COP29 : Christophe Béchu nommé pour représenter la France en Azerbaïdjan

Le nouveau ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a obtenu de s'occuper des négociations sur le climat pour la prochaine COP29. Son ministère est sous la houlette de Bercy depuis le remaniement.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu (Crédits : DR)

Quelques jours après le remaniement, les rôles et les missions se précisent. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a obtenu la mission de s'occuper des négociations sur le climat pour la prochaine COP29 après en avoir discuté avec le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué ce samedi à l'AFP son cabinet. La question de savoir qui représentera la France dans les négociations pour la COP29 prévue en novembre prochain à Bakou, en Azerbaïdjan, avait cependant déjà été tranchée vendredi en fin de journée, a rapporté le Figaro.

Pour rappel, lors de la COP28 à Dubaï, les discussions avaient été confiées dans le précédent gouvernement à la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

La transition écologique repris par Bercy

Mais Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a récupéré le portefeuille de l'énergie à la faveur du récent remaniement. Un choix aux lourdes significations. « Le gouvernement choisit un narratif où l'on aborde l'énergie sous le prisme de la souveraineté industrielle plutôt que sous le seul prisme de la lutte contre le réchauffement climatique », expliquait Phuc Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques de l'énergie européenne et française au sein du Centre Energie de l'Institut Jacques Delors, à La Tribune, vendredi.

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« Avoir la responsabilité de l'énergie, c'est se donner les meilleures chances d'accélérer la réindustrialisation du pays et la réalisation du programme nucléaire français », s'est d'ailleurs félicité jeudi, dans Le Figaro, Bruno Le Maire. L'exécutif a donc préféré revenir à la configuration qui prévalait avant 2007 et l'instauration par Nicolas Sarkozy, à l'issue du Grenelle de l'environnement, d'un super ministère de l'écologie rassemblant énergie, logements, transports ou encore biodiversité. « A l'époque, l'idée était de dire qu'il fallait aussi penser l'énergie à travers le prisme de l'écologie, puisque c'est l'une des principales causes d'émissions de gaz à effet de serre », précise Arnaud Gossement, alors porte-parole de France Nature Environnement. Après un bref passage d'Alain Juppé, Jean-Louis Borloo était donc devenu « superministre » de l'écologie.

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De nombreuses questions restent toujours en suspens après le remaniement. Qui mènera les négociations relatives à l'objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2040 à l'échelle européenne ? Qui, encore, pilotera la prochaine stratégie nationale bas carbone ? Si les choses se précisent petit à petit, la tutelle de la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), administration clé, reste par exemple à déterminer. Des décrets d'attribution doivent clarifier dans les jours à venir la répartition des tâches entre les divers ministères.

Les COP, événements majeurs pour le climat

La nomination de Christophe Béchu à la COP29 n'est pas à négliger. Et pour cause, l'événement est majeur pour la transition écologique mondiale.

Pour rappel, la COP28 aux Emirats arabes unis fin 2023 a abouti à un accord historique ouvrant la voie à l'abandon progressif des énergies fossiles, principales causes du réchauffement climatique. L'accord approuvé par consensus appelle le monde à « effectuer une transition hors » (« transitioning away » en anglais) des énergies fossiles. Mais il ne parle pas, comme le réclamaient plus d'une centaine de pays et nombre d'ONG, de « sortie » de ces énergies (« phase out » en anglais), ce terme faisant office de drapeau rouge pour certains États pétroliers notamment. Il comporte par ailleurs des failles pour les pays souhaitant poursuivre l'exploitation de leurs réserves d'hydrocarbures.

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Un accord qui est donc critiqué par de nombreux scientifiques. Ce texte « n'est pas vraiment convaincant », juge Michael Mann, climatologue et géophysicien à l'Université de Pennsylvanie. L'accord « est salué comme compromis, mais nous devons être très clairs sur ce qui a été compromis », insiste Friederike Otto, climatologue spécialiste de l'analyse du rôle du changement climatique sur certains phénomènes météorologiques extrêmes. « Les intérêts financiers à court terme de quelques-uns l'ont à nouveau emporté sur la santé, la vie et les moyens de subsistance de la plupart des habitants de cette planète », fustige-t-elle.

La prochaine conférence des parties aura donc un rôle crucial. Le financement de la transition hors des énergies fossiles, notamment dans les pays en développement, sera une des priorités de la COP29. Mais déjà, les premières critiques fusent car le président du futur événement, le ministre de l'Ecologie et des Ressources naturelles azerbaïdjanais, Mukhtar Babayev, est un ancien haut cadre de la compagnie nationale pétro-gazière azérie. Pour la seconde année consécutive, un cadre issu du secteur pétrolier présidera la conférence de l'ONU sur le climat.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 13/01/2024 à 14:07
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La seule chose à faire est de reconstruite notre parc nucléaire. Le reste n’a que peu d’importance; pire, il nuit au principal (50 milliards de dépensés idiotement dans le Ministère de la transition bidule, chaque année...).

à écrit le 13/01/2024 à 12:06
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Béchu, bêcher... il aurait mieux valu le mettre à l'agriculture plutôt non ?

à écrit le 13/01/2024 à 11:00
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Quand est-ce que cette piece de theatre mondiale va s'arreter a propos du climat, personne ne le sait Tout ce qu'on sait, c'est que depuis 28 ans on parle, on s'agite ... pour pas grand chose

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