Etats-Unis : la Fed ne pourrait baisser ses taux qu'une seule fois en 2024 et non trois comme prévu

Alors que les membres du comité de la Réserve fédérale américaine ont récemment annoncé tabler sur trois baisses des taux de 0,25 point de pourcentage cette année, il ne pourrait finalement n'y en avoir qu'une seule diminution à cause du ralentissement moins fort que prévu de l'inflation. La hausse des prix est d'ailleurs repartie légèrement à la hausse sur un an en février .
Les marchés en espèrent voir la Fed baisser ses taux à deux ou trois reprises en 2024.
Les marchés en espèrent voir la Fed baisser ses taux à deux ou trois reprises en 2024. (Crédits : Reuters Photographer)

A quoi faut-il s'attendre cette année du côté de la Réserve fédérale américaine ? Selon un responsable de l'institution monétaire, la Fed pourrait bien finalement se contenter d'une seule baisse des taux en 2024. Et ce, alors que les marchés en espèrent deux ou trois. Et pour cause, lors de leur dernière réunion, le 21 mars dernier, les membres du comité de la Fed (FOMC) avaient annoncé tabler sur trois baisses des taux de 0,25 point de pourcentage cette année. Un chiffre en baisse par rapport à la précédente réunion en décembre à l'issue de laquelle ils avaient évoqué trois ou quatre baisses afin de ramener les taux à 4,6% à la fin de 2024. Pour rappel, ils se situent toujours dans une fourchette de 5,25 à 5,50%.

Interrogé sur la chaîne CNBC, le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a donc noirci davantage le tableau. « Les bonnes performances de l'économie en 2023 m'avaient amené à penser qu'on pourrait bouger plus tôt. Mais l'inflation a désormais une trajectoire plus accidentée et je pense que nous allons devoir attendre pour voir comment les choses évoluent », a-t-il expliqué.

Selon lui, « nous devons nous attendre à ce que l'inflation ralentisse bien plus lentement que beaucoup l'anticipaient et nous allons devoir être bien plus patients ». D'autant que l'indice PCE des prix, celui privilégié par la Fed pour la conduite de sa politique monétaire, est reparti à la hausse en février dernier passant de 2,4% sur un an en janvier à 2,5% le mois suivant. L'inflation a néanmoins ralenti à 0,3% sur un mois, contre 0,4% le mois précédent.

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Une baisse « au dernier trimestre »

Dans ces conditions, la première, et donc potentiellement seule baisse des taux pour 2023, ne pourrait intervenir qu'à « la fin de l'année, au dernier trimestre, selon ce que les données montrent », a conclu le responsable de la Fed. De leur côté, les marchés anticipent, eux, une première baisse lors de la réunion prévue mi-juin.

Et d'insister : « certaines données secondaires dans les chiffres de l'inflation m'ont amené à être un peu inquiet sur le risque que les choses évoluent encore plus lentement » qu'espéré. « L'inflation n'a pas beaucoup évolué par rapport à où nous en étions fin 2023 », a encore ajouté Raphael Bostic, « il faut continuer à surveiller ça ».

La prochaine réunion du FOMC, prévue le 30 avril et le 1er mai, devrait, une nouvelle fois, se conclure par un statu quo, comme l'anticipent les marchés, selon l'agrégateur CME FedWatch.

Vers des taux à 3% sur le long terme

Quant à voir les taux revenir à leur niveau d'avant inflation, c'est-à-dire entre 0 et 2%... C'est un scénario qui paraît bel et bien exclu. En effet, selon la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, ils pourraient s'établir sur le long terme autour de 3%, ce qui les placerait à un niveau bien supérieur à celui observé avant la pandémie. Il s'agit même d'une révision de la précédente prévision de cette membre du Comité de politique monétaire de la Fed, qui envisageait jusqu'ici un taux de long terme de 2,5%.

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« J'ai réévalué ma prévision pour prendre en compte la solidité persistante de l'économie malgré des taux d'intérêt toujours élevés et un potentiel taux d'équilibre envisagé plus haut par les modèles », a-t-elle ainsi justifié mardi lors d'une conférence à Cleveland. Dans la théorie économique, le taux d'intérêt d'équilibre est celui permettant à l'offre de répondre au mieux à la demande, sans excès dans un sens ou dans l'autre.

Loretta Mester a néanmoins rappelé qu'il existe « différents risques », notamment « les tensions géopolitiques, le ralentissement de la croissance chinoise ou une dégradation potentielle du marché de l'immobilier », qui pourraient peser sur l'économie américaine et inciter la banque centrale à soutenir la croissance en abaissant ses taux.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 04/04/2024 à 4:07
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Des taux d'intérêt plus élevés qu'en Europe plus une économie plus performante qu'en Europe vont drainer les capitaux et les investissements aux USA, l'Europe va encore se faire avoir😂

à écrit le 03/04/2024 à 19:03
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on a appris qu'un choc exogene peut devenir endogene? en econometrie, ca s'appelle une iffusion, ou une dynamique des chocs, notamment via les salaires...

à écrit le 03/04/2024 à 18:39
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Le problème des taux c'est que ce n'est que du virtuel et cela passe impérativement par les médias ! Manipulation !

le 04/04/2024 à 9:02
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Ce n'est pas du virtuel si vous avez acheté un appartement il y a trois ans, on ne vous prêterait plus maintenant !

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