WeWork : vers la fin programmée du géant du « coworking » ?

Le spécialiste du « coworking », WeWork, prévoit de déposer le bilan dès la semaine prochaine, selon une information du Wall Street Journal. Avec une dette de plus de 3 milliards de dollars, l'entreprise a de plus en plus de difficultés à sortir la tête de l'eau.
« Il existe un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités », avait déclaré la Sec.
« Il existe un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités », avait déclaré la Sec. (Crédits : Reuters/Kate Munsch)

Le géant du « coworking » et de la mise à disposition de bureaux fait la tête. Et pour cause, WeWork prévoit de déposer le bilan dès la semaine prochaine, selon « des sources proches du dossier », révèle le Wall Street Journal. Depuis ces annonces dans la presse, le groupe a vu son action chuter de plus de 45% mercredi 1er novembre, à la Bourse New-York, pour s'établir à 1,22 dollar ce vendredi vers 14h. L'entreprise valorisée à près de 47 milliards de dollars (44 milliards d'euros) en 2019, avant ses premiers déboires, en vaut aujourd'hui moins de 100 millions.

En cause : WeWork rencontre des difficultés à payer les intérêts sur sa dette massive de 3 milliards de dollars début octobre, amenant l'agence Standard and Poor's à abaisser l'entreprise dans la catégorie « défaut partiel ». Elle a dès lors pu obtenir une période de grâce de trente jours, durant laquelle elle a engagé des discussions avec des créanciers, qui se sont finalement poursuivies au-delà du 30 octobre jusqu'à trouver un accord avec les créanciers pour ne pas exercer leurs droits liés aux intérêts non payés du 2 octobre, et ce pendant sept jours supplémentaires.

La société a ajouté avoir l'intention de suspendre également le paiement des intérêts dus au 1er novembre, pour un montant d'environ 6,4 millions de dollars. Alors qu'elle a indiqué disposer de cette somme, la compagnie préfère activer la période de grâce de trente jours sur cette tranche.

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De l'espoir à la désillusion

Pourtant, à ses débuts, WeWork était le chouchou dans l'univers de la start-up. Le concept de mise à disposition de locaux de coworking plaisait, à un moment où l'idée du flex-office attirait de plus en plus de monde. L'entreprise avait alors levé des milliards de dollars auprès de la holding japonaise SoftBank Group.

Mais depuis, les déconvenues se sont enchaînées pour cet ancien poids lourd du coworking. En 2019, le fondateur Adam Neumann a été évincé. Les investisseurs lui ont notamment reproché sa gestion controversée de l'entreprise. Le fondateur nommait entre autres des proches à des postes clés, récoltait des bénéfices en louant ses propres biens immobiliers à l'entreprise et surtout dépensait sans compter l'argent de la boîte en organisant des soirées dans un jet privé payé par la compagnie.

S'en est suivie la pandémie, qui a, de ce fait, vidé les bureaux loués par WeWork. Le télétravail n'a pas arrangé non plus les affaires de l'entreprise qui a vu la demande pour les locaux professionnels se tarir. SoftBank a depuis injecté des milliards dans cette compagnie pour la sauver de la faillite, et a pris son contrôle en 2019. WeWork, qui devait être cotée en Bourse cette même année, a dû faire son entrée plus tardivement, en 2021.

 « Un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités »

Depuis, les choses se sont empirées. En août, le groupe de coworking avait annoncé une perte nette de 397 millions de dollars, soit environ 360 millions d'euros, au deuxième trimestre. L'entreprise pointe du doigt le contexte économique morose qui l'empêche d'attirer de nouveaux clients pour louer ses bureaux partagés.

Au point que le groupe a déjà fait part de ses craintes cet été à la Security and exchange commission (SEC), le gendarme boursier américain, concernant sa survie. « Il existe un doute substantiel sur la capacité de l'entreprise à poursuivre ses activités », avait-il alors déclaré. Déjà en mars dernier, WeWork avait réussi à renégocier sa dette avec ses créanciers et à obtenir de nouveaux financements. Présent dans 39 pays avec plus de 770 sites, la chute du géant des espaces de coworking entraînerait avec elle plusieurs milliers d'employés.

 (Avec agences)

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Commentaires 9
à écrit le 04/11/2023 à 8:25
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@ Gonzague : vous pouvez reformuler plus court ? sinon j'en trave que dalle. Merci d'avance. Une start-up ça sert à faire fortune avec l'argent des autres. Le fondateur de WeWork a très bien réussi son coup, finalement.

à écrit le 03/11/2023 à 8:10
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Les gens sont en train d'apprendre que grâce à internet il n'y a plus besoin de tout ces gigantesques intermédiaires qui se sont crées en un claquement de doigts, que ces services là ils peuvent les trouver tout seuls. C'est l'intelligence naturelle.

le 03/11/2023 à 9:59
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la logique du tiers est la logique clef a comprendre pour savoir ce que le digital implique ! c'est aussi la raison pour laquelle l'euro numérique est l'idée de tous les dirigeants actuels ! plus besoin de passer par une loi pour inscrire une oblig...

le 04/11/2023 à 9:04
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Je pense plutôt que les monnaies nationales ayant été atomisées par la cupidité financière, le bitcoin ne peut que monter et se consolider, cela a incité aux politiciens chienchiens de la finance internationale à se précipiter pour le concurrencer. M...

à écrit le 02/11/2023 à 17:42
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oui c'est un tres gros pb chez ces ' starts up'.....aucun equilibre financier, tout est finance par levees de fonds, et on regarde plus tard si le mecano tient......

le 03/11/2023 à 10:05
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C'est le concept même des startups, l'important n'étant pas de gagner rapidement de l'argent, mais d'être le premier à arriver à une position dominante et c'est là que les profits peuvent être phénoménaux si le modèle économique tient la route, mais ...

le 03/11/2023 à 10:10
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Moi qui est pu faire d'une start up une licorne au début (disons que la gestion ici ressemble a de l'arrangement entre amis) mais pour ce qui concerne le fait d'éviter des levée de fond trop importants, c'est le développement par l'international qui ...

à écrit le 02/11/2023 à 15:51
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On ne comprends pas trop comment une entreprise peut creuser trois milliards de dettes avant qu'on ne l'arrête. On vit dans une drôle de monde

le 03/11/2023 à 14:18
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la confiance, le branding et les liens de réseau !

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