Changement climatique : l’ONU alerte sur les retards de financements destinés à protéger les pays en développement

Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l'adaptation climatique publié ce jeudi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a fait part de son inquiétude concernant les pays en développement. Ces derniers doivent fortement investir pour se protéger des conséquences du changement climatique, mais les financements tardent.
« Les barons des combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent ont contribué à créer ce gâchis ; ils doivent soutenir ceux qui en souffrent », a déclaré Antonio Guterres.
« Les barons des combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent ont contribué à créer ce gâchis ; ils doivent soutenir ceux qui en souffrent », a déclaré Antonio Guterres. (Crédits : THOMAS MUKOYA)

C'est une nouvelle inquiétante : les pays en développement ne sont pas assez préparés pour affronter les conséquences du réchauffement climatique, affirme le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).

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Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l'adaptation climatique publié ce jeudi 2 novembre, l'ONU affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient au contraire des financements jusqu'à 18 fois supérieurs aux montants actuels.

Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l'accélération du réchauffement climatique.

Résultat, le PNUE estime, compte tenu du retard pris, que les fonds nécessaires aux pays en développement pour leur adaptation au changement climatique seront compris entre 215 et 387 milliards de dollars par an pour la décennie qui vient. Au-delà de 2030, les coûts d'adaptation devraient encore augmenter, « de manière significative ».

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Mais ce n'est pas vers cette tendance que le monde semble avancer. Le déficit augmente toujours « malgré les promesses faites lors de la COP26 à Glasgow de doubler les financements d'adaptation entre 2019 et 2025, pour atteindre 40 milliards d'euros par an », constituant ainsi « un précédent inquiétant ».

Une situation qui va pénaliser les plus pauvres

« Cette incapacité à s'adapter de manière adéquate intensifie la crise climatique », s'alarment les auteurs du rapport, ce qui éloigne la perspective du respect des accords de Paris visant à contenir le réchauffement « nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels ».

Mais surtout, le manque de financement « a des conséquences massives sur les dégâts qu'elle engendre, en particulier pour les plus vulnérables », insistent-ils, avec un chiffre éloquent :

« Les 55 économies les plus vulnérables du point de vue climatique ont déjà subi des dommages à hauteur de plus de 500 milliards de dollars au cours des deux dernières années ».

« Le monde doit réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre et intensifier les efforts d'adaptation pour protéger les populations vulnérables », exhorte Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, dans l'avant-propos du rapport. « Sans une adaptation rapide, nous nous attendons à des pertes inimaginables de vies et de moyens de subsistance causées par des inondations incessantes, des incendies de forêt déchaînés et des mers qui montent en flèche », poursuit-elle.

Le financement se fait attendre

Selon l'analyse du PNUE, le financement public pour l'adaptation des pays pauvres était de 21,3 milliards de dollars en 2021, contre 25,2 milliards de dollars en 2020. Pour permettre ces très importants investissements, en 2009, les pays riches avaient promis de fournir 100 milliards de dollars pour financer à la fois l'adaptation au réchauffement climatique et les réductions d'émissions dans les pays en développement d'ici à 2020.

« Les pays en développement se tiennent prêts, attendant les fonds nécessaires pour protéger leurs populations contre les catastrophes climatiques imminentes », a assuré auprès de l'AFP Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale au sein du Réseau Action Climat International.

Mais, pour l'instant, ce montant n'a finalement atteint que 83 milliards de dollars, selon les chiffres les plus récents, fournis par l'OCDE

En dehors des Etats, les entreprises sont aussi pointées du doigt par l'ONU. Pour Antonio Guterres, une partie du financement de ce fonds devrait incomber aux géants de l'industrie fossile, via une taxe exceptionnelle. « Les barons des combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent ont contribué à créer ce gâchis ; ils doivent soutenir ceux qui en souffrent », a-t-il déclaré.

(Avec AFP)

Commentaires 11
à écrit le 03/11/2023 à 9:41
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Donnez les 5 milliards de dollars que coûtent l'ONU a ces pays pauvres, car tous ces diplomates et hauts fonctionnaires internationaux vivent largement sur un niveau de vie indécent tout en ne payant pas d'impôts est une vaste fumisterie.

le 03/11/2023 à 11:23
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il ne fait pas le job mais sait réclamer pour se remplir les poches idem en france ou le chef a rempli son contrat de placer tout ces copines et copins de promotion a des postes en or digne des république bananières au 21 siècle les magouilles d'u...

à écrit le 02/11/2023 à 19:32
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Pour le réchauffement climatique: C'est Mort. Ça chauffe, ça fond ça ruisselle, ça vente, ça déborde...ça neige plus! Jamais aucun financement ne pourra régler le problème. La guerre peut-être.

le 03/11/2023 à 10:23
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C'est une absence qui fait du bruit. La maire de Paris n'a plus été aperçue dans la capitale depuis deux semaines. Au cours d’un voyage présenté comme officiel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie du 16 au 21 octobre, Anne Hidalgo s’est notamment re...

à écrit le 02/11/2023 à 18:09
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Si on s'en référe à Thomas Piketty on apprends que l'Europe et les usa sont les plus gros pollueurs de la planète. Conclusion, l'argent devrait nous être donné pour changer nos modes de vie.

le 03/11/2023 à 10:01
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M. Piketty un Nostradamus du bureau un chercheur!! qui n'a aucune compétence hors la théorie jamais pratiquée. Quel référence de terrain pour avoir une vision de ses écrits y technocratique universitaire. M' Piketty hors business de ses bouquins n'a ...

le 03/11/2023 à 10:01
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M. Piketty un Nostradamus du bureau un chercheur!! qui n'a aucune compétence hors la théorie jamais pratiquée. Quel référence de terrain pour avoir une vision de ses écrits y technocratique universitaire. M' Piketty hors business de ses bouquins n'a ...

le 03/11/2023 à 13:36
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@Azerty. Thomas Piketty reste une sommité, de mon point de vue. C'est très bien de l'avoir cité.

à écrit le 02/11/2023 à 17:48
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est ce que quelqu'un peut expliquer a ce monsieur que l'argent gratuit des banques centrales ( le ruisselement vers le haut, comme on dit a gauche avec la nouvelle theorie monetaire) c'est termine, donc faut arreter les idioties.......les tiers monde...

à écrit le 02/11/2023 à 15:47
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Les pays en développement n'ont besoin de rien, et surtout pas d'argent

à écrit le 02/11/2023 à 15:17
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Lui, il n'a pas encore saisi que dans le futur les pays avancés vont redevenir des pays en développement, alors que les retardataires prenne déjà le train en marche.

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