Joe Biden fustige de nouveau les bénéfices « exorbitants » des grands labos pharmaceutiques

Le président américain, qui a fait de la baisse du prix des médicaments l'un de ses chantiers, a renouvelé ses attaques contre les grands laboratoires. Particulièrement contre leurs « bénéfices exorbitants (réalisés) au détriment du peuple américain ». En déplacement à Las Vegas, Joe Biden en a profité pour vanter son bilan sur le sujet et ses priorités à venir.
L’administration Biden veut poursuivre l'effort visant à réduire les coûts de prescription des médicaments via diverses mesures, comme expliqué la semaine dernière lors de la présentation de son projet de budget.
L’administration Biden veut poursuivre l'effort visant à réduire les coûts de prescription des médicaments via diverses mesures, comme expliqué la semaine dernière lors de la présentation de son projet de budget. (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Une nouvelle fois, le président américain s'en est pris au « Big Pharma », ces entreprises qui « facturent trop cher » et qui « arnaquent » les plus modestes, comme il l'avait précédemment dénoncé fin février dans son discours sur l'état de l'Union.

« Je n'ai aucun problème avec le fait que des entreprises fassent des bénéfices raisonnables mais, au nom du Seigneur, pas sur le dos des familles qui travaillent et des seniors », a déclaré Joe Biden lors d'un déplacement à Las Vegas, mercredi 15 mars.

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Le démocrate de 80 ans, qui semble bien s'être déjà lancé en campagne pour 2024 bien que pas encore officiellement candidat à sa propre succession, est venu y vanter son bilan en matière de baisse du prix des médicaments et ses projets sur le sujet, dans l'espoir de séduire l'électorat blanc âgé qui vote majoritairement à droite.

« Les Américains payent plus pour les médicaments sur ordonnance que n'importe quelle nation industrialisée au monde. Dites-moi le médicament que vous devez prendre, je vous emmène en France et il vous coûtera sacrément moins », a asséné le président américain.

L'administration Biden veut poursuivre l'effort visant à réduire les coûts de prescription des médicaments via diverses mesures, comme expliqué la semaine dernière lors de la présentation de son projet de budget. En permettant notamment aux États de négocier ensemble les prix des médicaments, en accordant une plus grande place aux génériques pour les maladies chroniques ou encore en plafonnant le prix de l'insuline.

Du mieux sur l'insuline

Joe Biden s'est justement penché sur le prix de l'insuline. Il a rappelé qu'il était désormais plafonné à 35 dollars par mois pour les plus de 65 ans inscrits au régime public d'assurance-santé Medicare. Le président américain a promis d'étendre ce plafonnement à tous les diabétiques, quel que soit leur âge, « y compris les 200.000 enfants qui ont un diabète de type 1 et qui ont besoin d'insuline chaque jour pour survivre ».

Le prix de l'insuline aux États-Unis a beaucoup augmenté ces dernières années alors même que le nombre de diabétiques dans le pays a plus que doublé en vingt ans. 37,3 millions de personnes sont désormais atteintes de cette maladie, selon les autorités. Les fabricants de médicaments faisaient jusqu'à présent régulièrement valoir qu'ils accordaient parallèlement des rabais de plus en plus importants aux assureurs. Mais les augmentations de prix ont frappé de plein fouet certains diabétiques sans assurance ou ceux devant payer un reste à charge élevé.

Le président américain a régulièrement dénoncé ces derniers mois la hausse des tarifs demandés par les laboratoires pour ce traitement vital. C'est pourquoi il s'est aussi félicité à Las Vegas de la décision récente de deux fabricants de baisser fortement le prix de leur insuline aux États-Unis.

Eli Lilly a ainsi annoncé début mars qu'elle allait réduire jusqu'à 70% les prix de son insuline et plafonner à 35 dollars par mois le montant à débourser pour ce médicament. Suivi ce mardi par Novo Nordisk, qui va réduire les prix de son insuline jusqu'à 75% pour certaines versions. La compagnie prévoit aussi d'abaisser aux mêmes niveaux les prix de ses génériques. Les changements de tarifs prendront effet début 2024.

Certaines mesures ne passeront pas

Dans son projet de budget, riche en promesses sociales selon le président, l'administration Biden prévoit aussi une réduction de 3.000 milliards de dollars sur 10 ans du déficit fédéral. Parmi les mesures envisagées pour y parvenir : couper dans les dépenses dites « inutiles », en particulier celles en faveur des industries pharmaceutique et pétrolière.

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Reste que les mesures les plus fortes de son projet n'ont aucune chance ou presque de passer la barrière du Congrès. Depuis le début de l'année, les démocrates ne contrôlent plus que le Sénat. L'autre chambre, celle des représentants, est désormais dominée par les républicains.

Joe Biden a accusé les républicains les plus radicaux de vouloir enterrer une législation appelée Affordable Care Act, surnommée aussi Obamacare, du nom du président Barack Obama qui l'avait négociée. Ce texte permet à des personnes ayant déjà des ennuis de santé de pouvoir malgré tout souscrire une assurance médicale.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 16/03/2023 à 21:15
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Pourquoi ne pas taxer les importations pharmaceutiques issues de Chine afin de réduire significativement les profits de Big Pharma et ainsi pousser l'industrie à relocaliser aux USA? En effet, le pouvoir d'achat des américains reste le principal...

à écrit le 16/03/2023 à 21:08
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Bizarre en pleine hystérie covidée cela ne l'a pas dérangé tant que ça que Big Pharma puisse obtenir de gros chèques du gouvernement américain pour importer de Chine des solutions douteuses à l'ARN conditonnée exceptionnellement aux USA pour endor...

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