Royaume-Uni : la facture énergétique sera beaucoup moins salée que prévu

Le régulateur britannique de l’énergie Ofgem a baissé le plafond correspondant au prix payé par une majorité de Britanniques. Conséquence : les factures d’énergie devraient baisser à partir du mois d’octobre. Cependant, avec l’arrêt de plusieurs aides gouvernementales, cette baisse de prix ne se répercutera pas sur le porte-monnaie de l’ensemble des Britanniques.
Une nouvelle baisse des factures d'énergie se profile au Royaume-Uni et devrait se concrétiser d'ici le mois d'octobre.
Une nouvelle baisse des factures d'énergie se profile au Royaume-Uni et devrait se concrétiser d'ici le mois d'octobre. (Crédits : Reuters)

Le montant des factures d'énergie britanniques est censé commencer à diminuer. Après une baisse des prix de gros de l'énergie, qui s'étaient envolés dans la foulée de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, le plafond descend à 1.923 livres (2.240 euros) par an pour un ménage moyen consommant de l'électricité et du gaz, a indiqué ce vendredi 25 août le régulateur britannique de l'énergie Ofgem.

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« Ce changement ramènera la facture moyenne d'énergie sous les 2.000 livres par an pour la première fois depuis avril 2022 », a poursuivi le régulateur dans un communiqué, ajoutant que cela représentait une économie moyenne annuelle de 151 livres par ménage.

Les plafonds de l'Ofgem sont revus tous les trois mois et sont liés aux prix réels sur les marchés de l'énergie. Le précédent plafond était fixé à 2.074 livres par an. Au plus fort de l'hiver dernier, il avait atteint 4.279 livres.

« Il est encourageant de voir les factures d'énergie des ménages continuer de baisser à partir d'octobre », s'est félicité le ministre de l'Énergie Grant Shapps. Il y voit dans cette évolution « une autre étape importante pour tenir notre promesse de réduire de moitié l'inflation ».

Tout le monde ne ressentira pas la baisse des prix

Toutefois, même si les prix baissent d'un point de vue global, il n'est pas certain que cela revienne à ce que tous les ménages britanniques paient moins cher. En effet, plusieurs aides massives du gouvernement aux ménages face à des prix qui avaient atteint des sommets l'hiver dernier sont depuis arrivées à leur terme. Un tiers des ménages, essentiellement ceux qui consomment moins d'énergie, pourrait en réalité payer davantage cet hiver, a prévenu le centre de réflexion Resolution Foundation, invoquant aussi une hausse de la part fixe des factures.

Par ailleurs, malgré une baisse des prix, ces derniers resteront nettement plus élevés que fin 2021, avant le début de la crise de l'énergie, prévient l'association de lutte contre la pauvreté énergétique NEA, et la baisse des factures « n'empêchera pas 6,3 millions de ménages britanniques de se retrouver dans la précarité énergétique ». L'association appelle le gouvernement à remettre la main à la poche pour aider les ménages vulnérables cet hiver.

Les Britanniques « en ont marre du yo-yo des prix du gaz qui restent obstinément élevés », a dénoncé de son côté l'organisation Greenpeace dans un communiqué.

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La confiance des Britanniques repart à la hausse malgré une inflation toujours élevée

Toujours est-il que « le marché se stabilise et les fournisseurs retrouvent une situation financière plus saine après quatre années de pertes », a fait valoir l'Ofgem dans son communiqué.

L'inflation a nettement ralenti en juillet au Royaume-Uni, à 6,8% sur un an contre 7,9% en juin. Cette évolution s'explique principalement grâce au repli des prix de l'énergie, mais la hausse des prix reste la plus élevée des pays du G7. Les Britanniques font cependant preuve d'un petit regain d'optimisme : l'indice de confiance des consommateurs de l'institut GfK, s'il reste bas, est reparti à la hausse en août, après une baisse en juillet, indique un communiqué.

Les nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières au cœur des débats

L'ONG a également critiqué la récente décision de Londres d'accorder de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord. « Les énergies renouvelables sont toujours la forme d'énergie la moins chère et la plus propre qui soit », a-t-elle affirmé.

Le gouvernement britannique avait annoncé l'octroi de ces licences fin juillet, soit quelque temps après l'engagement du Premier ministre Rishi Sunak d'agir de manière « pragmatique et proportionnée » contre le réchauffement climatique. Le gouvernement a dévoilé deux sites de capture et de stockage de CO2 en mer du Nord, secteur susceptible de soutenir 50.000 emplois, selon Downing Street.

L'objectif affiché de Rishi Sunak est de garantir la sécurité énergétique du pays. « Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques », a-t-il déclaré en juillet.

Mais Greenpeace Royaume-Uni a réfuté l'argumentaire de l'exécutif : « Les carburants fossiles ne sont pas nationalisés au Royaume-Uni », ils appartiennent aux entreprises qui les extraient « et seront vendues au plus offrant sur les marchés internationaux ». L'association accuse le chef du gouvernement de tenter de « polariser le débat climatique et marquer des points politiques bon marché ».

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(Avec AFP)

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