La Banque mondiale ouvre les candidatures pour remplacer le président Malpass

La Banque mondiale devrait nommer un nouveau président d'ici début mai. Elle vient d’ouvrir le dépôt des candidatures pour trouver le successeur de David Malpass, qui a annoncé sa démission la semaine dernière et quittera son poste d’ici le 30 juin. L’institution encourage « fortement la candidature de femmes » et recherche un profil disposant d’expérience en matière de leadership ou encore de gestion de grandes organisations.
Treizième président de la Banque mondiale, David Malpass avait été nommé pour cinq ans en avril 2019. Il part ainsi avec un an d’avance sur la fin de son mandat.
Treizième président de la Banque mondiale, David Malpass avait été nommé pour cinq ans en avril 2019. Il part ainsi avec un an d’avance sur la fin de son mandat. (Crédits : JAMES LAWLER DUGGAN)

Une semaine après l'annonce de la démission de son actuel président, la Banque mondiale cherche son successeur. Le dépôt des candidatures est ouvert depuis ce jeudi 23 février et jusqu'au 29 mars prochain.

Une liste restreinte de trois candidats maximum sera ensuite publiée « avant des entretiens formels (...) menés par les administrateurs dans l'attente de la sélection du nouveau président début mai 2023 », précise l'institution dans un communiqué publié mercredi. La Banque dit encourager « fortement la candidature de femmes ».

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Les candidates et candidats au poste doivent répondre d'« une expérience avérée de leadership », d'« une expérience de la gestion de grandes organisations », d'« un engagement ferme envers la coopération multilatérale » notamment.

Une règle tacite, non mentionnée dans cette feuille de route, accorde traditionnellement la direction de la Banque mondiale à un Américain et celle du Fonds monétaire international (FMI) à un Européen. Reste à voir si elle se confirmera une nouvelle fois. Les États-Unis ont en tout cas indiqué qu'ils proposeront un candidat, a fait savoir la semaine dernière la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. Elle appelle de ses vœux un « processus de nomination transparent, fondé sur le mérite et rapide ».

Pour rappel, la Banque mondiale est une institution financière internationale qui accorde des prêts et autres appuis financiers à des pays en développement pour des projets d'investissement. « Depuis 1944, la Banque mondiale a financé plus de 12.000 projets de développement via des prêts, des crédits sans intérêts et des dons », peut-on lire sur son site internet. L'institution compte aujourd'hui 189 États membres et plus de 10.000 collaborateurs dans le monde entier.

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Taclé de climatoscepticisme

L'actuel président, David Malpass, quittera son poste d'ici le 30 juin comme annoncé le 15 février dernier. Treizième président de la Banque mondiale, il avait été nommé pour cinq ans en avril 2019, sur proposition de Donald Trump, alors président des États-Unis, alors qu'il occupait un poste à responsabilités au sein de l'administration. Seul candidat pour prendre la place du Sud-Coréen Jim Yong Kim, qui avait également démissionné, il avait sans surprise été nommé.

David Malpass part ainsi avec un an avant la fin de son mandat. Les raisons de cette démission n'ont pas été précisées. David Malpass a, dans une note envoyée aux équipes de la Banque mondiale, et que l'AFP a pu consulter, évoqué « de nouveaux défis ». Le dirigeant avait été critiqué pour son manque de volontarisme sur le volet climatique. Il avait été accusé par l'ancien vice-président américain, Al Gore, d'être climatosceptique et de n'avoir pas su renforcer le financement de projets climatiques dans les pays en développement. Or, de nombreux pays membres de la Banque mondiale poussent pour que l'institution soit beaucoup plus active dans la lutte contre le changement climatique.

Les organisations environnementales ont salué son départ. « Sous David Malpass, la Banque mondiale a perdu un temps précieux. Non seulement il n'a pas réussi à arrêter les actions qui alimentent le chaos climatique et l'injustice, mais Malpass a fait pression pour des politiques favorables à Wall Street qui vont à l'encontre de l'intérêt public », a twitté l'Ong Friends of the Earth.

Une réforme de l'institution, afin qu'elle réponde mieux aux besoins de financement des pays en développement, a été lancée en octobre sous l'impulsion de certains pays membres, notamment des États-Unis. La première phase de mise en œuvre devrait débuter en avril.

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(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 23/02/2023 à 12:42
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Voilà un bon poste pour un de nos anciens ministres des finances

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