Loi sur la sécurité : un premier site Internet désactivé à Hong Kong

Un fournisseur d'accès à Internet de Hong Kong affirme avoir été contraint de bloquer l'accès à un site controversé suite à une injonction de la police. Une première depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par l'État chinois.
La propriétaire du site HKChronicles a déclaré penser que les autorités en avaient bloqué l'accès.
La propriétaire du site HKChronicles a déclaré penser que les autorités en avaient bloqué l'accès. (Crédits : TYRONE SIU)

Des internautes hongkongais ont remarqué la semaine dernière qu'ils ne pouvaient pas accéder au site HKChronicles depuis certains ordinateurs. Dans un communiqué, sa propriétaire a déclaré penser que les autorités en avaient bloqué l'accès.

La police s'est refusée à tout commentaire mais jeudi, l'un des plus importants fournisseurs d'accès à Internet de la ville, Hong Kong Broadband Network, a confirmé avoir reçu une ordonnance lui enjoignant de le désactiver. « Nous avons désactivé la connexion au site Internet pour nous conformer à la loi sur la sécurité nationale », a déclaré l'entreprise.

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Controversé

HKChronicles, qui demeure accessible depuis l'étranger et à Hong Kong par le biais de réseaux virtuels privés, est un site controversé. Il a recueilli des récits et des images des immenses manifestations pro-démocratie souvent violentes qui ont secoué le territoire semi-autonome en 2019.

Le site porte par ailleurs une attention particulière aux allégations faisant état d'un usage excessif de la violence par la police et dresse une liste des sociétés soutenant le mouvement pro-démocratie.

Quand la police a commencé à retirer les badges permettant d'identifier les policiers lors des affrontements avec les manifestants, le site a commencé à collecter les données personnelles des agents - une tactique connue sous le nom de "doxing". Cette pratique, consistant à divulguer les informations personnelles de personnes dans le but de leur nuire est illégale à Hong Kong.

HKChronicles a également révélé les noms et les coordonnées de nombreuses personnalités pro-Pékin. Des sites similaires livrent également des informations du même type sur des militants pro-démocratie.

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Une loi qui sonne le "glas de la liberté"

En Chine continentale, l'accès aux sites Internet est restreint grâce à un "Great Firewall" - jeu de mot sur la "Grande Muraille" ("Great Wall") de Chine et le pare-feu ("firewall"). Les contenus sur les réseaux sociaux chinois peuvent être effacés ou censurés.

Hong Kong, un territoire semi-autonome, demeure en dehors de ce dispositif, ce qui a contribué à en faire un centre d'affaires international. En effet, à la différence de la Chine continentale voisine, les Hongkongais disposent d'un libre accès à Internet, mais les détracteurs de Pékin redoutent que la nouvelle législation ne sonne le glas de cette liberté.

Pour rappel, Pékin a imposé en juin une loi sur la sécurité nationale draconienne pour mettre fin à la contestation. Elle permet à la police d'ordonner aux fournisseurs d'accès de supprimer des sites ou des contenus considérés comme l'enfreignant.

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Commentaires 2
à écrit le 15/01/2021 à 14:01
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"Cette pratique, consistant à divulguer les informations personnelles de personnes (ici des agents de police) dans le but de leur nuire est illégale à Hong Kong." En France aussi il me semble et il sera bientôt interdit de les prendre en photo (cf ...

à écrit le 15/01/2021 à 10:52
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La place financière de Hong Kong n'est plus aussi stratégique pour la Chine que lors de la restitution en 1997. En conséquence Hong Kong est condamné à rentrer dans le rang et devenir une province comme n'importe quelle autre. Et quoi que disent où...

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