Le président iranien Hassan Rohani a dit à Emmanuel Macron mercredi qu'il "fera tout pour rester dans l'accord" sur le nucléaire, mais réclamé aux Européens des garanties très rapides prouvant que leurs entreprises continueront à travailler avec l'Iran, ont indiqué mercredi les présidences françaises et iraniennes.
Lors d'un entretien téléphonique de plus d'une heure, les deux présidents ont convenu de mettre en place "sans délai" des "groupes de travail" entre Europe et Iran sur les moyens de présenter dans les semaines à venir "de premières garanties" montrant que les Européens pourront "poursuivre leurs activités économiques en Iran", a précisé l'Elysée.
Hassan Rohani a expliqué qu'"en Iran maintenant la pression est forte pour sortir de l'accord" et qu'il lui fallait ces garanties "que lui-même pourrait exposer au peuple iranien ces garanties pour le convaincre de rester dans l'accord".
Les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens signataires, France, Allemagne et Royaume-Uni, se réuniront dès la semaine prochaine avec leur homologue iranien sur ces groupes de travail, a ajouté Paris.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est également entretenu au téléphone avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, a indiqué le ministère français.
"Il lui a rappelé la détermination de la France à préserver l'accord de Vienne. Elle reste donc engagée dans cet accord et attend de l'Iran qu'il continue de respecter l'ensemble de ses obligations à ce titre", a rapporté le ministère.
"La France invite l'Iran à ouvrir une discussion approfondie sur l'ensemble des questions relatives à la stabilité régionale. A ce sujet, le ministre a rappelé la volonté du chef de l'Etat (français, ndlr) de travailler à un cadre plus large incluant les activités nucléaires et le programme balistique de l'Iran ainsi que la solution des crises au Moyen-Orient", selon le ministère français.
Lors de son entretien avec M. Macron, M. Rohani a précisé que les intérêts de l'Iran devaient être "garantis" avec "des décisions claires et transparentes" en particulier sur la vente du pétrole, les relations bancaires, les investissements et les assurances, selon Téhéran, ainsi que les transports.
"Si, dans un laps de temps court, nous arrivons à une décision claire sur l'accord nucléaire, nous pourrons avoir une large interaction entre l'Iran et l'Union européenne", a-t-il ajouté.
Pour sauver l'accord, les Européens doivent donc maintenant obtenir de Washington que leurs entreprises échappent aux sanctions que les Etats-Unis rétabliront dans quelques semaines ou mois contre les entreprises américaines et étrangères qui commercent avec l'Iran.
Paris prévoit des discussions "dures" avec Washington. La France compte faire valoir que les Etats-Unis risquent d'être isolés sur la scène internationale, ou que des entreprises russes ou chinoises pourraient profiter du marché iranien et affaiblir la portée des sanctions, tout en nuisant aux intérêts des entreprises européennes et américaines.
Après la décision annoncée mardi du président américain Donald Trump d'abandonner l'accord nucléaire, le président Rohani avait dit vouloir discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois afin de voir si son pays avait intérêt à rester dans l'accord historique signé en 2015.
Ce texte vise à faciliter les échanges commerciaux avec l'Iran et à relancer son économie, en levant de lourdes sanctions internationales, en échange d'un engagement de Téhéran à limiter ses activités nucléaires et à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur les grands dossiers du pays dont le nucléaire, avait déjà réclamé mercredi des garanties solides et "réelles" des Européens pour rester dans l'accord.
Le président français a aussi averti M. Rohani qu'en retour il était "très important que l'Iran reste en conformité avec l'accord dans les prochaines semaines et qu'il n'y ait aucun acte pouvant être pris comme une violation de l'accord".
