En pleine crise, l'OMC cherche son nouveau directeur

Roberto Azevedo quitte son poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Huit candidats sont en lice pour reprendre la tête de l'institution.
(Crédits : Denis Balibouse)

Roberto Azevedo quitte lundi la tête de l'Organisation mondiale du commerce en laissant une institution en crise et sans capitaine. Huit candidats - cinq hommes et trois femmes - sont en lice pour reprendre la tête de l'institution attaquée par Washington en pleine marasme économique mondiale. Qui sont-ils ?

Liam Fox, Royaume-Uni

Cet Ecossais pro-Brexit de 58 ans, ancien médecin de famille, a dirigé le ministère du Commerce extérieur de 2016 à 2019 dans le gouvernement de Theresa May. Il a également été à la tête du ministère de la Défense (2010-2011). Il s'est engagé à ce qu'au moins la moitié des membres de l'équipe de hauts responsables de l'OMC soient des femmes.

"Le libre-échange ne doit jamais signifier une mêlée générale".

Abdel-Hamid Mamdouh, Egypte

Ce diplômé en droit de 68 ans, qui a obtenu la nationalité suisse, est arrivé à Genève en 1985 comme diplomate commercial, avant de rejoindre le GATT (ancêtre de l'OMC) en 1990, en tant que conseiller juridique puis assistant du directeur général adjoint. Il a ensuite passé plus de 20 ans à différents postes à l'OMC, et travaille depuis deux ans pour le cabinet d'avocats King & Spalding à Genève.

"L'Afrique n'a jamais occupé ce poste (DG de l'OMC) auparavant et il est temps, car toutes les autres régions l'ont occupé".

Lire aussi : Le chef de l'OMC, bête noire de Trump, démissionne en pleine crise économique mondiale

Amina Mohamed, Kenya

L'ancienne ministre kényane des Sports (58 ans) est bien connue à Genève : ancienne ambassadrice auprès de l'OMC, elle a présidé les trois organes les plus importants de l'organisation par le passé. Déjà candidate en 2013 face à Roberto Azevedo, qui quitte son poste lundi, elle a également présidé la ministérielle de l'OMC de 2014.

"Nous devons briser le cycle du désespoir et entrer dans une nouvelle phase d'espoir et de réalisme".

Ngozi Okonjo-Iweala, Nigeria

Première femme de son pays à avoir dirigé les ministères des Finances et des Affaires étrangères, cette économiste de formation de 66 ans a également été directrice des opérations de la Banque mondiale. Elle préside l'Alliance mondiale pour les vaccins et vaccinations (Gavi) et pilote l'un des programmes de l'Organisation mondiale de la santé dans la lutte contre le Covid-19.

"Le commerce est pour moi une passion et une mission".

Jesus Seade Kuri, Mexique

Cet ancien directeur général adjoint de l'OMC, également de nationalité libanaise, est le plus âgé des candidats (73 ans). Il a travaillé à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international et pour le gouvernement mexicain. Il a dirigé la délégation mexicaine lors des négociations commerciales avec les Etats-Unis et le Canada. Ingénieur chimiste de formation, il a également étudié l'économie à Oxford.

"L'OMC est comme un vélo qui est tombé par manque d'élan".

Mohammed Al-Tuwaijri, Arabie Saoudite

Cet ancien pilote de l'armée de l'air de 53 ans a effectué de nombreuses missions pendant la guerre du Golfe. Egalement banquier, il a dirigé les opérations de JPMorgan en Arabie Saoudite avant de rejoindre HSBC.

"Si toutes les roues ne tournent pas comme il le faut, le tricycle ne pourra pas faire avancer les membres" de l'OMC.

Tudor Ulianovschi, Moldavie

Cet ancien ambassadeur à l'ONU et à l'OMC à Genève, devenu ministre des Affaires étrangères (2018-2019), est le plus jeune des candidats (37 ans). Son projet de candidature est axé sur une "approche en 3 D: accès direct aux ministres, dialogue avec les ambassadeurs et direction efficace de l'OMC".

"Le moment est venu de faire ce qui est juste. Gagnons ensemble!".

Yoo Myung-hee, Corée du Sud

A 53 ans, elle est la première femme de son pays à avoir dirigé le ministère du Commerce. Elle a consacré sa carrière au commerce, prenant en charge en 1995 le dossier OMC au ministère du Commerce puis en dirigeant les négociations sur des accords de libre-échange, notamment celui liant la Chine à la Corée du Sud. Elle a également travaillé auprès de l'ambassade sud-coréenne en Chine (2007-2010).

"Appelez cela une coïncidence, mais je suis née en 1967, l'année où la Corée a adhéré au GATT, et j'ai commencé ma carrière dans le commerce lorsque l'OMC est née en 1995".

Plusieurs chantiers de taille

En plein marasme économique mondial causé par la pandémie de Covid-19, plusieurs chantiers de taille attendent le futur patron de l'OMC : préparer la conférence ministérielle de 2021, relancer les négociations et dénouer les conflits opposant l'organisation aux Etats-Unis.

Washington, s'estimant "inéquitablement" traité par le gendarme du commerce mondial, a menacé de quitter l'organisation, dont il réclame la refonte, et paralyse depuis décembre le tribunal d'appel de son organe de règlement des différends.

Lire aussi : OMC : ces pays membres inquiets de l'accès au marché européen après le Brexit

Commentaire 1
à écrit le 31/08/2020 à 15:11
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