Panama papers : le Panama et l'OCDE prêts à dialoguer ?

La vice-présidente et ministre des Affaires étrangères panaméenne a affirmé que son pays allait "établir un dialogue au niveau technique" avec l'OCDE sur l'échange d'informations fiscales. Le pays d'Amérique latine est critiqué pour son refus d'appliquer le standard quasi-mondial promu par l'institution internationale.
La France a annoncé mardi qu'elle allait réinscrire le Panama sur sa liste des paradis fiscaux après les révélations du scandale des Panama papers, le petit pays d'Amérique latine menaçant en retour Paris de représailles économiques.

La possibilité d'un échange d'informations fiscales sérieux entre le Panama et l'OCDE semble se concrétiser. La vice-présidente et ministre des Affaires étrangères panaméenne, Isabel De Saint Malo, a annoncé que son pays, au centre du scandale dit des "Panama papers", allait approfondir le dialogue avec l'OCDE sur l'échange d'informations fiscales, jeudi 7 avril dans un entretien exclusif à l'AFP.

Cette annonce intervient après une conversation de la vice-présidente avec le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.

"La conversation s'est très bien passée et nous avons conclu que nous allions établir un dialogue au niveau technique, entre le Panama et l'OCDE, pour justement échanger des informations", a déclaré Isabel De Saint Malo. "Nous avons parlé de maintenir ce dialogue et cette communication fluide", a-t-elle ajouté.

Le Panama sous pression

Depuis les premières révélations des médias membres du Consortium international du journalisme d'investigation ICIJ, le Panama se voit cloué au pilori à cause de sa législation accommodante pour les montages fiscaux "offshore" et pour son attitude à contre-courant de la tendance mondiale vers la transparence fiscale. Le pays d'Amérique centrale est critiqué pour son refus d'appliquer un nouveau standard quasi-mondial : l'échange automatique d'informations fiscales entre pays, mis récemment en place sous l'impulsion de l'OCDE, l'institution qui pilote ce dossier.

La France avait sorti le Panama de la liste noire en 2012

La France, par la voix de Michel Sapin, a annoncé mardi qu'elle allait réinscrire le Panama sur sa liste noire des paradis fiscaux (pour la sénatrice UDI Nathalie Goulet, c'est Nicolas Sarkozy qui l'en avait sortie en 2012) après les révélations du scandale des Panama Papers. En retour, le petit pays d'Amérique latine a menacé Paris de représailles économiques. Le gouvernement français a ensuite annoncé qu'il allait demander à l'OCDE de suivre son exemple et reclasser comme elle le Panama au rang des paradis fiscaux (l'OCDE avait sorti le Panama de sa liste noire dès 2009...).

De fait, la pression des derniers jours a poussé le président panaméen à changer de registre et à afficher sa volonté de négocier.

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