
Les mesures de rétorsion économiques contre la Turquie prises après le crash d'un chasseur-bombardier abattu par l'armée turque coûteront de 0,2 à 0,5 point d'inflation à l'économie russe.
"Nous avons estimé ce que cela peut représenter. Selon les experts, cela représentera de 0,2 à 0,5% d'inflation, ce n'est pas beaucoup", a déclaré le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, qui s'exprimait à la télévision russe.
Par ailleurs, le Premier ministre a précisé espérer que l'inflation pour l'année 2016 ne dépasse pas 6,4%. Pour rappel, l'inflation moyenne sur un an en Russie dépasse les 15% pour l'année 2015, suite notamment aux sanctions de l'Union européenne.
Un embargo limité aux fruits et légumes... pour l'instant
Dans son allocution télévisée, Dimitri Medvedev a ajouté que la quantité de produits turcs importés par la Russie était "peu importante", raison pour laquelle l'impact de ces sanctions sur l'économie serait "limité".
Pour l'instant, l'embargo que la Russie compte imposer à la Turquie sera limité aux fruits et légumes, les autorités russes voulant éviter de renforcer l'inflation alors que celle-ci a atteint 15% en novembre, très au-delà des objectifs du gouvernement.
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Dimitri Medvedev a promis que l'Etat russe surveillerait de près les fournisseurs de produits alimentaires, l'embargo étant "toujours une bonne excuse pour augmenter les prix".
"L'embargo ne rentrera en vigueur que le 1er janvier. Si les prix augmentent d'ici là, ça sera seulement en raison d'une entente sur les prix", a-t-il ajouté.
Moscou impose déjà un embargo sur les produits agricoles et alimentaires des pays qui la sanctionnent en raison de son rôle dans la crise ukrainienne, notamment l'Union européenne. Cette mesure, en plus de la chute du rouble, a déjà conduit à une envolée des prix alimentaires.
Conséquences sur la croissance en Turquie
Lundi, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) avait estimé que l'impact des sanctions russes sur sa propre économie devrait rester "limité", sauf si ses exportations d'énergie venaient à être affectées.
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La croissance turque pourrait en revanche être amputée de 0,7 point en 2016, un impact "non négligeable mais pas majeur pour le PIB de la Turquie" selon la Berd.
Lundi, le vice-premier ministre turc chargé de l'économie, Mehmet Simsek, a par ailleurs affirmé que les mesures de rétorsion économiques prises par Moscou pourraient "dans le pire des scénarios" coûter 9 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) à l'économie turque.
La Turquie et la Russie traversent une crise diplomatique majeure depuis la destruction du bombardier russe le 24 novembre. Furieux, Moscou a pris nombre de mesures de rétorsion contre Ankara, couvrant un large spectre allant de restrictions commerciales aux interdictions d'embauches de travailleurs turcs ou au rétablissement du régime des visas pour les Turcs.
(Avec AFP)
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