En septembre, la Chine a évité de justesse la déflation

L'inflation était à l'équilibre en septembre en Chine, à un niveau inférieur aux attentes. Cette situation lui permet d'éviter de justesse l'entrée dans une nouvelle période de déflation. En revanche, elle renforce les inquiétudes vis-à-vis de la croissance chinoise.
La crise de l'immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB du pays, et son lot de promoteurs à la situation financière précaire est un important frein à la reprise.
La crise de l'immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB du pays, et son lot de promoteurs à la situation financière précaire est un important frein à la reprise. (Crédits : TINGSHU WANG)

De quoi faire rêver les consommateurs du monde entier, mais certainement pas les autorités de la deuxième plus grande économie du monde. En Chine, l'indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge de l'inflation, s'est inscrit le mois dernier à 0,0% sur un an, a rapporté le Bureau national des statistiques (BNS), ce vendredi 13 octobre. En juillet, la Chine avait basculé en déflation pour la première fois depuis 2021, avec un recul des prix de -0,3% sur un an.

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En août, l'inflation était remontée à +0,1%. La Chine avait aussi connu fin 2020-début 2021 une courte période de déflation, en raison alors de l'effondrement des prix du porc, la viande la plus consommée dans le pays. La précédente remonte à 2009.

Une économie qui tourne au ralenti

Les raisons de cette inflation au point mort sont identifiées : les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés et le chômage des jeunes a atteint un niveau record à plus de 20% en juin - un indicateur que le gouvernement ne souhaite désormais plus publier. La crise de l'immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB du pays, et son lot de promoteurs à la situation financière précaire constitue un frein majeur à la reprise.

Cette inflation à zéro en septembre « indique que la pression déflationniste en Chine reste un risque réel pour l'économie », prévient l'analyste Zhiwei Zhang, de Pinpoint Asset Management.

« La reprise de la demande intérieure n'est pas forte, car il n'y a pas eu de coup de pouce significatif en matière fiscale » et la crise dans l'immobilier « continue de peser sur la demande des ménages », souligne-t-il.

Ainsi, l'un des plus gros promoteurs immobiliers chinois, Country Garden, fortement endetté, a annoncé mardi qu'il pourrait ne pas être en mesure de rembourser tous ses emprunts obligataires, ce qui risque de le faire plonger en défaut de paiement.

En revanche, les ventes automobiles en Chine sont restées robustes en septembre. Un total de 2,08 millions de voitures particulières ont été vendues le mois dernier, soit une hausse de 5% sur un an, a indiqué la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA). Avec 563.000 véhicules entièrement électriques écoulés en septembre, les ventes pour ce type de modèles affichent toujours une forte progression sur l'immense marché chinois (+11,2% sur un an).

L'indice des prix à la production s'est de nouveau contracté

Logiquement, l'indice des prix à la production s'est de nouveau contracté en septembre (-2,5%) pour le douzième mois consécutif, a indiqué vendredi le BNS. Cet indice qui mesure le coût des marchandises sorties d'usines donne un aperçu de la santé de l'économie. Des prix à la production dans le rouge sont synonymes de marges réduites pour les entreprises. Les analystes sondés par Bloomberg avaient globalement anticipé (-2,4%) ce repli, après un recul de 3% de l'indice en août.

En début de la semaine, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine cette année et la suivante, en raison d'une crise sans précédent dans l'immobilier qui pénalise l'activité et pèse sur la confiance des ménages. Le pays devrait voir son produit intérieur brut (PIB) progresser de 5%. Si elle se confirme, cette performance sera conforme à l'objectif « d'environ 5% » fixé par Pékin pour cette année. Mais c'est un rythme inférieur à la précédente prévision du FMI en juillet (5,2%).

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 13/10/2023 à 11:59
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Ce genre de propagande m'amuse toujours autant. À croire que l'on revient au temps du western daté avec les "gentils cowboys et les méchants indiens". Aujourd'hui, les gentils seraient toujours les Américains et les méchants seraient Chinois. Ne nous...

à écrit le 13/10/2023 à 9:30
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Là quand même de ne pas prendre du recul en ce qui concerne l'économie chinoise, usine du monde et donc directement concernée par le pouvoir d'achat des occidentaux, sachant qu'ils ont déjà usé et abusé de la vente forcée, pour un journal économique ...

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