Après s'être accusés mutuellement mardi de tirs à la frontière, l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'engagent à résoudre leurs différends « par la voie pacifique et sans recours à la violence ». C'est ce qu'a affirmé samedi le chancelier allemand Olaf Scholz, après une rencontre avec les dirigeants des deux pays rivaux du Caucase en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont en effet convenu de poursuivre les négociations de paix entre leurs deux pays lors d'un entretien bilatéral en Allemagne, ont déclaré samedi Bakou et Erevan, après un nouveau regain de tension.
Tirs à la frontière entre les deux pays
Des disputes territoriales opposent les deux pays qui se sont livrés deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh, finalement reconquise en septembre 2023 par les forces de Bakou. La situation reste instable et des incidents armés ont toujours régulièrement lieu.
Mardi 13 février, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement de tirs à la frontière entre les deux pays, près de Nerkin Hand (sud-est de l'Arménie), le premier incident mortel depuis la reprise des pourparlers à l'automne entre Erevan et Bakou pour tenter de normaliser les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques. L'incident a fait quatre morts parmi les soldats arméniens selon Erevan.
C'est le ministère arménien de la Défense qui a fait état sur la messagerie Telegram de la mort de ces quatre soldats, tandis qu'un autre a été blessé, à un poste de combat près du village de Nerkin Hand dans le sud de l'Arménie.
Le corps des garde-frontières azerbaïdjanais a quant à lui déclaré dans un communiqué avoir mené une « opération de vengeance » en représailles à une « provocation » arménienne la veille. Il a averti que toute nouvelle « provocation » entraînerait « à partir de maintenant des mesures plus sérieuses et déterminées ».
« Continuer à travailler sur le traité de paix »
Samedi, Olaf Scholz a ainsi « expressément salué l'engagement pris aujourd'hui par les deux parties », a indiqué samedi la chancellerie à l'issue de la rencontre tripartite. Confirmant la rencontre bilatérale de samedi, la présidence azerbaïdjanaise a déclaré que les deux dirigeants avaient « discuté des négociations sur un traité de paix entre les deux pays, de la normalisation des relations et de la question de la délimitation des frontières ».
Dans un communiqué distinct, le gouvernement arménien a déclaré que les deux parties « se sont mises d'accord pour continuer à travailler sur le traité de paix ».
Cycles de négociations
Pour rappel, depuis la reconquête du Haut-Karabakh, Erevan suspecte l'Azerbaïdjan d'avoir d'autres ambitions territoriales au détriment de l'Arménie, ce que Bakou conteste.
Durant plusieurs mois, plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, par la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis, se sont déroulés dans l'optique d'un traité de paix global, avec peu de résultats à ce stade.
(Avec AFP et Reuters)