Etats-Unis : il y a un « risque » de récession, prévient Janet Yellen (secrétaire d’Etat au Trésor)

Les mesures de la banque centrale américaine (Fed) peuvent-elles plonger les Etats-Unis dans la récession. C'est un « risque » que n'exclut pas la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen même s'il est encore possible d'y « échapper » grâce à un marché de l'emploi solide.
Janet Yellen, la secrétaire d'Etat au Trésor
Janet Yellen, la secrétaire d'Etat au Trésor (Crédits : POOL)

Les Etats-Unis pourraient rentrer en récession en raison des mesures prises par la Fed pour ralentir l'inflation qui, selon Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor, vont « nécessairement peser sur l'activité économique ». Elle estime, néanmoins, « qu'il est possible d'y échapper ». En effet, rappelle-t-elle, « nous avons un marché du travail solide, et je crois qu'il est possible de le maintenir ainsi ».

Alors que le PIB de la première économie du monde s'est contracté aux deux premiers trimestres de 2022, ce qui correspond à la définition classique de la récession, elle a de nouveau affirmé que ce n'était pas le cas. « Nous ne sommes pas en récession. Le marché du travail est exceptionnellement vigoureux. Il y a près de deux postes vacants pour chaque travailleur à la recherche d'un emploi », a assuré Janet Yellen.

Le marché de l'emploi reste en effet très tendu avec une importante pénurie de main d'œuvre. Le taux de chômage a cependant augmenté un peu en août, à 3,7%, notamment car le taux de participation a augmenté, signe que de nombreux travailleurs restés sur le côté de la route à cause du Covid, reviennent sur le marché.

Lire aussiBCE : jusqu'où porter les taux pour ramener l'inflation à 2% ? Et faut-il s'accrocher à cet objectif ?

La Fed, de son côté, espère un « atterrissage en douceur », c'est-à-dire ramener l'inflation à son objectif de 2%, sans faire plonger l'économie dans la récession, ce qui provoquerait une poussée du chômage. Face à une hausse des prix qui avait atteint en juin son plus haut niveau en 40 ans, avant de ralentir un peu en juillet (8,5%), la banque centrale relève progressivement ses taux directeurs, afin de ralentir l'activité économique et desserrer la pression sur les prix.

Des relèvements des taux attendus jusqu'au début de 2023

La Fed ne compte d'ailleurs pas relâcher la pression. Vendredi, l'un de ses gouverneurs, Christopher Waller, anticipait des relèvements des taux directeurs au moins jusqu'au début de 2023, pour juguler cette hausse des prix. « Ramener l'inflation de manière significative et persistante vers notre objectif de 2% exigera des relèvements des taux directeurs jusqu'au début de l'année prochaine au moins », a-t-il expliqué. « C'est un combat dont ne pouvons pas nous éloigner, et dont nous ne nous éloignerons pas, nous continuerons à agressivement combattre l'inflation ». La banque centrale américaine a relevé ses taux directeurs à quatre reprises depuis mars, et ceux-ci se situent désormais dans une fourchette de 2,25 à 2,50%. Une nouvelle hausse de trois-quarts de points de pourcentage est attendue lors de la prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.

« Je soutiens un relèvement significatif afin de placer notre politique en position de réellement ralentir la demande », a ajouté Christopher Waller, avertissant cependant que ramener l'inflation autour des 2% considérés comme sains pour l'économie.

II estime par ailleurs que les craintes de récession qui « se sont estompées et le marché du travail américain robuste donnent la flexibilité pour être agressifs dans notre lutte contre l'inflation ». Il a cependant relevé « des signes de modération de l'activité économique » notamment sur le marché immobilier. « A mesure que nous continuons à augmenter les taux, nous devrons voir, mois par mois, comment les ménages et les entreprises s'adaptent aux conditions financières plus strictes et comment cet ajustement affecte l'inflation ».

Eviter une redite des années 1970 et 1980

Jeudi, le président de la Fed, Jerome Powell, avait lui aussi justifié la nécessité d'agir fermement, afin d'éviter une redite des années 1970 et 1980, avec leur spirale inflationniste et des mesures drastiques pour la juguler

« Nous pensons que nous pouvons éviter le genre de coûts sociaux très élevés » que la Fed avait, à l'époque, « dû imposer pour faire reculer l'inflation et mettre en place une longue période de stabilité des prix », avait-il dit

Les Etats-Unis ont connu une période de très forte inflation dans les années 1970, et jusqu'au début des années 1980. La hausse des prix avait frôlé les 15% sur un an.

La Bouse de New York a digéré les messages de la Fed

Autant de déclarations bien accueillies par la Bourse de New York qui, vendredi, enchaînait une troisième séance de hausse consécutive. Le Dow Jones gagnait 1,19%, l'indice Nasdaq prenait 2,11%, et l'indice élargi S&P 500, 1,53%.

Angelo Kourkafas, d'Edward Jones, voit dans cette embellie la fin de la digestion par les investisseurs d'une série de déclarations offensives des membres de la Réserve et d'une nouvelle vague de hausses de taux par plusieurs autres banques centrales. «Tous ces commentaires ont fini par être absorbés à la fois sur le marché obligataires et les actions».

Commentaires 4
à écrit le 12/09/2022 à 18:06
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L'horloge cassée a parlé... Risque de récession, transition économique ou encore sentiment d'insécurité, les socialistes sont les champions du responsable mais pas coupable!

à écrit le 12/09/2022 à 13:00
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Comme disait son mentor Bernanke le courage d’agir…..et maintenant le courage d’aller dans le sens du vent et de protéger son derrière sinon sa réputation.Sweet sweet janet

à écrit le 12/09/2022 à 9:56
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Après la « grande démission » vécue aux États-Unis par les centaines de salariés qui quittent leur emploi depuis la pandémie, le Canada vit peut-être la « grande retraite ». En août 2022, 31% de plus de personnes ont pris leur retraite qu’en août de ...

à écrit le 12/09/2022 à 8:44
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elle a bien foutu la merde en faisant ce qu'il ne fallait pas faire, maintenant elle ' pointe du doigt' les pbs, alors qu'on a tous appris ca en premiere annee.....peut etre que la solution, c'eut ete de ne pas creer les pbs dans la rigolade m'enfout...

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