La Norvège relance ses aides au Brésil pour lutter contre la déforestation de l'Amazonie

Durant sa campagne, Lula s'est engagé à combattre la déforestation de l'Amazonie, et à faire du Brésil l'un des chefs de file des discussions sur la lutte contre le dérèglement climatique. Principal bailleur de fonds pour la protection de cette forêt, la Norvège, qui avait suspendu son aide au Brésil en 2019, après l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, annonce son intention de reprendre son aide financière. Quelque 487 millions d'euros attendraient aujourd'hui, inutilisés, sur le compte du Fonds de préservation de la forêt amazonienne.
Sous la présidence de Jair Bolsonaro, la déforestation de la forêt amazonienne s'est accélérée de 70%.
Sous la présidence de Jair Bolsonaro, la déforestation de la forêt amazonienne s'est accélérée de 70%. (Crédits : BRUNO KELLY)

L'élection de Lula au Brésil devrait avoir rapidement des conséquences très concrètes sur la forêt amazonienne. Alors que le mandat de Jair Bolsonaro, son prédécesseur et concurrent à la présidence du Brésil, a été notamment marqué par une déforestation record en Amazonie, la Norvège a annoncé lundi son intention de redémarrer sa collaboration avec Brasilia contre la déforestation de l'Amazonie.

Principal bailleur de fonds pour la protection de la forêt amazonienne, le pays scandinave avait, comme l'Allemagne - un autre soutien financier majeur -, suspendu son aide au Brésil en 2019, année où Jair Bolsonaro a pris les rênes du pays. Quelque 5 milliards de couronnes (487 millions d'euros) attendraient aujourd'hui, inutilisés, sur le compte du Fonds de préservation de la forêt amazonienne.

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La déforestation de l'Amazonie s'est accélérée de 70%

« Nous avions une collaboration bonne et très étroite avec le gouvernement avant Bolsonaro et la déforestation au Brésil a fortement diminué sous la présidence de Lula da Silva », a expliqué lundi le ministre norvégien de l'Environnement à l'AFP, Espen Barth Eide. « Puis on est entré en confrontation frontale avec Bolsonaro qui avait une approche diamétralement opposée face à la déforestation ». Sous la présidence de l'extrémiste de droite, la déforestation de la forêt amazonienne s'est accélérée de 70%, un chiffre « scandaleux » a jugé Espen Barth Eide.

« Concernant Lula, on note que, pendant la campagne, il a mis l'accent sur la préservation de la forêt amazonienne et la protection des populations indigènes d'Amazonie », a fait valoir le ministre norvégien dans un entretien téléphonique avec l'AFP. « C'est pour cela que l'on a hâte de prendre contact avec ses équipes, aussi rapidement que possible, pour préparer une reprise de la collaboration historiquement bonne entre le Brésil et la Norvège », a-t-il ajouté.

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Des engagements pour le climat

Déjà président entre 2003 et 2011, Luiz Inacio Lula da Silva a assuré après sa victoire à la présidentielle dimanche que le Brésil était « prêt à jouer à nouveau les premiers rôles dans la lutte contre le changement climatique ». « Le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie », a-t-il martelé. Son mandat débutera le 1er janvier 2023, 12 ans après avoir quitté le pouvoir.

Les engagements de Lula sur le climat et l'environnement devraient débloquer d'autres projets. A l'instar de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), finalisé en 2019 mais jamais ratifié depuis en raison en particulier d'inquiétudes sur la politique environnementale brésilienne.

Le ministre suédois du Commerce, Johan Forssell, a estimé lundi à Prague lors d'une réunion ministérielle des 27 que le résultat de l'élection brésilienne ouvrait « de nouvelles possibilités » à cet égard. « Je suis plus optimiste qu'avant sur la possibilité d'arriver à un accord », a indiqué le ministre dont le pays assurera la présidence tournante de l'UE à compter de janvier 2023.

Durant sa campagne, Lula a promis un retour à la croissance économique et aux politiques sociales qui avaient permis, pendant ses deux premiers mandats entre 2003 et 2021, de sortir de la pauvreté plusieurs millions de Brésiliens. Il s'est aussi engagé à combattre la déforestation de l'Amazonie, actuellement au plus haut depuis 15 ans, et à faire du Brésil l'un des chefs de file des discussions sur la lutte contre le dérèglement climatique.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 01/11/2022 à 9:58
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Une forêt primaire ne stocke plus rien, le pourrissement des bois s’équilibrant avec le stockage carbone par la photosynthèse. Et la forêt repousse bien toute seule, peut-être en ce qui concerne la biodiversité, mieux que via l’action humaine. Rajout...

à écrit le 01/11/2022 à 1:04
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Que de démagogie pour un pays pétrolier européen qui ferait mieux de balayer devant sa porte en Europe avant de s'occuper de celles des brésiliens. Etonnant que la Norvège n'investisse par dans la protection des espèces animales menacées en Afr...

à écrit le 31/10/2022 à 15:25
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Rien ne pourra empêcher la déforestation de l'Amazonie, et surtout pas les "aides". Ce combat est perdu d'avance

le 01/11/2022 à 0:01
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Le combat n est pas perdu d avance si le consommateur menace de boycotter le Brésil si la déforestation se poursuit …

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