Salaires : une augmentation de 3,8% en 2022... gommée par l'inflation

L'indice du salaire mensuel de base (SMB) dans le privé a progressé de 3,8% sur un an, selon des données provisoires du ministère du Travail. Les ouvriers et employés sont ceux affichant la plus forte hausse, de 4,6% et 4,3%. Mais face à une inflation de 6% en France sur la même période, les salariés ont, en réalité, perdu en pouvoir d'achat.
L'indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a, lui, progressé de 4,5% sur un an.
L'indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a, lui, progressé de 4,5% sur un an. (Crédits : Reuters)

Fausse bonne nouvelle. La Dares, le service de statistiques du ministère du Travail, a publié ce jeudi 9 février les données provisoires sur le SMB. L'indice du salaire mensuel de base, mesuré dans les entreprises privées (hors agriculture) de 10 salariés et plus, représente le salaire brut, c'est-à-dire avant la déduction des cotisations sociales et le versement des prestations sociales. Il ne prend en compte ni les primes, ni les heures supplémentaires. Il ressort qu'il a augmenté de 0,6% au quatrième trimestre par rapport au troisième et progressé de 3,8% sur un an.

L'indice du salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE) a, lui, progressé de 0,7% par rapport au troisième trimestre et de 4,5% sur un an.

Reste que « ces évolutions doivent être mises en regard de l'inflation », rappelle la Dares. Le coût de la vie a en effet augmenté de 6% entre fin décembre 2021 et fin décembre 2022. « Sur un an et en euros constants, le SHBOE diminue donc de 1,5% et le SMB de 2,2% », souligne le ministère.

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La plus faible hausse pour les cadres

Par secteur d'activité, le SMB a progressé, au cours du 4e trimestre, de 0,7% dans le tertiaire, de 0,5% dans l'industrie et la construction. Sur un an, la hausse est de 3,9% pour le tertiaire, de 3,8% pour l'industrie, et de 3,3% pour la construction.

Par catégorie socioprofessionnelle, le SMB a augmenté au 4e trimestre de 0,7% pour les ouvriers et les employés, de 0,6% pour les professions intermédiaires et de 0,5% pour les cadres. Sur un an, il a grimpé de 4,6% pour les ouvriers, de 4,3% pour les employés, de 3,2% pour les professions intermédiaires et de 2,9% pour les cadres.

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Dans le public aussi, une revalorisation loin de l'inflation

Dans la fonction publique, les salaires des 410.000 agents les moins bien rémunérés ont été revalorisés de 1,8%, au 1er janvier dernier.

Une revalorisation qu'a aussi connue le salaire minimum de croissance (Smic). Il a été revalorisé de façon automatique de 1,8% du fait d'inflation, passant à 1.353 euros net mensuels, soit une hausse de 24 euros. En brut, pour un temps plein de 35 heures hebdomadaires, le Smic mensuel est passé à 1.709 euros et le Smic horaire à 11,27 euros.

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Un « montant net social » sur les bulletins de salaire pour faciliter les démarches

Les bulletins de paie devront comporter à partir du 1er juillet une nouvelle mention : le « montant net social ». Elle orresponde aux ressources que les usagers doivent déclarer pour évaluer leurs droits à certaines prestations sociales. Avec cette mesure annoncée ce mardi, le gouvernement entend ainsi simplifier les démarches et lutter contre le « non recours ».

« Pour la première fois, les Français qui en ont besoin verront chaque mois sur leur fiche de paie le montant exact à déclarer pour demander le RSA ou la prime d'activité », a le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe. Cette réforme « permettra de simplifier les démarches des allocataires qui devaient jusqu'à présent calculer eux-mêmes le revenu net à déclarer », a souligné le gouvernement. « Elle réduira les risques d'erreur dans les déclarations de ressources et donc les indus ou les rappels de prestations, sources d'insécurité financière pour les allocataires », a-t-il ajouté.

Prochaine étape, à l'horizon 2024, les caisses enverront, sur la base de ce montant net social, un formulaire pré-rempli aux bénéficiaires potentiels d'aide sociale.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 10/02/2023 à 9:30
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"Avec cette mesure annoncée ce mardi, le gouvernement entend ainsi simplifier les démarches et lutter contre le « non recours »." Ce "non recours" est du principalement à la fracture numérique qui touche près de 13 millions de français.On l'a vu a...

à écrit le 10/02/2023 à 9:23
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"Les ouvriers et employés sont ceux affichant la plus forte hausse, de 4,6% et 4,3%. " Ah bon ?, je vais d'envoyer l'article à des collègues qui n'ont rien depuis plusieurs années maintenant.

à écrit le 09/02/2023 à 18:16
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Comme les prix augmentent en moyenne de 15 à 20 % et non de 6%, le calcul est vite fait. De toute façon, même si le gouvernement n'est pas LE responsable, c'est tout de même lui qui est au commande, non? Les français acceptent de moins en moins de pa...

à écrit le 09/02/2023 à 16:47
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il faut bien payer le quoi qu'il en coute et la fumeuse gestion energetique

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