La note de l'Ukraine relevée par S&P après l'accord sur le rééchelonnement de sa dette

Le montant des échéances de dette à honorer d'ici septembre 2024 a été diminué de 40%, passant de 16 à 10 milliards de dollars, selon l'agence de notation. Parmi les créanciers concernés, on compte les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, le Japon et le Royaume-Uni. Le pays prévoit une contraction de son PIB de 40% cette année.
Montage entre des billets en dollars, euros et hryvnia, la devise ukrainienne. Le mois dernier, la banque centrale ukrainienne a dévalué de 25% la monnaie du pays par rapport au dollar américain afin d'amortir l'impact économique de la guerre avec la Russie.
Montage entre des billets en dollars, euros et hryvnia, la devise ukrainienne. Le mois dernier, la banque centrale ukrainienne a dévalué de 25% la monnaie du pays par rapport au dollar américain afin d'amortir l'impact économique de la guerre avec la Russie. (Crédits : Reuters)

L'agence d'évaluation financière S&P Global Ratings a relevé vendredi la note de l'Ukraine à CCC+ et acte ainsi les effets positifs du rééchelonnement de sa dette à court et moyen terme, après un accord avec un groupe de ses créanciers.

La nouvelle note se situe trois crans au-dessus du défaut de paiement et caractérise néanmoins une situation de « vulnérabilité », le débiteur dépendant « de conditions économiques, financières et entrepreneuriales favorables pour honorer ses engagements », selon la nomenclature de S&P. Jeudi, l'agence Fitch avait pris une décision similaire, en haussant de deux crans, à CC, la note du pays.

Après l'annonce de cette restructuration, S&P avait, dans un premier temps, abaissé la note du pays à  « SD » ou « selective default » (défaut sélectif), pour intégrer le fait que l'Ukraine ne respecterait pas les conditions initiales de remboursement.

Lire aussiL'Ukraine au bord du défaut de paiement

Le risque du manque de liquidités « paraît gérable »

Fin juillet, ses dirigeants ont obtenu d'un groupe de créanciers le report du versement d'intérêts et principal sur des échéances de dette prévues en 2022 et 2023. Selon S&P Global Ratings, les sommes à acquitter durant les deux prochaines années, d'ici septembre 2024, ont ainsi été réduites de 40%, de 16 à 10 milliards de dollars. Parmi les créanciers parties à cet accord figurent les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, le Japon et le Royaume-Uni. En vertu de cet accord, « le risque » que l'Etat ukrainien manque de liquidités ou ne parvienne pas à honorer les échéances existantes « paraît gérable », estiment les analystes de l'agence d'évaluation.

Pour autant, il demeure « un degré élevé d'incertitude concernant l'évolution du conflit » entre l'Ukraine et la Russie, qui a envahi la première le 24 février, rappelle S&P, qui table sur une contraction du produit intérieur brut (PIB) ukrainien de 40% cette année.

Pour faire face à ses besoins de financement, qui s'élèvent à environ 5 milliards de dollars par mois selon l'agence, le gouvernement ukrainien s'est appuyé sur l'aide étrangère, dont environ 13 milliards lui ont déjà été versés, ainsi que sur des émissions de dette, en grande partie souscrites par sa propre banque centrale. Cette intervention de la banque centrale ukrainienne présente le risque d'accélérer l'inflation et de mettre sous pression le cours de la hryvnia, la devise du pays, souligne S&P.

La hausse du dollar modifie la donne

En juillet dernier, la banque centrale ukrainienne avait dû dévaluer de 25% la monnaie du pays par rapport au dollar américain afin d'amortir l'impact économique de la guerre avec la Russie. Le nouveau taux de la hryvnia est depuis de 36,5686 pour un dollar alors qu'il était à 29,25 depuis le début de l'invasion russe.

La banque justifie cette décision par la « modification des caractéristiques fondamentales de l'économie ukrainienne pendant la guerre et le renforcement du dollar américain par rapport aux autres devises ».

« Cette mesure améliorera la compétitivité des producteurs ukrainiens, fera converger les conditions de taux de change pour différents types d'entreprises et pour les ménages, et soutiendra la résilience de l'économie pendant la guerre », avait argumenté la banque centrale, ajoutant que cela permettrait de réduire le « comportement spéculatif des acteurs du marché ».

Cette dévaluation était intervenue au lendemain de la demande par Kiev à ses créanciers internationaux du gel pendant deux ans du paiement des intérêts sur sa dette afin de concentrer ses ressources financières sur l'effort de guerre. L'économie ukrainienne devrait se contracter d'environ 35% à 45% cette année, en partie à cause de la guerre.

(avec agences)

Commentaires 2
à écrit le 20/08/2022 à 11:59
Signaler
Ben voyons...

à écrit le 20/08/2022 à 8:51
Signaler
C'est Byzance pour la bande au pouvoir à Kiev : ils reçoivent de l'argent et des armes à foison (les armes, comme dans le cas de la Lybie, du Kossovo et de la Bosnie, on les retrouvera un peu partout dans les milieux criminels et terroristes), ne pay...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.