Israël va cesser ses opérations militaires à Gaza pour le ramadan, le temps de libérer les otages

Le président américain Joe Biden a annoncé, lundi soir, avoir conclu un accord avec l'armée israélienne. Cette dernière a accepté d'interrompre ses offensives militaires contre le Hamas à Gaza durant le ramadan, le temps que les Etats-Unis fassent sortir les otages détenus dans l'enclave palestinienne.
Le bilan, aujourd'hui de 29.092 personnes tuées dans la bande de Gaza et de 69.028 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, devrait encore s'alourdir.
Le bilan, aujourd'hui de 29.092 personnes tuées dans la bande de Gaza et de 69.028 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, devrait encore s'alourdir. (Crédits : ISRAEL DEFENSE FORCES)

Après cinq mois de guerre, les gazaouis vont finalement connaître un deuxième cessez-le-feu. Lundi soir, le président américain Joe Biden a affirmé qu'Israël cesserait ses « opérations » militaires contre le Hamas dans la bande de Gaza lors du ramadan, le mois saint des musulmans, qui doit commencer autour du 10 mars.

« Le ramadan arrive et il y a eu un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan, afin de nous donner le temps de faire sortir tous les otages » détenus par le mouvement islamiste palestinien, a déclaré le président américain dans un entretien à la télévision américaine NBC.

D'après une source au sein du mouvement islamiste palestinien, les discussions portent sur une trêve de six semaines associée à une libération d'otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.

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« J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu (...) Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n'est pas encore fait », a ajouté Joe Biden. Un responsable israélien a déclaré sous couvert d'anonymat au site d'information Ynet que « la tendance est positive ».

Le Qatar au centre des négociations

A noter, les Etats-Unis ne sont pas les seuls à négocier une trêve au Moyen-Orient. L'Egypte, le Qatar, la France et d'autres pays tentent aussi de négocier depuis plusieurs semaines un nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Ce sera donc bientôt chose faite et le Qatar y est pour beaucoup. Car selon l'agence de presse officielle du Qatar, l'émir vient de rencontrer le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha et a discuté des efforts « visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat et permanent ».

Tamim ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, pays au centre des efforts de négociations et qui héberge le Hamas, entame ce mardi à Paris une visite d'Etat de deux jours, a annoncé la présidence française. Le dirigeant qatari devrait rencontrer Emmanuel Macron à 16 heures à l'Elysée, suivi d'un dîner d'État.

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Israël toujours déterminé à éliminer le Hamas

Néanmoins, Israël a prévenu que cette trêve ne serait que momentanée. Benjamin Netanyahu a réaffirmé dimanche qu'Israël lancerait prochainement une opération terrestre contre Rafah, permettant selon lui une « victoire totale » sur le Hamas en « quelques semaines ». Une trêve ne ferait que « retarder » cette offensive, a-t-il souligné. L'armée a présenté lundi au cabinet de guerre « un plan pour l'évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d'opérations à venir », selon le bureau du Premier ministre, sans donner de détails sur l'endroit où les civils pourraient se réfugier.

Le bilan, aujourd'hui de 29.092 personnes tuées dans la bande de Gaza et de 69.028 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas, devrait donc encore s'alourdir. De plus, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a averti lundi qu'une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, d'où Israël veut faire sortir les civils pour vaincre définitivement le Hamas, « sonnerait le glas » des programmes d'aide.

Adossée contre la frontière fermée avec l'Egypte, dans le sud de Gaza, Rafah est l'unique point d'entrée de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza qui abrite 1,4 million de Palestiniens et où des combats font rage depuis près de cinq mois entre l'armée israélienne et le Hamas.

La CIJ va se prononcer sur « l'occupation prolongée » du territoire palestinien

Pendant que l'offensive de Tsahal continue, la Cour internationale de Justice (CIJ) a annoncé tenir, depuis le 19 février, des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner. Les Etats-Unis, la Russie ou encore la Chine s'adresseront aux juges lors d'une session répartie sur une semaine au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour. Dans ce cadre, le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki, a déclaré le 19 février que son peuple subissait le « colonialisme et l'apartheid » sous l'occupation israélienne. « Les Palestiniens subissent aussi bien le colonialisme et l'apartheid (et) certains s'indignent de ces paroles mais ils devraient s'indigner de la réalité qui est la nôtre », a-t-il déclaré.

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un « avis consultatif » non contraignant sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Cela concerne « l'occupation prolongée » du territoire palestinien depuis 1967. La plus haute juridiction des Nations Unies doit aussi examiner les mesures « visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem ».

La CIJ est, en outre, invitée à examiner les conséquences de ce que la résolution de l'ONU décrit comme « l'adoption par Israël de lois et mesures discriminatoires ». Elle doit donner son opinion sur la manière dont les actions d'Israël « affectent le statut juridique de l'occupation » et sur ses conséquences pour les Nations unies et d'autres pays. Selon la Cour, « l'organe, l'agence ou l'organisation requérant reste libre de donner suite à l'avis par tout moyen à sa disposition, ou de ne pas le faire ». Mais la plupart des avis consultatifs sont en fait suivis d'effet.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/02/2024 à 1:37
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Qui peut croire aux délires du putschiste sénile de Washington? A-t-il consulté également F. Mitterrand? Israël a pourtant été clair, aucun répit pour les terroristes du Hamas sans libération de TOUS les otages juifs.

à écrit le 27/02/2024 à 9:42
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Si il n’y avait pas d’otages israéliens, il n’y aurait pas de guerre. C’est si difficile à comprendre ? ?

à écrit le 27/02/2024 à 9:39
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Si il n’y avait pas d’otages israéliens, il n’y aurait pas de guerre. C’est si difficile à comprendre ? ?

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