La France a répété qu'elle estimait que Téhéran respectait ses obligations et ne préparait pas secrètement d'arme nucléaire, contrairement à ce qu'a affirmé Donald Trump. "Nous n'avons aucune information sur un programme clandestin nucléaire en Iran. Nous croyons à la robustesse de l'accord nucléaire et au contrôle international de l'Agence internationale de l'énergie atomique" (AIEA), a affirmé l'Elysée.
"L'entretien qui a eu lieu aujourd'hui avec le président iranien contribue à empêcher cette escalade que tout le monde redoute", a commenté la ministre française des Armées Florence Parly à la télévision BFMTV.
Iran : Rohani prêt à rester dans l'accord si l'Europe apporte des garanties
oliver
à écrit le 11/05/2018 à 14:20
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va t on revenir a un anti americanisme comme il y a quelque temps?
en tout cas l'Europe ferait bien de ne plus considerer les USA comme ce grand frere plutot sympa. Time has changed.
jude
à écrit le 10/05/2018 à 11:59
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S'il veut vraiment la paix , alors qu'ils abandonnent l'idée de fabriquer une bombe atomique et ils seront claires avec le reste du monde .Un gel de dix ans ne garantie en rien !
Réponse de @labete
le 10/05/2018 à 16:51
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Israel a la bombe depuis au moins 20 ans et ne s en ai jamais servi (meme avec un exite comme Netanyahou). Pas sur que les mollahs aient la meme retenue s ils en disposaient. Surtout s ils ont la bonne idee de declencher un affrontement avec israel (...
Israel a la bombe depuis au moins 20 ans et ne s en ai jamais servi (meme avec un exite comme Netanyahou). Pas sur que les mollahs aient la meme retenue s ils en disposaient. Surtout s ils ont la bonne idee de declencher un affrontement avec israel (via le hezbollah par ex) et qu ils perdent la guerre conventionelle (comme ils ont perdu toutes les guerres contre israel).
Et l iran atomique va faire que les pays autours (arabie seoudite, irak) vont vouloir aussi l avoir ... belle proliferation
Le cote positif, c est qu avec un peu de chance, l iran se servira de sa bombe contre un pays arabe et non contre israel.
Réponse de jude
le 10/05/2018 à 18:10
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La presse et les médiats répètent la même chose et bien sur ! , vous êtes encore convaincus !!!!! et bien moi j'ose m'interrogé. Et j'ai beaucoup de doutes sur que l'on veut nous faire avaler qu'une bombe nucléaire aux mains de quel tribuns que ce so...
La presse et les médiats répètent la même chose et bien sur ! , vous êtes encore convaincus !!!!! et bien moi j'ose m'interrogé. Et j'ai beaucoup de doutes sur que l'on veut nous faire avaler qu'une bombe nucléaire aux mains de quel tribuns que ce soit , dans dix ans ne servira à rien . Les intérêts commerciaux sont aveuglent et ignorent cette problématique du danger pour les générations futures c'est pas leurs problèmes .
Réponse de ben voyons
le 10/05/2018 à 22:41
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Mettez vous quelques minutes dans la peau d'un iranien.
Depuis 40 ans, les responsables états-unis ne passent pas une semaine sans vous menacer d'anéantissement.
Vous avez un pays voisin proche qui avec le soutien actif des USA, vous a obligé à...
Mettez vous quelques minutes dans la peau d'un iranien.
Depuis 40 ans, les responsables états-unis ne passent pas une semaine sans vous menacer d'anéantissement.
Vous avez un pays voisin proche qui avec le soutien actif des USA, vous a obligé à une guerre défensive sanglante de 8 années qui vous a causé environ 600 000 morts.
Ces mêmes USA se sont permis de venir envahir, sous un prétexte fallacieux ce voisin, causant la déstabilisation de a région, l’éclosion d'un terrorisme planétaire et ennemi de votre pays.
N'importe quel personne sensée, dans cette situation chercherait à se procurer l'arme atomique, seul moyen de garantir sa sécurité sur le long terme.
