Inflation : les prix baissent lentement... sauf sur les services, s'inquiète la BRI

L'inflation des biens est en train de décélérer avec la normalisation des chaînes d'approvisionnement mais l'augmentation des prix des services pourrait ralentir le processus de désinflation, selon une étude de la Banque des règlements internationaux (BRI).
Selon la BRI, en 2023, l'inflation des prix alimentaires, de l'énergie et « dans une moindre mesure » des biens de base ont graduellement reculé.
Selon la BRI, en 2023, l'inflation des prix alimentaires, de l'énergie et « dans une moindre mesure » des biens de base ont graduellement reculé. (Crédits : DADO RUVIC)

S'offrir un dîner au restaurant coûte de plus en cher, ce qui pourrait ralentir le processus de désinflation. En effet, pour calculer l'inflation, l'indice des prix à la consommation de chaque pays s'appuie sur des relevés concernant un nombre important de biens mais aussi de services. Et si « l'augmentation en flèche des prix des véhicules d'occasion » avait fait les gros titres lorsque l'inflation avait commencé à s'emballer au sortir des confinements, l'attention se porte désormais davantage sur « l'augmentation des coûts du logement et des repas au restaurant », notent les auteurs d'une étude publiée ce lundi par la Banque des règlements internationaux (BRI).

Une hausse « têtue » des prix des services

Dans cette étude, les économistes de la banque centrale des banques centrales ont cherché à savoir si l'augmentation des prix des services ne risquait pas de prolonger la lutte contre l'inflation que mènent actuellement les banques centrales. En 2023, l'inflation des prix alimentaires, de l'énergie et « dans une moindre mesure » des biens de base ont graduellement reculé. La hausse des prix des services s'est en revanche avérée « plus têtue », soulignent-ils.

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Or, l'inflation venant des services tend à être plus persistante car elle dépend davantage de l'évolution des salaires et elle est moins sensible aux fluctuations de l'énergie que la production de biens. Les prix des biens réagissent plus rapidement en cas de choc sur les prix de l'énergie mais peuvent aussi redescendre plus vite lorsque le reflux des cours s'amorce. Selon les experts, cette inflation des services importe, en particulier dans les économies avancées où les services pèsent plus lourd dans l'économie, car elle pourrait « maintenir les pressions inflationnistes sous-jacentes à court terme » et signifier que les politiques monétaires vont devoir rester « restrictives ».

L'attitude prudente de la BCE

De quoi en effet conforter la politique de la Banque centrale européenne (BCE)  qui devrait à nouveau maintenir ses taux d'intérêt jeudi à leur plus haut historique, confirmant son attitude prudente tant qu'elle n'est pas en mesure de crier victoire sur l'inflation en zone euro. Le processus de désinflation « devrait se poursuivre » au cours de l'année 2024, mais le Conseil des gouverneurs de l'institution, qui tient sa réunion régulière, voudra « être sûr qu'il nous permettra d'atteindre durablement notre objectif de 2% » avant de se lancer dans des baisses de taux, a affirmé lundi dernier la présidente de la BCE, Christine Lagarde, devant le Parlement européen.

Preuve en est, en février, l'inflation a bien poursuivi son reflux, revenant à 2,6% sur un an, comme indiqué vendredi par Eurostat. C'est seulement 0,2 point de moins qu'en janvier et moins qu'attendu par les analystes. La hausse des prix a bien été divisée par trois depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022. Elle a décliné plus vite qu'anticipé sur la seconde partie de 2023, mais évolue depuis de façon plus hésitante. Scrutée par les marchés financiers et la BCE, l'inflation dite sous-jacente, c'est-à-dire sans les prix très volatils de l'énergie et de l'alimentation, a reculé en février à 3,1%, contre 3,3% en janvier. Les analystes tablaient là aussi sur un recul plus prononcé.

L'institution « réduira ses taux en 2024 », est convaincue Ann-Katrin Petersen, responsable des investissements chez BlackRock en Allemagne. Mais « elle n'est pas pressée car elle considère toujours que son combat contre l'inflation reste inachevé », ajoute-t-elle. Néanmoins, la réunion de jeudi sera « étroitement surveillée par les investisseurs à la recherche d'indications sur le calendrier de la première réduction » des taux et du « rythme ultérieur de l'assouplissement » monétaire, selon les économistes chez HSBC.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 04/03/2024 à 19:42
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Ennnnfin, ça se décide à regarder plus loin que le bout du nez!👏

à écrit le 04/03/2024 à 16:47
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Les prix baissent dans la tête a thierry breton ! et si l'on sait que la première charge d'un consommateur, c'est son loyer, mais maintenant que le livret a sert a financer la guerre et non plus les logements, faire croire que les prix baissent est u...

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