Égalité salariale entre femmes et hommes : quand les patrons payent de leurs poches

Les différences de salaires entre les hommes et les femmes sont toujours aussi présentes dans le monde du travail. Et il n'y aurait pas que des femmes dirigeantes pour s'y opposer, d'après un récent classement.
Marc Benioff, le PDG de Salesforce, aurait donné 6 millions de dollars pour rétablir l'égalité salariale entre les hommes et les femmes de son entreprise.

Voilà une initiative qui devrait encourager Marlène Schiappa, la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes. L'association de défense pour la diversité sur le lieu de travail HERoes et le quotidien Financial Times ont publié ce jeudi leur "Global Champions of Woman in Business". Ce classement répertorie les personnalités ayant le plus contribué à promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel. La liste défend aussi bien des "modèles" féminin que masculin, qui ont essentiellement "contribué à résoudre les déséquilibres entre les deux sexes dans les entreprises".

Et au sommet de ces "déséquilibres", on trouve surtout les disparités salariales qui existent entre femmes et hommes, dans presque tous les pays du monde, qu'ils soient riches ou pauvres. Pour remédier à ce problème, Marc Benioff, deuxième du classement du FT, le patron de Salesforce, n'a pas hésité à combler le fossé à partir de ses fonds personnels.

Des millions de dollars pour l'égalité salariale

Et la générosité du chef d'entreprise est à la hauteur de l'ampleur de la tâche. Salesforce est le leader mondial de l'édition de logiciels de gestion de la relation client, capitalisé à près de 66 milliards de dollars (56 milliards d'euros). En 2015, une étude interne révélait que les salaires de l'entreprise avaient besoin d'un réajustement évalué à 3 millions de dollars (2,5 millions d'euros), afin "d'éliminer les différences de rémunération statistiquement significatives".

La nouvelle étude sortie cette année aboutissait sur des écarts similaires, pour donner la même somme nécessaire à une parfaite égalité entre les deux sexes dans l'entreprise. Par deux fois, l'homme d'affaires aurait choisi d'investir de sa propre fortune pour changer la donne des rémunérations au sein de sa société. Et après avoir dépensé 6 millions de dollars pour remédier au problème, il a expliqué sa démarche au Huffington Post en soulignant que "la paye est la nouvelle barrière" des femmes dans le monde du travail. Un acte qui pourrait donner des idées aux autres dirigeants d'entreprise américains - ou à l'international -, qui cherchent à surveiller les écarts de rémunération entre hommes et femmes.

Les actions gouvernementales

Car si les patrons comme Marc Benioff s'efforcent de donner l'exemple, les gouvernements ne prennent pas le problème à la légère. Aux États-Unis, la Maison-Blanche a tenté de convaincre les chefs d'entreprise de signer un texte en faveur de l'égalité des rémunérations. Il exigerait par la même occasion que 30% des participants aux réunions d'entreprises soient des femmes.

En France, l'Observatoire des Inégalités a observé que les hommes gagnaient en moyenne 23% de plus que les femmes. Dans 11% des cas d'écarts de salaires entre les deux sexes, ils sont "inexpliqués" et "relèvent d'une discrimination pure".

Salaire mensuel net moyen selon le sexe en France

Et d'après leurs chiffres, "plus on progresse dans l'échelle des salaires, plus l'écart entre les femmes et les hommes est important".

En France, l'État met en place par l'intermédiaire de sa secrétaire d'État Marlène Schiappa un plan sur l'égalité femmes-hommes, qui devrait pouvoir "prélever directement les amendes" infligées aux entreprises pour non respect de l'égalité salariale. Elle souhaiterait également, comme elle l'a déclarée sur France info, "multiplier les contrôles aléatoires auprès des entreprises". De quoi réellement changer les règles de l'égalité professionnelle ?

>> Lire aussi Inégalité salariale : Google visé par une plainte du gouvernement américain

Commentaires 2
à écrit le 29/09/2017 à 14:58
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c'est un faux débat : l'écart vient des a priori sur des uns et des autres , c'est incroyable comme en France dans la conscience collective comme " la définition d'une femme" n'est pas respecté... moi je suis pour la légalisation de salaires indexés ...

à écrit le 29/09/2017 à 9:57
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Et alors, n'est-il pas normal que ce soit l'entreprise qui verse les salaires ???

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