Etats-Unis : face à une inflation très élevée, la Fed juge difficile une pause sur les taux en septembre

Depuis le début de l'année, la Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de trois quarts de points. Face à une inflation qui reste très élevée, la vice-présidente de l'institution estime qu'il n'y a pas de raison à ce stade d'envisager une pause dans la hausse des taux en septembre.
Lael Brainard, la vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Lael Brainard, la vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed). (Crédits : ELIZABETH FRANTZ)

Aux Etats-Unis aussi, la lutte contre l'inflation est le « défi numéro un ». Depuis le début de l'année, la Réserve fédérale américaine a adopté une stratégie offensive. Alors qu'elle relève habituellement ses taux directeurs par tranches d'un quart de point de pourcentage, début mai, elle a eu recours à une forte hausse d'un demi-point, pour la première fois depuis 2000. L'objectif : juguler l'inflation qui a atteint en mars des records depuis 40 ans.

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« En ce moment , il est très difficile d'envisager une pause », a déclaré jeudi la vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Lael Brainard. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour ramener l'inflation à notre objectif de 2%», a-t-elle fait valoir. Si l'inflation outre-Atlantique a un peu ralenti en avril, après avoir atteint en mars, elle reste néanmoins très élevée, à 6,3% sur un an selon l'indice PCE (privilégié par la Fed)  et 8,3% selon l'indice CPI(sur lequel sont indexées, notamment, les retraites).

Cette stratégie de remontée progressive des taux devrait donc se poursuivre encore au moins une partie de l'été. Lael Brainard a déclaré soutenir des hausses de taux d'intérêt d'un demi-point au minimum en juin, et en juillet, voire davantage sur les mois suivants si l'inflation ne s'atténue pas.

« Les attentes du marché en faveur d'une probable hausse de 50 points de base en juin et juillet, au regard des données dont nous disposons aujourd'hui, semblent être une trajectoire raisonnable », a-t-elle déclaré sur CNBC. Septembre est moins clair, a-t-elle ajouté.

 Alors que les marchés espèrent une interruption momentanée du resserrement monétaire en septembre afin de ne pas plonger l'économie en récession, elle a martelé que la priorité était de « faire reculer l'inflation » même si l'économie va ralentir « au fil du temps », ajoutant qu'il était « trop tôt » pour dire à quel moment la demande faiblira et quand la pénurie de main d'œuvre sera terminée. « Le risque de récession a augmenté, mais comme la dynamique de la demande et le besoin de main-d'œuvre sont forts, (...) un ralentissement brutal peut être évité », a estimé la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, membre votante en 2022 du comité monétaire - organe de décision de la Fed, qui vote les hausses des taux. En mai dernier, Jerome Powell, le patron de Fed, avait toutefois prévenu que la remontée des taux pour juguler l'inflation ne serait «pas indolore».

(Avec AFP et Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 03/06/2022 à 9:16
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Depuis un an, la FED a subi des pressions de la part du gouvernement américain pour ne pas remonter ses taux d'intérêt trop tôt, raison pour laquelle l'inflation flambe maintenant, et raison pour laquelle la FED va être obligée de remonter ses taux e...

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