Royaume-Uni : les prix de l’immobilier plongent à une vitesse jamais observée depuis 2009

Les prix ont reculé en août au rythme le plus rapide depuis près de 15 ans, plombés par la hausse des taux des emprunts immobiliers, selon une étude de la banque Halifax qui s'attend d'ailleurs à de nouvelles pressions encore l'année prochaine.
Coline Vazquez
Les taux des emprunts immobiliers étaient supérieurs en moyenne à 6% début septembre sur les taux fixés pour 2 à 5 ans.
Les taux des emprunts immobiliers étaient supérieurs en moyenne à 6% début septembre sur les taux fixés pour 2 à 5 ans. (Crédits : Reuters)

4,6% sur un an : c'est la chute qu'a connue le marché de l'immobilier au Royaume-Uni en août, soit la plus forte depuis 2009, pour un prix moyen d'une maison à 279.569 livres (environ 325.000 euros), selon une étude de la banque Halifax publiée ce jeudi 7 septembre.

Une autre banque, Nationwide, concurrente d'Halifax, avait estimé, la semaine dernière, que les prix avaient reculé de 5,3% sur un an en août, là aussi le plus fort recul depuis quinze ans. Des chiffres à relativiser néanmoins puisqu'« ils se comparent aux prix record de l'immobilier observés l'été dernier », précise néanmoins Halifax.

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Vers de nouvelles baisses des prix de l'immobilier

La raison de cette fuite vers le bas : la hausse des taux des emprunts immobiliers. Ils étaient supérieurs en moyenne à 6% début septembre sur les taux fixés pour 2 à 5 ans (les plus courants dans le pays) même s'ils avaient tendance à baisser légèrement ces dernières semaines, selon des informations transmises jeudi à l'AFP par le site de données financières Moneyfacts. Ils se sont, en effet, envolés au Royaume-Uni dans la foulée des tours de vis de la Banque d'Angleterre face à l'inflation, compliquant l'obtention d'un prêt pour de nombreux ménages, ce qui se répercute sur les prix des biens. Et bien que le pays voit enfin des signes concrets d'amélioration sur le front de l'inflation, cette dernière atteignait toujours 6,8 % sur un an en juillet dernier.

Halifax s'attend à de nouvelles pressions à la baisse sur les prix de l'immobilier jusqu'à la fin de cette année et au cours de l'année prochaine, mais rappelle que les prix restent toujours supérieurs d'environ 17% à leurs niveaux d'avant la pandémie de Covid-19.

Si les taux des prêts immobiliers se sont un peu calmés le mois dernier, « ils restent beaucoup plus élevés par rapport aux dernières années », note Kim Kinnaird, directrice de la division de prêts immobiliers d'Halifax, citée dans le rapport. Cela « pourrait bien avoir incité les acheteurs potentiels à reporter les transactions dans l'espoir d'une certaine stabilité et d'une plus grande clarté sur l'orientation future des taux dans les mois à venir », selon elle.

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Pire chute de niveau de vie

Au-delà du logement, ce sont tous les postes de dépenses de la vie des Britanniques qui sont impactés par la flambée des prix et les conséquences des mesures prises pour lutter contre. Ainsi, selon une étude, cette fois du centre de réflexion Resolution Foundation parue le 6 septembre, les Britanniques risquent d'avoir connu en quelques années la pire chute de niveau de vie depuis « au moins les années 50 ». Et les familles les plus modestes « devraient connaître (dans les mois qui viennent) de nouvelles baisses de revenus, en raison de la hausse des impôts, de la fin d'aides au coût de la vie et de l'augmentation du coût du logement », a indiqué l'organisation dans un communiqué.

La hausse des prix n'est pas seule responsable, estime Resolution Foundation selon qui le pire de la crise du coût de la vie est peut-être passé mais malgré une inflation en baisse et des revenus moyens qui « augmentent désormais plus vite que les prix, cela ne suffit pas à inverser la tendance ». En outre, « la législature actuelle est en passe d'être de loin la pire en termes d'évolution du niveau de vie depuis au moins les années 1950 » alors que les revenus d'un ménage typique en âge de travailler « devraient être inférieurs de 4% » pour l'année fiscale 2024-2025 à ce qu'ils étaient cinq ans plus tôt, selon la fondation. À l'inverse, les ménages disposant d'économies, notamment les plus âgés, vont bénéficier d'un « énorme boom de l'épargne » en raison de rémunérations plus intéressantes.

(Avec AFP)

Coline Vazquez
Commentaires 6
à écrit le 08/09/2023 à 4:48
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Sans l'euro et sa banque qui imprime du papier la situation serait la meme en europe. Mais patience, avec ce qui s'annonce, tous les pays de la zone euro vont se retrouver dans une situation identique, bref la mouise. Suffit de comparer les indices ...

à écrit le 07/09/2023 à 20:32
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Bah mince le Brexit ne les protège pas? Les promesses de Bojo ne sont pas tenues? On leur aurait menti ?

à écrit le 07/09/2023 à 20:32
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Bah mince le Brexit ne les protège pas? Les promesses de Bojo ne sont pas tenues? On leur aurait menti ?

le 08/09/2023 à 13:21
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On remarque d'ailleurs le silence assourdissant des Brexiters...

à écrit le 07/09/2023 à 19:12
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En gros, l'économie devient normale

à écrit le 07/09/2023 à 15:49
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On comprend pourquoi la Chine dévisse.

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