Climat : les pays pauvres n'ont pas eu ce qu'ils voulaient mais ne s'opposeront pas au projet de la COP26

Les différents groupes de pays en développement ont indiqué samedi qu'ils ne bloqueraient pas l'adoption d'une déclaration finale à la COP26 en raison des désaccords sur la question très controversée des "pertes et préjudices" dus au changement climatique qu'ils subissent déjà.
(Crédits : PHIL NOBLE)

Ils ne bloqueront pas. Les différents groupes de pays en développement ne s'opposeront pas au projet de déclaration finale à la COP26, même si ce dernier propose juste d'accélérer la mise en œuvre de dispositifs techniques déjà prévus et qu'il  ne fait aucune mention d'un mécanisme spécifique pour compenser les "pertes et préjudices" déjà subis par les pays les plus pauvres. C'est-à-dire les dommages déjà causés par les impacts ravageurs des tempêtes, sécheresses et canicules qui se multiplient. Il s'agissait de l'une de leurs revendications fortes. Mais ils se sont  notamment heurtés au refus des Etats-Unis et de l'Union européenne.

Esprit de compromis

"Dans un esprit de compromis nous pourrons vivre avec les paragraphes" évoquant cette question, a indiqué le représentant guinéen Amadou Sebory Touré, chef du groupe de négociation G77+Chine (plus de 100 pays en développement et émergents) lors d'une plénière sur le projet de texte.

"Nous comprenons (que cette formulation) ne reflète ni ne préjuge la solution que nous souhaitons sur le financement des pertes et préjudices pour les plus vulnérables", a-t-il poursuivi.

Même son de cloche pour l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS). Evoquant également l'esprit de "compromis", elle a relevé que le projet comportait des avancées sur "certaines de nos priorités sans lesquelles nous ne pouvons quitter" la conférence, notamment pour lutter contre les causes du réchauffement. Pourtant l'AOSIS s'est déclarée "extrêmement déçue de l'absence d'éléments sur les pertes et préjudices". Le Gabon, au nom du groupe Afrique, et Fidji, ont également indiqué qu'ils accepteraient la partie sur les pertes et préjudices.

"Nous sommes prêts à participer au dialogue sur les pertes et préjudices et de contribuer à son succès", a lancé l'émissaire américain John Kerry dans l'espoir de rassurer les pays pauvres

L'UE s'était également opposée à un mécanisme spécifique et son représentant a lui aussi reconnu que "bien sûr nous ne sommes qu'au début de ce que nous devons faire sur les pertes et préjudices".

100 milliards de dollars par an

La proposition de déclaration vise à garantir le déblocage par les pays riches de financements suffisants pour permettre aux nations les plus pauvres de faire face au réchauffement de la planète, après des promesses non tenues. Les pays en développement affirment que les pays riches, dont les émissions sont principalement responsables des changements climatiques d'origine humaine, n'ont pas tenu leur engagement pris en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour les aider à faire face aux conséquences du réchauffement de la Terre. Seuls 80 milliards de dollars ont été mobilisés. Selon le dernier bilan publié par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en septembre, en 2019 l'ensemble des aides versées par les pays riches aux pays moins développés n'a atteint en effet que 79,6 milliards de dollars.

Le projet prévoit la rédaction l'an prochain par un comité des Nations Unies, d'un rapport sur les progrès accomplis dans la mobilisation des 100 milliards de dollars. Le sujet ferait également l'objet de réunions ministérielles en 2022, 2024 et 2026. Les contrôles réguliers ont pour objectif de maintenir la pression sur les pays riches afin qu'ils tiennent leurs engagements. Le texte proposé par la présidence britannique "note avec une vive inquiétude" que les 100 milliards de dollars n'ont toujours pas été rassemblés et exhorte les pays à augmenter leurs contributions pour y parvenir. Les pays riches espèrent atteindre les 100 milliards de dollars en 2023, voire dès l'an prochain.

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Commentaires 3
à écrit le 14/11/2021 à 13:22
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bref, tous ces pays qui pensaient s'assurer des revenus minimum en culpabilisant les occidentaux n'ont pas eu tout l'argent prevu pour remplir les poches de leurs dirigeants soutenus par les gauches europeennes....... he ben le contribuable europeen...

à écrit le 14/11/2021 à 8:40
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Bref ils sont contre mais ils vont voter pour. Forcément ils sont soumis aux pays plus riches notre monde est d'un ennui magistral. les mêmes teubés pour guider l'humanité à sa perte. L'empire des faibles et des détraqués.

à écrit le 13/11/2021 à 19:42
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La notion de pays pauvre est une escroquerie intellectuelle. La quasi totalité des pays jadis pauvres, sont devenus riches, puisque leur population a augmenté exponentiellement. L'occident doit arrêter d'être obsédé par les pays soi-disant pauvres

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