Covid-19 : les Européens toujours soumis aux restrictions de voyages vers les États-Unis

Le patronat américain presse le président Biden de faire revenir les Européens pour doper l'économie. Si la relation entre les deux ères économiques génère 42% du PIB mondial, la demande de levée des interdictions reste toutefois encore lettre morte.
Depuis le 25 janvier, le président Biden a restauré le travel ban, soit l'interdiction d'entrée sur le territoire pour tous les citoyens non américains venant de l'espace Schengen, dont la France. Le Grand Canyon de l'Etat du Nevada ne devrait donc pas être sur la liste des projets de vacances cette année.
Depuis le 25 janvier, le président Biden a restauré le "travel ban", soit l'interdiction d'entrée sur le territoire pour tous les citoyens non américains venant de l'espace Schengen, dont la France. Le Grand Canyon de l'Etat du Nevada ne devrait donc pas être sur la liste des projets de vacances cette année. (Crédits : jose1983)

« D'une manière générale, il est préférable, dans toute la mesure du possible, de différer vos déplacements prévus aux États-Unis (y compris les croisières), compte tenu de l'évolution de l'épidémie de Coronavirus Covid-19 et de ces nouvelles mesures ». Ce message, publié sur le site du ministère des Affaires étrangères français mis à jour ce 26 juin n'est pas prêt de disparaître. Car si l'administration américaine travaille à une levée des restrictions, elle n'a fourni encore aucune date à ses homologues européens. 

Les vacances outre-Atlantique pour les Français sont donc compromises, alors que la destination connait un regain d'intérêt. En 2018, avant la crise, 1,7 millions de Français se sont rendus aux Etats-Unis, en hausse de 6% par rapport à 2017, notait le service commercial de l'Ambassade américaine cité par tourmag.com.

Mais pour l'heure, la prudence est toujours de mise. « Nous sommes impatients de pouvoir rétablir les voyages aussi complètement et rapidement que possible. Je ne peux pas fixer de date, nous devons être guidés par la science, par l'expertise médicale », a déclaré Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Paris aux côtés de son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Un report qui pourrait d'ailleurs se prolonger encore avec la recrudescence du variant Delta qui inquiète plusieurs pays, dont l'Australie mais aussi le Portugal.

Depuis le 25 janvier, le président Biden a restauré le "travel ban", soit l'interdiction d'entrée sur le territoire pour tous les citoyens non américains venant de l'espace Schengen, dont la France. Des exceptions sur présentation de justificatif sont possibles. Ce "travel ban" est également en vigueur, depuis des dates différentes, pour l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Iran.

La relation UE-Etats-Unis pèse 42% du PIB mondial

Mais sa prolongation dans le temps commence à inquiéter les milieux économiques. Outre-Atlantique, le patronat presse la Maison Blanche de lever sans délai les restrictions de voyage imposées aux Européens, alors que les investissements en provenance du Vieux continent se sont effondrés de près d'un tiers l'an passé.

A l'inverse, les pays de l'Union européenne ont, eux, décidé de rouvrir leurs propres frontières aux Américains, à condition qu'ils soient vaccinés contre le Covid-19 ou présentent un test négatif.

La Chambre de commerce américaine a pris le flambeau vendredi en fustigeant l'absence de réciprocité, et exhorté le gouvernement à autoriser le retour des voyageurs européens "dans les plus brefs délais".

L'ambassadeur de l'Union européenne aux Etats-Unis, Stavros Lambrinidis, a indiqué à l'AFP que Bruxelles "faisait pression" pour obtenir la réciprocité, mettant également en avant les impératifs économiques.

"Les engagements commerciaux en personne et le tourisme international contribueront à stimuler la croissance économique et la création d'emplois pour les Américains à travers le pays", a plaidé la Chambre de commerce américaine.

Lors de la visite de Joe Biden en Europe la semaine dernière, l'UE avait, déjà, rappelé que le partenariat économique UE/Etats-Unis constituait la plus grande relation commerciale bilatérale au monde, représentant pas moins de 42% du PIB mondial et du commerce mondial des biens et services.

Ce qui n'a pas convaincu le président américain de précipiter le retour des Européens aux Etats-Unis.

Au-delà des échanges, ce sont les énormes investissements qui sont en jeu.

"Les investissements mutuels (...) constituent la véritable épine dorsale de l'économie transatlantique", notent les auteurs du rapport 2021 sur l'économie transatlantique coproduit par la Chambre de commerce américaine, l'organisme AmCham EU, l'université Johns Hopkins ainsi que le Wilson Center.

L'Europe a continué de représenter plus de 60% des investissements directs étrangers ayant afflué aux Etats-Unis au cours des trois premiers trimestres de 2020.

Mais en annualisant ces données, ces investissements sont tombés à 81 milliards de dollars en 2020 contre 120 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 32,5%.

Les compagnies aériennes montent au créneau

De leur côté, les compagnies aériennes martèlent que voyager en avion reste sûr.

"De nombreuses études scientifiques ont validé que les voyages en avion présentaient un faible risque de transmission", a souligné une porte-parole de United Airlines.

"Et comme le vaccin devient plus largement disponible, il est maintenant temps de mettre en œuvre une stratégie de réouverture au profit à la fois de l'économie et du public voyageur", a-t-elle ajouté.

Signe que United croit en la rouverture prochaine des frontières américaines: la compagnie a ajouté des vols vers des destinations comme la France, l'Italie, la Grèce, la Croatie, l'Islande, le Portugal.

Lire aussi 4 mnLe variant « Delta Plus » inquiète, tandis que la France peine à tenir le rythme de la vaccination

 (avec AFP et Reuters)

Commentaires 4
à écrit le 28/06/2021 à 7:09
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J'ai prévu de rendre visite à mes amis de trente ans à Chicago mais je me demande de plus en plus si cela sera possible Mon billet est acheté pour un départ fin octobre...certes il est remboursable mais ...bon, nous verrons bien. Comme je suis fully...

à écrit le 27/06/2021 à 10:26
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On peut tout aussi bien "bouffer" des Hamburgers et boire du Coca en Europe, sans être obligé d'aller supporter la bêtise de la moitié des Américains.(Nous avons suffisamment à faire avec nos propres benêts). Dommage, c'est quand-même un beau pays à ...

le 28/06/2021 à 7:12
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En effet, les consommateurs de ces chaînes sont aussi des pollueurs de premier ordre quand on voit le nombre sidérant de sac d'emballage McDo dans la nature... révoltant. La vente à emporter devrait être bannie.

à écrit le 27/06/2021 à 10:03
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"les deux ères" ?!?

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