Inflation : le patron de la Fed, n'exclut pas une nouvelle hausse des taux

« L'inflation est encore trop élevée », estime Jerome Powell, déplorant en outre que « les tensions géopolitiques très élevées (qui) posent des risques importants pour l'activité économique mondiale ». Le président de la Fed, n'a pas exclu la possibilité de relever encore les taux.
Jerome Powell s'exprimait depuis l'Economic Club de New York.
Jerome Powell s'exprimait depuis l'Economic Club de New York. (Crédits : EVELYN HOCKSTEIN)

La détente sur les prix outre-Atlantique n'est pas suffisante. Tel est le message qu'a fait passé Jerome Powell jeudi. Le président de la banque centrale américaine (Fed) a ainsi insisté sur la nécessité d'avancer « prudemment » pour ne pas nuire à l'économie, sans exclure toutefois de relever encore les taux si nécessaire.

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Le patron de la Fed a en outre souligné que « les tensions géopolitiques sont très élevées et posent des risques importants pour l'activité économique mondiale », s'autorisant même une rare réaction. Il dit avoir « trouvé horrifiante l'attaque contre Israël, tout comme la perspective de nouvelles pertes de vies innocentes ».

Prise de parole perturbée

Jerome Powell a pris la parole devant l'Economic Club de New York, une intervention d'abord perturbée par l'irruption sur la scène de manifestants du groupe Climate Defiance contre le financement des énergies fossiles, selon les images diffusées par des médias américains.

« L'inflation est encore trop élevée, et quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu'il faudra pour être certains que l'inflation baisse durablement vers notre objectif » de 2%, a souligné le président de la Fed. Mais, a-t-il prévenu, « le chemin risque d'être semé d'embûches et de prendre du temps ».

En septembre, l'inflation est restée stable sur un an en septembre aux États-Unis, à 3,7% sur un an comme en août, selon l'indice CPI publié par le département du Travail. Elle a toutefois ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai. Jerome Powell n'a donc pas exclu de relever encore les taux, en cas de « signes supplémentaires d'une croissance durablement supérieure à la tendance », ou si les tensions sur le marché du travail cessent de s'atténuer. Ces facteurs « pourraient (...) justifier un nouveau resserrement de la politique monétaire ».

Pas de preuve « que la politique (monétaire) soit aujourd'hui trop restrictive »

Toutefois, selon lui, « les preuves ne montrent pas que la politique (monétaire) soit aujourd'hui trop restrictive », assurant cependant que le comité de politique monétaire (FOMC), organe de décision de la Fed, « procède avec prudence », pour juguler durablement l'inflation et ne pas provoquer de récession.

Depuis mars 2022, la Fed a déjà relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022. Ceux-ci se trouvent désormais dans la fourchette de 5,25-5,50%, au plus haut depuis 2001. La politique monétaire « exerce une pression à la baisse sur l'activité économique et l'inflation », a reconnu Jerome Powell. Pour autant, les effets de son action prennent du temps à se traduire dans l'économie, et cela pourrait continuer à peser, a-t-il dit.

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« La Fed a terminé son cycle de resserrement », a réagi Gergory Daco, chef économiste pour EY Parthenon, qui n'anticipe cependant pas de baisse avant juin 2024. La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, le marché obligataire craignant en effet que la Fed ne laisse les taux élevés pour une période de temps étendue, alors que les taux obligataires ont atteint un nouveau sommet depuis 2007. Le rendement de l'emprunt des Etats-Unis à 10 ans a frôlé les 5% en séance, un nouveau plus haut depuis 16 ans.

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