Faillite de la ville de Birmingham : le gouvernement britannique va lancer une enquête

Le gouvernement britannique a annoncé ce mardi qu'il proposait la nomination d'administrateurs et le lancement prochain d'une enquête sur la faillite de Birmingham. La deuxième ville du Royaume-Uni s'est déclarée début septembre incapable de faire face à ses obligations financières, blâmant un sous-financement de l'État et la situation économique. Une vingtaine d'autres collectivités pourraient se retrouver dans la même situation dans les deux ans à venir.
Le budget des municipalités au Royaume-Uni dépend des recettes des impôts locaux appliqués aux administrés et aux entreprises, mais aussi d'une contribution de l'État qui a fortement diminué sous l'effet des politiques d'austérité des années 2010.
Le budget des municipalités au Royaume-Uni dépend des recettes des impôts locaux appliqués aux administrés et aux entreprises, mais aussi d'une contribution de l'État qui a fortement diminué sous l'effet des politiques d'austérité des années 2010. (Crédits : Reuters)

Avec 1,14 million d'habitants, la ville de Birmingham, au centre du Royaume-Uni, est la deuxième plus grosse du pays. Et depuis le 5 septembre dernier, son conseil municipal s'est placé sous la protection de la « section 114 ». Cela correspond à une situation de faillite pour une entreprise. Concrètement, seules les dépenses essentielles sont maintenues et la collectivité locale ne peut plus équilibrer son budget, comme la loi l'y oblige, sans aide du gouvernement.

Le maire travailliste, John Cotton, avait expliqué avoir pris cette « mesure nécessaire » pour revenir à une situation saine. Il avait mis en cause plusieurs dépenses exceptionnelles, comme une condamnation pour infraction à la loi sur l'égalité hommes-femmes, ainsi que l'installation d'un nouveau système informatique. Il avait aussi dénoncé la baisse des financements accordés par les gouvernements conservateurs successifs et la crise du coût de la vie.

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Six mois pour assainir les finances

Ce mardi, le ministre chargé des collectivités locales, Michael Gove, a annoncé devant le Parlement qu'il écrivait au conseil municipal pour proposer « d'intervenir et de nommer des commissaires » chargés de chapeauter Birmingham, annonçant « une enquête le moment venu ». Il a jugé que ces décisions s'imposaient « afin de protéger les intérêts des habitants et des contribuables de Birmingham, et pour apporter des assurances » à l'ensemble des collectivités territoriales.

Il propose notamment de transférer aux commissaires « l'exercice de toutes les fonctions associées à la gouvernance » de la ville. Sous leur supervision, le conseil municipal préparerait dans les six mois un plan pour assainir ses finances.

La collectivité a d'ailleurs publié mardi un plan de redressement « urgent » qui « impliquera des choix difficiles » et une « organisation plus petite », laissant augurer de réduction d'effectifs. Elle a évoqué un manque à gagner dans les finances de la collectivité de 87 millions de livres pour l'année fiscale en cours, qui devrait atteindre 165 millions de livres pour 2024/2025.

La menace d'autres faillites à venir

Le budget des municipalités au Royaume-Uni dépend des recettes des impôts locaux appliqués aux administrés et aux entreprises, mais aussi d'une contribution de l'État qui a fortement diminué sous l'effet des politiques d'austérité des années 2010.

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Avec les dépenses sociales qui explosent et l'inflation qui fait grimper les coûts, les collectivités locales comme Birmingham sont confrontées à « des défis financiers sans précédents », dénonçait début septembre le maire de la ville. John Cotton avait évoqué une estimation de la fédération des collectivités locales Sigoma, estimant que 26 d'entre elles pourraient se mettre en faillite dans les deux ans à venir. « Le système de financement ne fonctionne plus du tout. Les conseils locaux ont fait des miracles depuis 13 ans mais il n'y a plus d'argent », avait averti le président de Sigoma Stephen Houghton, appelant le gouvernement à l'aide.

La numéro deux de l'opposition travailliste au niveau national, Angela Rayner, a estimé ce mardi devant les députés que la « crise des collectivités territoriales a été provoquée par la boule de démolition des conservateurs », au pouvoir depuis 2010. Selon la Local Government Association, celles-ci font face à un trou dans leurs finances de trois milliards de livres pour les deux prochaines années en Angleterre.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 21/09/2023 à 7:15
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Ils n'ont qu'à augmenter les impôts des brumies ca sera juste et bienveillant!! Mais non, à gauche on veut des impôts, mais pas pour les électeurs qui votent bien, juste pour les autres dans la justice juste! Ça rappelle ces villes de seine Saint De...

le 28/09/2023 à 7:12
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pauvre bête !

le 28/09/2023 à 7:13
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Pauvre bête !

à écrit le 20/09/2023 à 17:13
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MACRON va demander à Charles III comment mettre Paris en faillite avec 7 milliards de déficits pour se débarasser aussi de son encombrante Maire P.S. Verte, coco....et de ses "surmulots"

à écrit le 20/09/2023 à 14:31
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Bientôt en France

à écrit le 20/09/2023 à 9:37
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Des gouvernements conservateurs + le Brexit et le RU s'enfonce dans la crise. La France n'est pas loin derrière, il est encore temps d'arrêter l'hémorragie dans les services publics. Et, en même temps... il est plus que temps de raison garder en ne ...

à écrit le 20/09/2023 à 8:37
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On ne peut donc pas parler d'économie libérale là non plus, le libéralisme c'est comme le communisme, on nous en parle tout le temps, on l'expose comme cause de tous les maux alors que nous n'en avons jamais vu la couleur.

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