
Alors que la sortie de crise au Royaume-Uni (dont l'Angleterre fait partie) se concrétisait grâce à une campagne de vaccination réussie, le Premier ministre britannique a dû freiner des quatre fers. Boris Johnson a annoncé lundi repousser de quatre semaines, jusqu'au 19 juillet, la levée des dernières restrictions sanitaires, en raison d'une poussée de cas liée au variant Delta, initialement apparu en Inde.
"Nous sommes très préoccupés par le variant Delta, qui se propage plus rapidement que prévu, dans la feuille de route de février", qui prévoyait une réouverture totale au 21 juin, a expliqué le dirigeant, qui préfère donc "attendre jusqu'au 19 juillet, pour donner au (service de santé) le temps supplémentaire nécessaire".
Le nombre de nouveaux cas grimpe
En février, le gouvernement avait indiqué que l'ensemble des restrictions en vigueur face à la crise sanitaire seraient levées "au plus tôt" le 21 juin, avec, entre autres, la réouverture complète des pubs, boîtes de nuit et autres lieux sociaux.
Mais la recrudescence des nouveaux cas d'infection, provoquée par le variant Delta, considéré comme 60% plus contagieux que le variant Alpha apparu en premier lieu en Grande-Bretagne, fait craindre un nouveau rebond de l'épidémie.
En effet, depuis fin mai, la courbe du nombre de nouveaux cas monte. Le nombre de nouvelles contaminations (en moyenne mobile sur 7 jours) au Royaume-Uni a doublé en 15 jours, dépassant les 100 cas pour 1 million de personnes le 13 juin, contre 45 cas pour 1 million fin mai, selon les données d'Our World in Data.
"Je pense qu'il est judicieux d'attendre tout simplement un peu plus longtemps", a dit Boris Johnson lors d'une conférence de presse.
Accélération de la vaccination
Les quatre semaines de report devront être mises à profit pour accélérer la campagne de vaccination, en ramenant de 12 à 8 semaines l'intervalle recommandé entre les deux doses de vaccin pour les plus de 40 ans. Un nouveau point sur la situation sanitaire est prévu le 28 juin, ce qui pourrait permettre d'avancer la réouverture, même si le porte-parole de Boris Johnson a jugé cette hypothèse peu probable.
"En étant prudents maintenant, nous avons la possibilité de sauver plusieurs milliers de vie dans les quatre semaines à venir en vaccinant des millions de personnes supplémentaires", a dit Boris Johnson.
Pourtant, le Royaume-Uni peut se targuer d'avoir réussi sa campagne de vaccination. En effet, plus de 43% de la population est entièrement vaccinée contre à peine un quart des Européens, selon les données d'Our World in Data le 12 juin.
Pays le plus endeuillé d'Europe, le Royaume-Uni a enregistré plus de 128.000 morts du Covid-19 depuis le début de la pandémie, selon les données d'Our World in Data. Face à la recrudescence de l'épidémie, le gouvernement, qui a prévenu par le passé que tout assouplissement des mesures sanitaires serait irréversible, fait preuve de prudence. D'autre part, Boris Johnson a précisé que le gouvernement n'envisageait pas de prolonger les aides aux entreprises en raison du report au 19 juillet.
(avec AFP)
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