Carlos Ghosn débouté de sa demande de remise en liberté

Un tribunal de Tokyo a rejeté, ce mardi, la demande de remise en liberté formulée par Carlos Ghosn, l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan, accusé de malversations financières par la justice japonaise. La veille, le patron franco-brésilien avait déposé plainte pour protester contre la décision du parquet de la capitale nippone de le maintenir en détention jusqu'au 20 décembre.
Carlos Ghosn n'en a pas terminé avec la justice japonaise.
Carlos Ghosn n'en a pas terminé avec la justice japonaise. (Crédits : Regis Duvignau)

Ce n'est pas demain que Carlos Ghosn recouvrera la liberté. Détenu dans une prison de Tokyo depuis qu'il a été arrêté, à la surprise générale, le 19 novembre dernier, le patron franco-brésilien a vu, ce mardi, sa demande de remise en liberté, déposée par l'intermédiaire de son avocat Motonari Otsuru, rejetée par un tribunal de la capitale nipponne. Un coup dur pour Carlos Ghosn, qui a donc été de nouveau placé en détention provisoire en raisons de nouvelles charges pesant contre lui.

En effet, lundi,  le PDG de Renault, qui a été démis de ses titres de président chez Nissan et Mitsubishi Motors, a été mis en examen pour un nouveau délit financier. Le parquet l'accuse d'avoir communiqué aux autorités boursières un rapport minorant l'intégralité de ses revenus au Japon sur les années allant de 2010 à 2015. Dans ce cadre, Greg Kelly, l'un de ses proches adjoints chez Nissan également été mis examen. Le constructeur automobile japonais également, lui, en tant qu'entité morale. Pour cause, le parquet estime que la responsabilité de l'entreprise était aussi engagée car c'est elle qui a remis les rapports incriminés aux autorités boursières.

Le calvaire de Ghosn ne fait que commencer...

Nissan a fait part de "ses regrets les plus sincères" dans un communiqué, reconnaissant que l'affaire "nuisait fortement à l'intégrité de sa communication auprès des marchés".

"Nissan va continuer ses efforts pour renforcer sa gouvernance", ajoute le groupe, par ailleurs fragilisé par un scandale lié à l'inspection de ses véhicules.

Nissan a par ailleurs annoncé avoir fait appel d'une décision de la justice brésilienne autorisant la famille de Carlos Ghosn à accéder à un appartement de fonction à Rio de Janeiro, "afin d'empêcher la destruction de preuves éventuelles".

Carlos Ghosn, prestement limogé de la présidence de Nissan et de Mitsubishi Motors, n'est lui pas au bout de ses peines : le parquet de Tokyo pourrait ultérieurement se pencher sur de possibles abus de biens sociaux, tels que l'usage de résidences de luxe aux frais du groupe. Pour sa part, "le suspect Ghosn", comme l'a rebaptisé la presse nippone, nie toute malversation. "Il est dans un état d'esprit vaillant et combatif", souffle-t-on au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt près de Paris.

Le constructeur français regrette de n'avoir toujours pas pu obtenir de son partenaire japonais une transmission, d'avocat à avocat, de la totalité des pièces à charge. Nissan est cependant "disposé à le faire dès que possible", cette semaine a priori, a précisé une source proche du dossier.

(Avec agences)

Retrouvez l'intégralité de nos articles consacrés à l'affaire Carlos Ghosn dans notre dossier spécial.

Commentaires 3
à écrit le 12/12/2018 à 9:02
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Avertissement aux patrons des multinationales françaises, vous n'êtes pas protégé du fait de la dramatique faiblesse diplomatique française. C'est pas le moment d'écouter les sirènes de l'évasion fiscale européenne hein, faites attention...

à écrit le 11/12/2018 à 21:12
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"Le constructeur français regrette de n'avoir toujours pas pu obtenir de son partenaire japonais une transmission, d'avocat à avocat, de la totalité des pièces à charge. Nissan est cependant "disposé à le faire dès que possible", cette semaine a prio...

le 14/12/2018 à 9:08
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a oui en France c'est l'entreprise qui est responsable et jamais le dirigeants c'est a dire les salaries et les clients qui supporte les erreurs et les triches des décideurs avec la complicités du pouvoir et de la justice et apres on est su...

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