La pause sera peut-être de courte durée pour la Fed. Lors de sa dernière réunion le 14 juin, la Banque centrale américaine a, en effet, décidé de laisser ses taux d'intérêt stables, après 10 hausses consécutives actées depuis mars 2022.
Or, « presque tous » les responsables de l'institution, à savoir les gouverneurs et présidents d'antennes régionales, « s'attendent à ce qu'il soit approprié de relever encore quelque peu les taux d'intérêt d'ici la fin de l'année », a indiqué son président, Jerome Powell devant des élus de la Chambre des représentants, lors de son audition semi-annuelle ce mercredi.
Suite à ces déclarations, la Bourse de New York a ouvert en légère baisse. Lors des premiers échanges, l'indice Dow Jones perdait 0,37%, le S&P 500 0,39% et le Nasdaq 0,55% vers 13h45 GMT.
Aucune surprise
Rien de surprenant néanmoins dans le discours du président de la Fed. Selon plusieurs analystes, ces déclarations sont globalement en ligne avec les propos qu'il a tenus la semaine dernière. À l'issue de la réunion de juin, Jerome Powell indiquait en effet déjà que « la quasi-totalité des participants voit comme probable le fait que des nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l'inflation à 2% », évoquant alors « un rythme modéré ».
Les membres du comité s'étaient d'ailleurs dits prêts à relever les taux dès juillet si l'économie des États-Unis et l'inflation ne ralentissaient pas davantage. La majorité des membres de la Réserve fédérale anticipaient même deux autres hausses de taux en 2023.
Les taux sont actuellement compris dans la fourchette de 5 à 5,25%. Ils ont été augmenté de 5 points au total en l'espace de 15 mois. Ces relèvement ont pour but d'encourager les banques commerciales à proposer des taux plus élevés pour les crédits aux ménages et aux entreprises. Objectif in fine : faire ralentir l'activité économique, afin de desserrer la pression sur les prix, et de faire ralentir l'inflation. Bien qu'à son plus bas niveau en mai aux États-Unis, elle reste, à +4%, « bien supérieure à notre objectif de 2% à long terme », a d'ailleurs indiqué le président de la Fed.
Vers « une croissance inférieure à la tendance »
Jerome Powell est revenu sur les raisons qui ont poussé la Banque centrale américaine à marquer une pause en ce mois de juin dans sa stratégie de resserrement monétaire.
« Lors de la réunion de la semaine dernière, compte tenu d'où nous arrivions et de la vitesse à laquelle nous avons avancé, nous avons jugé prudent » de maintenir les taux à leur niveau, pour « permettre » aux responsables de la Fed « d'évaluer l'information et ses implications pour la politique monétaire », a-t-il expliqué.
Désormais, « pour déterminer » combien il leur faudra encore resserrer leur politique monétaire pour parvenir à l'objectif d'une inflation à 2%, « nous prendrons en compte le durcissement cumulé de la politique monétaire, les décalages avec lesquels la politique monétaire affecte l'activité économique et l'inflation, ainsi que l'évolution économique et financière », a-t-il précisé. Mais « la réduction de l'inflation nécessitera probablement une période de croissance inférieure à la tendance », a-t-il prévenu.
La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 25 et 26 juillet.
(Avec AFP)