WeWork, la star déchue du coworking en faillite aux Etats-Unis

La gestion hasardeuse de son fondateur et la pandémie auront eu raison de WeWork, tombé en disgrâce depuis plusieurs années. Le spécialiste du coworking s'est placé sous la protection du chapitre 11 de loi des faillites américaine pour tenter de rebondir. Ce dépôt de bilan aux Etats-Unis n'empêchera pas les « opérations mondiales de se poursuivre comme d'habitude », précise le groupe
WeWork a été valorisé jusqu'à 47 milliards de dollars, mais son action ne valait plus que 80 cents lundi soir à la clôture de la Bourse de New York, pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars.
WeWork a été valorisé jusqu'à 47 milliards de dollars, mais son action ne valait plus que 80 cents lundi soir à la clôture de la Bourse de New York, pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars. (Crédits : Reuters)

C'est tout, sauf une surprise. WeWork, startup spécialisée dans le partage de bureaux, aussi appelé coworking, s'est placé aux Etats-Unis sous protection du « chapitre 11 » et certaines de ses filiales, selon un communiqué, ont l'intention « de déposer une procédure de reconnaissance au Canada dans le cadre de la loi sur les accords entre entreprises et créanciers ». Une procédure qui ne concerne pas ses filiales hors de ces deux pays, a ajouté l'entreprise, qui estime que ses « opérations mondiales vont se poursuivre, comme d'habitude ».

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Concrètement, la procédure sous chapitre 11 permet à une entreprise de renégocier sa dette avec ses créanciers et de présenter un plan de réorganisation de son activité, et ce, tout en restant sous la protection de la loi, pour une période qui peut s'étendre sur plusieurs années.

Négocier une réduction « significative » de la dette

WeWork espère ainsi réussir à négocier une réduction « significative » de sa dette. Le groupe espère, grâce à cette procédure, « mettre fin aux baux d'un certain nombre d'emplacements » qui ne lui rapportent pas suffisamment d'argent, précisant que les entreprises propriétaires « ont déjà reçu un préavis ».

« Il est temps pour nous de nous tourner vers l'avenir en nous attaquant énergiquement à nos anciens baux et en améliorant considérablement notre bilan », a ainsi affirmé le directeur général du groupe, David Tolley, cité dans le communiqué, pour qui « ces mesures nous permettront de rester le leader mondial d'espaces de travail flexible ».

WeWork avait averti début août le gendarme boursier américain (SEC) qu'il craignait pour sa survie : « Il existe un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités », avait-elle déclaré. Le sort de WeWork, dont le siège est à New York, dépend de « l'exécution réussie du plan de la direction visant à améliorer les liquidités et la rentabilité de l'entreprise », avait indiqué la société dans un document déposé à la SEC.

L'entreprise expliquait alors souhaiter mener une restructuration et négocier des conditions plus favorables pour un certain nombre de ses baux. Bon nombre de ses propriétaires, qui subissent également les effets de la crise, ne sont toutefois guère enclins à accorder à WeWork un assouplissement des conditions. En outre, les clients sont surtout composés de startups et de petites entreprises, qui ont réduit leurs dépenses à mesure que l'inflation augmentait et que les perspectives économiques s'assombrissaient. Enfin, la pandémie a vidé les bureaux et l'entreprise n'est pas parvenue à se redresser, alors que la demande pour des locaux professionnels a chuté avec l'essor du télétravail.

 L'agence de notation S&P avait annoncé le 1er novembre abaisser la note du groupe dans la catégorie « défaut partiel », après que WeWork a fait le point sur ses difficultés de paiement d'intérêts sur sa dette.

« De notre point de vue, cela constitue un défaut partiel sur plusieurs tranches de sa structure de capital parce que WeWork est aux abois, n'a pas assumé ses obligations contractuelles en payant des intérêts dans les temps et n'a pas compensé de manière adéquate tous les créanciers pour avoir temporairement renoncé à leurs droits », a expliqué S&P mercredi dans un communiqué.

Une entreprise valorisée jusqu'à 47 milliards de dollars

Star déchue des startups, WeWork a levé des milliards de dollars auprès de SoftBank Group. Mais la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, a inquiété les investisseurs. Résultat, ces derniers ont fini par l'évincer en 2019. Sa chute a également fortement déstabilisé le groupe japonais SoftBank Group et son fonds Vision Fund, qui y avaient fortement investi, obligeant même le groupe à le sauver une première fois à grand frais, venant au passage écorner l'image de visionnaire de son patron, Masayoshi Son. WeWork a été valorisé jusqu'à 47 milliards de dollars mais son action ne valait plus que 80 cents lundi soir à la clôture de la Bourse de New York, pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars.

(Avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 07/11/2023 à 8:38
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Une start-up ça sert à faire fortune avec l'argent des autres. Le fondateur de WeWork a très bien réussi son coup, finalement.

le 07/11/2023 à 12:47
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@Asimon. Ô😯 vous avez osé!!! Mais le pire est que vous avez fondamentalement raison à l'ère de la "finance casino".

à écrit le 07/11/2023 à 8:06
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Une création sur la bulle spéculative gigantesque immobilière qui se dégonfle un peu et un intermédiaire inutile.

à écrit le 07/11/2023 à 7:35
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Le coworking, ou partage de bureaux, un mode de travail que tout le monde déteste, quel cynisme de la part des dirigeants de We Work, bien content que cette entreprise ait fermé

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