Dans son discours sur l'état de l'Union, Joe Biden promet de « défendre les classes moyennes écrasées »

Désindustrialisation, régulation des GAFA, taxation des milliardaires, coût de la vie… face au Congrès, le président américain n'a éludé aucun enjeu économique dans un discours populaire aux airs de campagne.
Le 46e président des États-Unis, Joe Biden, mardi 7 février à Washington, lors de son discours sur l'état de l'Union, applaudi par sa vice-présidente Kamal Harris et le président de la chambre des représentants, Kevin McCarthy (Californie).
Le 46e président des États-Unis, Joe Biden, mardi 7 février à Washington, lors de son discours sur l'état de l'Union, applaudi par sa vice-présidente Kamal Harris et le président de la chambre des représentants, Kevin McCarthy (Californie). (Crédits : Reuters)

L'économie a occupé une place centrale dans le discours sur l'état de l'Union de Joe Biden. Face au Congrès, le président de 80 ans, qui songe à se représenter en 2024 comme en témoigne son discours aux accents de campagne, a notamment affirmé vouloir « finir le travail », et rendre à l'Amérique sa « fierté », son « unité »  et sa prospérité.

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« Nous devons être la nation que nous avons toujours été quand nous étions au sommet : optimiste, pleine d'espoir, tournée vers l'avenir », a clamé Joe Biden sur un ton optimiste et détendu.

Moins touchés par l'inflation, les pénuries et la crise de l'énergie, les Etats-Unis sont « en meilleure position que n'importe quel pays dans le monde » pour relancer leur économie malgré les effets de la guerre en Ukraine et du Covid-19, a-t-il souligné.

Justice fiscale, régulation des prix des médicaments

Au fil de son discours, Joe Biden a aussi assuré comprendre les fins de mois difficiles, consacrant l'essentiel de son allocution de plus d'une heure aux problèmes de la vie quotidienne, suggérant par exemple de plafonner le prix de l'insuline. A l'inverse, il a jugé « scandaleux » les profits mirobolants des compagnies pétrolières, appelant également à créer une « taxe minimale » sur les milliardaires.

« Le système fiscal n'est pas juste », a déclaré le président étatsunien. « Je propose de quadrupler les impôts » concernant les rachats d'actions « pour encourager les investissements sur le long terme », a-t-il également avancé lors de son discours sur l'état de l'Union.

Encadrement éthique des activités de la tech, protection des enfants

Autre priorité économique abordée par Joe Biden : la régulation des géants numériques qu'il a accusé « de mener des expériences sur nos enfants pour engranger des profits » pour « faire des profits », assurant qu'ils devraient « rendre des comptes ».

« Il est temps d'adopter une loi, soutenue par les deux partis, pour empêcher les géants de la tech de récolter des données personnelles sur nos enfants et nos adolescents », a réclamé le chef de l'Etat qui veut également bannir la publicité ciblant les mineurs.

Joe Biden a ainsi réaffirmé ce qu'il avait dit début janvier sur le site du Wall Street Journal en faveur d'une législation sur « la protection des données personnelles et des utilisateurs mineurs, ainsi que pour lutter contre la discrimination, l'exploitation sexuelle et le cyber-harcèlement ».

« Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée »

Le locataire de la Maison Blanche a promis d'œuvrer pour les « oubliés » de la croissance, notamment les classes populaires dont Donald Trump a su séduire l'électorat en 2016 et 2020. « Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée », a déploré Joe Biden, qui envisage à travers son grand plan industriel protectionniste de l'Inflation Reduction Act de faire émerger de nouvelles industries vertes capables de faire vivre une classe moyenne.

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Compliment inattendu de Donald Trump

Ce plan vert doit aussi permettre à l'Amérique de décarboner son économie à terme, une priorité affichée de Joe Biden.

« Nous avons une obligation, non pas envers nous-mêmes, mais envers nos enfants et nos petits-enfants, d'y faire face, et je suis fier de voir l'Amérique enfin relever le défi », a-t-il vanté.

Son discours a valu à Joe Biden un compliment inattendu de Donald Trump sur son réseau Truth Social, considérant que Joe Biden « a mis des mots sur ce qu'il ressentait et a bien mieux terminé la soirée qu'il ne l'avait commencée ».

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Commentaires 4
à écrit le 08/02/2023 à 23:43
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Cela aurait dû être déjà fait, si vraiment il y avait derrière tout cela autre chose qu'une mauvaise communication pour calmer la masse laborieuse qui s'appauvrit. Pour rappel, un des 10 hommes les plus fortunés au monde : "Warren Buffett" précise av...

à écrit le 08/02/2023 à 16:31
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Ah, j'en connais qui vont copier, l'idée venant d'un pays ultra libéral... Est ce une reconnaissance d'échec du modèle tout (néo) libéral ?

à écrit le 08/02/2023 à 16:31
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Ah, j'en connais qui vont copier, l'idée venant d'un pays ultra libéral... Est ce une reconnaissance d'échec du modèle tout (néo) libéral ?

à écrit le 08/02/2023 à 12:15
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