La Banque d'Angleterre relève ses taux pour la première fois en dix ans

Face à la hausse de l'inflation, résultant de la dépréciation de la livre, la Banque d'Angleterre a décidé de relever ses taux directeurs pour la première fois depuis la crise de 2008.
"La vieille dame de Threadneedle Street", surnom donné à la Banque d'Angleterre dont le siège est situé dans la rue Threadneedle à Londres.

La Banque d'Angleterre (BoE) a relevé jeudi son taux d'intérêt directeur pour la première fois depuis plus de dix ans mais elle a précisé ne prévoir qu'une remontée "très graduelle" du coût du crédit au cours des trois prochaines années.

Les neuf membres de son Comité de politique monétaire (MPC), présidé par le gouverneur Mark Carney, ont voté par sept voix contre deux le relèvement du taux directeur de 0,25% à 0,50%, une décision qui annule la baisse décidée en août 2016 après le vote par référendum de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

La dernière hausse de taux de la BoE remontait à 2007, avant la crise financière mondiale, qui avait précipité l'économie britannique dans sa pire récession depuis des décennies.

Des hausses progressives

"Le MPC juge désormais approprié de resserrer modestement la politique monétaire afin de ramener durablement l'inflation vers l'objectif", souligne la banque centrale dans un communiqué. "Tous les membres s'accordent sur le fait que les hausses à venir du taux directeur se feront à un rythme graduel et de manière limitée", ajoute-t-elle.

Les gouverneurs adjoints Jon Cunliffe et Dave Ramsden se sont prononcés contre la hausse de taux d'un quart de point, arguant que la croissance des salaires est pour l'instant trop faible pour justifier un resserrement de la politique monétaire.

La quasi-totalité des économistes interrogés par Reuters avant la réunion de jeudi avaient dit s'attendre à une hausse d'un quart de point quand bien même les trois quarts d'entre eux jugeaient qu'il était trop tôt pour une telle initiative au vu des incertitudes liées au Brexit et à l'évolution des salaires, moteur clé de l'inflation.

3% d'inflation

La hausse des prix a atteint 3% en septembre, son plus haut niveau depuis cinq ans, principalement à cause de la dépréciation de la livre sterling depuis le référendum de juin 2016 sur le Brexit, qui renchérit le coût des importations.

La BoE a déclaré jeudi prévoir un retour de l'inflation tout près de son objectif de 2% à condition que le taux directeur évolue lentement, comme anticipé pour l'instant par les marchés financiers.

La livre sterling cédait près de 1% face au dollar et plus de 1% face à l'euro quelques minutes après ces annonces, tandis que le rendement des emprunts d'Etat britanniques à dix ans s'inscrivait en net recul, sous 1,3%. La Bourse de Londres, elle, amplifiait sa progression, l'indice FTSE 100 gagnant 0,69%.

(Avec Reuters)

Commentaires 4
à écrit le 02/11/2017 à 15:57
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Excellent ! Alors que tous les médias des états unis, d'europe et du japon montraient du doigt l’Angleterre lui prédisant une fin du monde dramatique et une malédiction sur les 7 prochaines générations, alors que ces mêmes pays, du moins leurs ri...

le 03/11/2017 à 2:14
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La GB libérée de la finance alors que ce pays est le centre de la finance mondiale et le trou noir des turpitudes bancaires ????

le 03/11/2017 à 9:12
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L'inflation au Royaume-Uni est causé par la baisse de la livre et non à cause de la demande, mais vous le savez bien citoyen blasé puisque les articles à ce sujet, vous les avez commentés.

le 03/11/2017 à 15:18
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" La GB libérée de la finance alors que ce pays est le centre de la finance mondiale et le trou noir des turpitudes bancaires ???? " Était le centre de la finance mais dès qu'il sera sorti réellement de l'UE, le gros gâteau de la city ne sera plu...

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