Ultimatum d'Israël à Gaza  : sans la libération des otages avant le ramadan, Rafah ne sera plus épargnée

En dépit des pressions internationales, Israël a averti que son armée lancerait une offensive contre Rafah si les otages israéliens détenus à Gaza n'étaient pas libérés d'ici au début du ramadan, qui doit commencer autour du 10 mars. En parallèle, la Cour internationale de Justice tient à partir de ce lundi des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967.
« Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela », a déclaré samedi Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien.
« Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela », a déclaré samedi Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien. (Crédits : ABIR SULTAN/Pool via REUTERS)

[Article publié le lundi 19 février 2024 à 8h41, mis à jour à 12h15]Pas moins de 1,4 million de Palestiniens entassés à Rafah vont devoir se préparer à faire face à une offensive d'Israël, à moins que le Hamas ne réponde aux exigences de l'Etat hébreu.

« Si d'ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah », a déclaré dimanche à Jérusalem le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.

« Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan » a ajouté l'ex-chef de l'armée dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines. Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars.

« Les négociations n'ont pas été très prometteuses »

De vives inquiétudes se sont exprimées dans le monde, y compris par Washington, allié d'Israël, face à la perspective d'une offensive contre Rafah. Notamment car le bilan humain de cette guerre s'est encore alourdi. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce lundi un nouveau bilan de 29.092 personnes tuées dans la bande de Gaza et de 69.028 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre. Il a également fait état d'un total de 107 morts au cours des dernières 24 heures.

De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a rejeté une requête de l'Afrique du Sud, qui lui demandait d'ordonner de nouvelles mesures suite à l'annonce d'Israël. « Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela », a rétorqué, de son côté, Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien samedi, avant de réaffirmer, le lendemain, viser « une victoire totale » contre le Hamas.

Des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari pour obtenir une trêve entre le Hamas et Israël incluant un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, ont eu lieu ces dernières semaines. « Les négociations n'ont pas été très prometteuses ces derniers jours », a dit samedi le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani à Munich. Mais « nous ferons de notre mieux pour nous rapprocher » d'un accord.

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La CIJ va rendre un « avis consultatif » sur les conséquences juridiques de « l'occupation prolongée » du territoire palestinien

Par ailleurs, la Cour internationale de Justice (CIJ) tient à partir de ce lundi des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner. Les Etats-Unis, la Russie ou encore la Chine s'adresseront aux juges lors d'une session répartie sur une semaine au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour. Dans ce cadre, le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki, a déclaré ce lundi que son peuple subissait le « colonialisme et l'apartheid » sous l'occupation israélienne. « Les Palestiniens subissent aussi bien le colonialisme et l'apartheid (et) certains s'indignent de ces paroles mais ils devraient s'indigner de la réalité qui est la nôtre », a-t-il déclaré.

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un « avis consultatif » non contraignant sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Cela concerne « l'occupation prolongée » du territoire palestinien depuis 1967. La plus haute juridiction des Nations Unies doit aussi examiner les mesures « visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem ».

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La CIJ est, en outre, invitée à examiner les conséquences de ce que la résolution de l'ONU décrit comme « l'adoption par Israël de lois et mesures discriminatoires ». Elle doit donner son opinion sur la manière dont les actions d'Israël « affectent le statut juridique de l'occupation » et sur ses conséquences pour les Nations unies et d'autres pays.

Selon la Cour, « l'organe, l'agence ou l'organisation requérant reste libre de donner suite à l'avis par tout moyen à sa disposition, ou de ne pas le faire ». Mais la plupart des avis consultatifs sont en fait suivis d'effet.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 20/02/2024 à 4:18
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Les européens tétanisés par la guerre en Ukraine et leur trouille de Poutine ont d'autres chats à fouetter qu'un petit conflit régional. Cela dure depuis 1948 donc cela peut durer encore longtemps.

à écrit le 19/02/2024 à 17:38
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Ce qui se passe à Gaza de la part d'un peuple qui n'est pas (à priori) une dictature ne préjuge rien de bon pour les futurs conflits territoriaux, ethniques, religieux, politiques. Pour gagner, tous les coups sont valables génocide compris. Manque à...

à écrit le 19/02/2024 à 12:59
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En ce moment la cour internationale de justice et le procureur de ne fait doute de la responsabilité de génocide dans le temps et dans l'espace ! il est au moins criminel de guerre, mais génocidaire sans aucun doute ! Comme israel ne respecte ni l...

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