Et ce n'est pas Trump qui est susceptible de sécuriser l'Iran puisqu'il conditionne l'arrêt de la guerre économique à l'abandon dune chose qui n'existe pas.
Donc on peut déjà considérer comme un exploit que l'Iran consentisse à renoncer à l'arme nucléaire, et plutôt normal qu'on garantisse en échange une normalisation des relations économiques.
Faut pas trop leur en demander non plus.
Réponse de Johnmckagan
le 11/05/2018 à 9:44
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Un pays qui a du pétrole doit soit être un vassal des USA (Arabie saoudite, Koweït, Qatar etc...) soit être sanctionné (Russie, Venezuela, Iran,). Cherchez des exceptions, il n'y en a pas. Les USA n'ont qu'une obsession, la maitrise du cours du pétro...
Un pays qui a du pétrole doit soit être un vassal des USA (Arabie saoudite, Koweït, Qatar etc...) soit être sanctionné (Russie, Venezuela, Iran,). Cherchez des exceptions, il n'y en a pas. Les USA n'ont qu'une obsession, la maitrise du cours du pétrole et le maintien du pétrodollar.
La paix dans le monde, les USA s'en foutent. Ce système vit ces dix dernières années ce qui rend les USA agressifs, en effet dans dix ans, la première puissance mondiale sera la Chine.
Réponse de jude
le 11/05/2018 à 19:08
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Vous me faites penser à certains qui étaient vent debout contre les insecticide et viennent de racheter Monsanto et pratique maintenant une autre politique qui les arrange .
Réponse de Flicage d'idées...
le 12/05/2018 à 11:31
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@labete.
Heureusement que votre vision n'est pas celle de tout le monde....d'après vous qui est le plus totalitaire....ceux qui passent leur temps à vouloir détruire un état ou ceux qui cherchent la paix....
La censure idéologique est encore plus ...
@labete.
Heureusement que votre vision n'est pas celle de tout le monde....d'après vous qui est le plus totalitaire....ceux qui passent leur temps à vouloir détruire un état ou ceux qui cherchent la paix....
La censure idéologique est encore plus insidieuse aujourd'hui....
Réponse de Ratfucker
le 12/05/2018 à 23:41
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L'Elysée ne croit pas au programme nucléaire clandestin iranien, en dépit des 500kg de documents saisis par le Mossad qui démontrent sa poursuite. Les experts européens ont été conviés à les consulter. Ce scepticisme devant des preuves matérielles co...
L'Elysée ne croit pas au programme nucléaire clandestin iranien, en dépit des 500kg de documents saisis par le Mossad qui démontrent sa poursuite. Les experts européens ont été conviés à les consulter. Ce scepticisme devant des preuves matérielles contraste avec la voracité avec laquelle les Dupont Lajoie propalestiniens se sont rués sur les "révélations" de Vanunu il y a 32 ans, qui n'étaient que des photos de portes fermées derrière lesquelles étaient supposées être stockées des ogives nucléaires - alors qu'aucun essai nucléaire n'a jamais été attribué à Israël.
Citoyen blasé
à écrit le 10/05/2018 à 10:51
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Mais bien sûr, le consortium financier européen apporte toutes les garanties nécessaires à ceux qui ont beaucoup d'argent à placer dans nos paradis fiscaux.
L'argent du terrorisme mondial est le bienvenu !
Vite un frexit, elle commence vraime...
Mais bien sûr, le consortium financier européen apporte toutes les garanties nécessaires à ceux qui ont beaucoup d'argent à placer dans nos paradis fiscaux.
L'argent du terrorisme mondial est le bienvenu !
Vite un frexit, elle commence vraiment à avoir des relents nauséabonds notre UE, il fallait bien se douter que la gangrène finirait par s'y installer comme elle s'installe dans tout ce qui est mort.
"Concurrence : l’Europe du dumping fiscal" https://www.alternatives-economiques.fr/concurrence-leurope-dumping-fiscal/00061157
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