Le PIB chinois se tasse, sur fond d'escalade des tensions entre Washington et Pékin

Confrontée à un conflit commercial avec les États-Unis, l'économie chinoise montre des premiers signes de faiblesse. La croissance de son PIB a légèrement ralenti au deuxième trimestre, s'inscrivant à 6,7% sur un an. Une première depuis 2016. Dans le même temps, l'Union européenne et la Chine vont se réunir ce lundi 16 juillet à Pékin pour tenter de s'entendre sur le commerce face au protectionnisme de Donald Trump.
L'Union européenne et la Chine se réunissent les 16 et 17 juillet pour discuter des questions commerciales.
L'Union européenne et la Chine se réunissent les 16 et 17 juillet pour discuter des questions commerciales. (Crédits : Reuters)

Il n'y a pas péril dans la demeure, mais les premiers frémissements de l'économie chinoise se font tout de même sentir, dix jours après l'ouverture des hostilités commerciales avec l'Amérique de Donald Trump. Selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS) ce lundi 16 juillet, le PIB chinois a cru de 6,7% au deuxième trimestre, soit son rythme le plus lent depuis 2016 (6,8% au trimestre précédent). Il s'agit donc d'un léger tassement, mais qui reste conforme aux prédictions des analystes et reste supérieur à l'objectif de croissance affiché par le gouvernement chinois pour l'ensemble de l'année, qui est de 6,5%.

Jusqu'à présent, Pékin a toujours prétendu que la guerre commerciale serait plus néfaste pour l'Amérique que pour la Chine. Or, le porte-parole du BNS Mao Shengyong a reconnu lundi devant la presse que le conflit douanier "aura un impact sur les économies de la Chine et des États-Unis (...) et beaucoup d'autres pays seront affectés"Pour l'heure, les analystes estiment que la rivalité entre les deux premières économiques mondiales n'a pas encore fait sentir son impact. Mais le vent pourrait très vite tourner en défaveur de la Chine.

Tassement de la production industrielle

Pour Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics, "le Bureau des statistiques commence à reconnaître publiquement que l'économie est en perte de vitesse (...) Cela devrait permettre aux autorités de justifier un retour au soutien de l'activité".

Parmi les autres signes de faiblesse de l'économie chinoise, la production industrielle. Elle s'est tassée en juin, progressant de 6% seulement sur un an, contre 6,8% le mois précédent. Les investissements en capital fixe ont quant à eux poursuivi leur dégringolade, avec une progression de 6% seulement sur un an lors des six premiers mois de l'année. Ils étaient déjà tombés fin mai à leur plus bas niveau depuis 1999, avec une progression de 6,1% seulement.

Seul facteur de consolation pour Pékin, la consommation des ménages a accéléré le mois dernier, les ventes de détail s'inscrivant en hausse de 9% sur un an, contre 8,5% en mai, soit légèrement mieux que les prédictions des analystes.

Un sommet Chine-UE pour faire front à l'unilatéralisme de Trump

Les États-Unis et la Chine s'embourbent dans un conflit commercial et ne semblent pas envisager une reprise des négociations. Les États-Unis ont commencé à percevoir le 6 juillet 25% de droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de marchandises chinoises importées. La Chine a répliqué au même moment et sur des montants identiques.

Dans ce climat de guerre protectionniste lancée par Donald Trump, Pékin espère conclure une alliance avec l'Union européenne à l'occasion du 20e sommet UE-Chine qui commence ce lundi 16 juillet. L'objectif est clair : faire front commun contre les États-Unis. Les discussions entre l'UE et la Chine porteront sur la manière dont les relations entre les deux blocs peuvent devenir un "standard de stabilité" face aux "fracas" causé par l'unilatéralisme et le protectionnisme, a déclaré l'ambassadeur chinois auprès de l'Union européenne Zhang Ming.

Pékin, qui souhaite la publication d'une déclaration commune contre la politique commerciale de Trump, a proposé en signe de bonne volonté d'ouvrir davantage le marché chinois. Les Européens restent néanmoins sceptiques. Les discussions devraient permettre d'aboutir à la création d'un groupe de travail sur la modernisation de l'OMC. Européens et Chinois évoqueront aussi leur volonté commune de préserver l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, a annoncé le porte-parole de la Commission européenne.

Pour rappel, les deux derniers sommets, en 2016 et 2017, se sont achevés sans déclaration en raison de désaccords sur la mer de Chine méridionale et le commerce.

(avec AFP et Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 16/07/2018 à 10:14
Signaler
"L'objectif est clair : faire front commun contre les États-Unis." Le consortium financier européen comme d'habitude choisi la voie menant à la destruction de l’environnement et l'anéantissement de l'être humain puisque exploitation sans fin. ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.