en effet décéléré par rapport au 10,06% de 2021.

Lire aussi« Panier anti-inflation » : tous les ingrédients d'une usine à gaz

De retour au pouvoir après son premier passage de 2003 à 2010, Lula et son gouvernement scrute l'évolution du coût de la vie alors qu'il a été élu sur un ambitieux programme de réformes sociales et de réductions des inégalités. Sous ses deux premiers mandats, 30 millions de Brésiliens sont sortis de la misère mais aujourd'hui la tâche est immense.

Pression sur la Banque centrale

Plus de 33 millions de Brésiliens souffrent de la faim, et le pouvoir d'achat des plus pauvres a été fortement entamé par la crise du Covid-19 et par l'inflation. Lula a déjà obtenu du Congrès du Brésil un amendement à la Constitution qui autorise le futur gouvernement à dépasser le plafond des dépenses pour financer des programmes sociaux, mais pour une durée d'un an seulement.

Grâce à cet amendement, il entend allouer à des programmes sociaux 145 milliards de réals (environ 26 milliards d'euros) au-dessus du plafond légal des dépenses, notamment pour pérenniser l'allocation mensuelle de 600 réals (110 euros) versée aux familles les plus pauvres, un montant déjà en vigueur depuis le mois d'août, sous Jair Bolsonaro.

Lire aussiUne tâche « herculéenne » attend le nouveau président brésilien

Ces dernières semaines, Lula a multiplié les critiques contre la Banque centrale pour son maintien à un niveau très élevé de 13,75% de son taux directeur - l'un des plus hauts du monde. Lors de sa dernière réunion, le 1er février, l'institut d'émission avait maintenu son taux Selic à 13,75% pour la quatrième fois consécutive, invoquant des « incertitudes » sur l'évolution de l'inflation, aussi bien au Brésil qu'au niveau international. Le président a dénoncé le niveau de ce taux de « honte » car, selon lui, il entrave la croissance du Brésil, première économie d'Amérique latine.

La Banque centrale vise, pour cette année, un objectif d'inflation de 3,25%, avec une marge de plus ou moins 1,5%. Mais du côté des marchés, l'estimation de l'évolution de l'indice des prix pour cette année a été relevée à 5,78%, selon le bulletin Focus de la Banque centrale.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 09/02/2023 à 23:21
Signaler
J habite au Bresil depuis 26 ans. A forçe de lançer de faux chiffres, on se complique la vie. Les 33 millions de bresiliens qui soi-disant meurent de faim, est issu d un sonddage qui posait la question suivante # qui ne prends pas 4 repas par jour ? ...

le 10/02/2023 à 10:41
Signaler
@michel, je vous remercie pour ces précisions car en Europe et en particulier en France, tous les évènements qui ont suivi les élections Brésiliennes n'ont jamais été clairement explicités. Le manque d'objectivité était roi.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.