Nouvelle journée de grève au Royaume-Uni ce jeudi 20 juillet. Elles s'enchaînent depuis des mois dans tous les secteurs, aussi bien de la santé, des transports, de l'éducation, la poste... Les salariés demandent des augmentations de salaire, dans un pays où l'inflation - bien qu'en baisse - reste la plus élevée du G7 (+7,9% en juin), entraînant une grave crise du coût de la vie.
Les médecins expérimentés entrent en grève
Après les infirmières, les ambulanciers et les « junior doctors » - l'équivalent des internes -, c'est au tour des « consultants », les médecins les plus expérimentés, de cesser le travail dans les hôpitaux anglais. Ils ont commencé ce jeudi à 7h00 (6h00 GMT) une grève de 48 heures. Les dentistes hospitaliers se sont aussi joints au mouvement.
Le service de santé public du pays, le NHS, est à bout de souffle. Après des années de cure d'austérité et la pandémie de Covid-19, l'accès aux soins est de plus en plus compliqué. Selon une enquête de la BBC publiée mercredi, des enfants doivent attendre jusqu'à 18 mois pour des traitements dentaires nécessitant une anesthésie, y compris des extractions de dent.
La grève de cinq jours, jusqu'à mardi dernier, des « junior doctors » a entraîné le report de plus de 100.000 rendez-vous. Celle des spécialistes pourrait causer encore plus de perturbations, a prévenu le NHS.
En huit mois de grèves, plus de 600.000 rendez-vous médicaux ont été affectés au total, selon Stephen Powis, médecin en chef du NHS. « Il devient de plus en plus difficile de remettre les services sur les rails après chaque grève », a-t-il déploré.
Les transports touchés, en pleine période de vacances
Des conducteurs de train du syndicat RMT, qui ont multiplié les grèves depuis un an, débrayent également, alors que démarrent les vacances scolaires. Les services ferroviaires ont prévenu que ce jeudi, puis le 22 et le 29 juillet il y aurait « peu ou pas de service à travers une large partie du réseau ». Le syndicat Aslef a, lui, entamé une grève le 17 juillet, qui devrait se terminer samedi.
« Ces grèves s'inscrivent dans une campagne qui a commencé il y a plus d'un an », a souligné Mick Lynch, le secrétaire général du RMT, sur Sky News. Elles perturbent les trains « du sud-ouest de l'Angleterre jusqu'à l'Écosse », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « Nous sommes vraiment en difficulté. Il faut que les gens aient des salaires décents ».
Les augmentations du gouvernement ne convainquent pas
Le gouvernement a bien tenté de calmer la fronde en annonçant la semaine dernière des augmentations de salaire pour les fonctionnaires. Notamment de 6,5% pour les enseignants, 7% pour la police, 6% pour certains médecins hospitaliers et 5% pour les militaires. Le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a alors exhorté les syndicats de la fonction publique à cesser les grèves et à accepter cette ultime offre d'augmentation.
« Il n'y aura plus d'autres discussions salariales. Nous ne négocierons pas de nouveau » et « aucune grève ne changera notre décision », a-t-il averti.
Pour le moment, seuls les syndicats d'enseignants ont annoncé qu'ils suspendaient leurs grèves à venir. Le Premier ministre a néanmoins échoué à convaincre dans le secteur de la santé. Pour le syndicat BMA (British Medical Association), la proposition faite aux médecins spécialistes correspond en réalité à une baisse de salaire en termes réels, déplorant une « occasion manquée ».
Par ailleurs, les syndicats ont remporté la semaine dernière une victoire judiciaire, après avoir contesté une loi autorisant le recours à des intérimaires pour remplacer des salariés grévistes. La Haute Cour de Londres a donné raison à plus de dix syndicats qui estimaient que cette loi « affaiblissait le droit de grève ».
(Avec AFP)