Royaume-Uni : la croissance résiste en novembre, malgré l’inflation et les grèves

Le PIB britannique a augmenté de 0,1% en novembre d’après une publication de l'Office national des statistiques (ONS). Un scénario meilleur qu’attendu au vu de l’inflation à +10,7% sur un an en novembre et la série de grèves qui paralysent le pays. Le gouvernement britannique ne se fait cependant pas d’illusions sur une récession à venir en 2023.
Le PIB britannique a augmenté contre toute attente en novembre, tiré notamment par la Coupe du Monde de football
Le PIB britannique a augmenté contre toute attente en novembre, tiré notamment par la Coupe du Monde de football (Crédits : Reuters)

Contre toute attente, l'économie britannique s'est maintenue en novembre et à même progressé sur un mois. Le produit intérieur brut (PIB) britannique a légèrement progressé de 0,1% en novembre, dans la foulée d'une hausse de 0,5% le mois précédent et faisant mieux que les attentes des économistes, sans pour autant lever les craintes sur une économie au bord de la récession. Si l'on regarde ensemble les trois mois achevés fin novembre, l'économie s'est contractée de 0,3% par rapport aux trois mois précédents, a précisé vendredi l'Office national des statistiques (ONS) dans un communiqué.

A titre de comparaison, la Commission européenne table aussi sur une contraction de l'activité économique en zone euro au dernier trimestre de cette année et sur les trois premiers mois de 2023.

L'économie britannique ne s'en sort donc pas si mal au dernier trimestre et a profité de la bonne santé du secteur « des télécommunications et de la programmation informatique », mais aussi « des pubs et des bars qui ont également bien tourné, car les gens sont sortis pour regarder les matchs de la Coupe du monde », a résumé sur Twitter Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l'ONS. En revanche, certains pans de l'industrie manufacturière, notamment l'industrie pharmaceutique, se sont contractés sur la période, de même que les transports et la poste, « en partie à cause de l'impact de grèves » touchant ces secteurs, note Darren Morgan.

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Une activité économique meilleure qu'attendue

Les économistes s'attendaient à une légère contraction du PIB en novembre alors que plusieurs prévisions, notamment de la Banque d'Angleterre, ont assuré que le pays était déjà en récession. D'après l'une des définitions classiques, il faut deux trimestres consécutifs de recul du PIB pour parler de récession, et le PIB britannique a reculé de 0,3% au troisième trimestre.

« L'économie a mieux tenu que prévu en novembre, mais les données ne peuvent masquer les problèmes sous-jacents », prévient la principale organisation patronale britannique, CBI, pour qui l'inflation élevée « affecte gravement les budgets des ménages » et met « d'intenses pressions sur les coûts » des entreprises. « La question pour le gouvernement maintenant n'est pas de savoir si nous allons tomber en récession, mais quelle sera sa durée et sa sévérité », estime l'organisation patronale.

L'économie britannique avait connu un repli plus marqué en septembre, à cause notamment d'un jour de congé national pour les obsèques de la reine Elizabeth II, ce qui contribue à la baisse du PIB sur trois mois, a relevé l'ONS.

Des tensions sociales face au coût de la vie

Si le scénario est aussi négatif outre-Manche, c'est avant tout à cause de l'inflation qui touche le Royaume-Uni depuis le printemps.

L'inflation en Grande-Bretagne bat un record de quarante ans, culminant à un rythme annuel de 10,7% en novembre après 11,4% en octobre. Mais en l'absence d'une protection sociale équivalente à celle du Vieux Continent, la hausse des prix rogne le budget de millions de ménages, dont une partie bascule dans la pauvreté. La moitié des foyers saute ainsi des repas. Car, plus forte encore que l'inflation générale, l'inflation alimentaire s'accélère à +16,5% sur un an.

Face à un coût de la vie qui a très fortement monté, de nombreux britanniques descendent dans les rues et font grève pour demander des hausses de salaires. Le 9 janvier, les ministres du Royaume-Uni, dirigés par Rishi Sunak ont même convoqué les syndicats en urgence ce lundi pour tenter de les convaincre d'arrêter de faire grève. Les représentants de travailleurs ont alors demandé des hausses de salaire en échange. Mais les deux parties n'ont finalement pas réussi à se mettre d'accord et à s'accorder sur un arrêt des grèves.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 13/01/2023 à 22:39
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Comme quoi rien de neuf sous le soleil, 50% des anglais ne prennent qu'un repas par jour, les hôpitaux organisent des banques alimentaires pour leur infirmiers-es. Mais ils y en a qui arrive encore à faire du pognon ! Pauvre monde, ça sent la fin.

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