Méditerranée-Afrique : comment le Congo et la métropole Aix-Marseille coopèrent pour préserver les ressources en eau

Sécheresse, partage de l'eau, qualité de la ressource...autant d'enjeux que partagent la métropole Aix Marseille Provence et la République du Congo, au point de les pousser à une nécessaire coopération et un partage de leurs connaissances pour développer des outils de prédiction. Objectif : améliorer la gestion de l'eau. Un constat dressé par Juste Désiré Mondelé ministre de la Décentralisation et du Développement local de la République du Congo Brazzaville, Didier Réault, vice-président de la Métropole et Christine Vallet-Coulomb, hydrologue, spécialiste de la ressource eau en Afrique. Tous trois échangeaient lors du Forum Europe Afrique organisé par La Tribune ce mardi.
Le Congo profite de deux grands bassins fluviaux dont le fleuve le Congo (photo d'illustration).
Le Congo profite de deux grands bassins fluviaux dont le fleuve le Congo (photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

En dépit des 5.000 kilomètres qui les séparent, la République du Congo et la métropole Aix-Marseille-Provence partagent un même enjeu : celui de la préservation de l'eau. De part et d'autre de la Méditerranée se pose le défi de la disponibilité et de l'approvisionnement. « La moitié de la population congolaise vit dans les zones urbaines et périurbaines. Or l'urbanisme pose des enjeux de distribution de l'eau potable. Par ailleurs, la République du Congo, producteur d'hydrocarbures, s'est engagé dans une diversification de son économie qui repose notamment sur l'agriculture, très gourmande en eau », explique Juste Désiré Mondelé, ministre de la Décentralisation et du Développement local de la République du Congo Brazzaville, lors du Forum Europe Afrique organisé par La Tribune, ce mardi.

Lire aussiPlan eau : « les solutions doivent être territoriales » (Christian Doddoli)

« Nous avons des problématiques communes avec l'Afrique », confirme Didier Réault, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence. « Au sein de la métropole Aix-Marseille-Provence, c'est l'agriculture qui consomme le principal volume d'eau, abonde-t-il. Toute la problématique est de garder une qualité en eau potable qui soit la meilleure possible, ce qui nécessite un entretien et une surveillance des ouvrages en termes de qualité et température d'eau ».

Des systèmes de prédiction

L'enjeu est d'autant plus important que cette localité des Bouches-du-Rhône a été frappée par une forte sécheresse en 2022 en raison de multiples épisodes de canicule. Illustration de ce phénomène, le lac de Serre-Ponçon. Situé à cheval entre les Hautes-Alpes et les Alpes de Hautes-Provence, il a vu son niveau baisser l'été dernier de 17 mètres en dessous du seuil habituel, fragilisant tous les secteurs et acteurs (agriculture, villes, industriels, tourisme), pour qui cette manne est essentielle. « Il y a un certain nombre d'activités connexes à cette masse d'eau comme l'hydroélectricité, le tourisme, l'alimentation en eau potable qui font vivre tout un territoire, et il faut qu'elles puissent perdurer », indique Didier Réault.

Lire aussiAu lac de Serre-Ponçon, la sécheresse fait planer le risque d'une « guerre de l'eau »

Pour cela, le vice-président de la métropole le sait : « il faut des systèmes de prédiction à court, mais aussi à long terme et des outils qui nous permettent de gérer au mieux la qualité de l'eau. Il nous faut également travailler sur nos canaux agricoles pour réduire les fuites. En résumé, nous réapprenons à trouver une meilleure gestion de l'eau ».

Une coopération internationale

Des outils dont l'Afrique a, elle aussi, grandement besoin et que le continent a déjà entrepris de développer. « C'est notamment le cas au Tchad qui subit des inondations et qui s'est beaucoup appuyé sur un outil permettant de prédire les zones qui seraient inondées 24 à 48h à l'avance », indique Christine Vallet-Coulomb, maîtresse de conférences AMU au Cerege à Aix-en-Provence, hydrologue et spécialiste de la ressource eau en Afrique.

S'il faut des outils de prédiction, le recueil de données nécessaires pour les alimenter est d'autant plus nécessaire, ajoute-t-elle, pointant la nécessaire « coopération internationale » pour y parvenir. Et de citer la Conférence des Nations unies sur l'eau qui a rassemblé, du 22 au 24 mars dernier à New York, États et acteurs de l'eau « pour accélérer les efforts visant à garantir l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous d'ici à 2030 ».

De même, le neuvième Forum mondial de l'eau en mars 2022 à Dakar a vu naître un « Blue Deal pour l'eau », rappelle Juste Désiré Mondelé qui se félicite d'ailleurs de la coopération entre la France et la République du Congo. Un partenariat a, en effet, été noué entre la ville de Nevers en Bourgogne-Franche-Comté et la commune de Kintélé, dans le département du Pool en République du Congo, dans le cadre du Forum sur la décentralisation qui s'est tenu à Brazzaville en mars 2023.

Lire aussi« L'Europe doit renforcer ses relations de voisinage avec les pays du Sud » (Nasser Kamel, Union pour la Méditerranée)

De manière générale, « la coopération passe par des échanges d'expérience », rappelle le ministre congolais. Un levier nécessaire pour que « l'eau ne soit plus une source de conflit et qu'elle soit disponible pour tous », conclut-il.

Commentaires 3
à écrit le 18/05/2023 à 20:44
Signaler
Rdc: Kinshasa Commune de Kintele : Congo Brazzaville !!!

à écrit le 18/05/2023 à 8:57
Signaler
C'est une catastrophe votre article! Vous confondez la République du Congo ( Congo Brazzaville) la RDC , République Démocratique du Congo ( Congo Kinshasa).

à écrit le 17/05/2023 à 21:09
Signaler
Dans cet article vous confondez la République du Congo,avec Brazzaville comme capitale, ancienne colonie française et la République Démocratique du Congo (RDC)ex Zaïre,dont la capitale est Kinshasa ex Léopoldville, ancienne colonie Belge.En RDC,le ge...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.