Scandale Cummings :  Boris Johnson veut tourner la page

Pour Boris Johnson, la polémique est "close": même si son puissant conseiller Dominic Cummings a visiblement légèrement enfreint le confinement, selon la police, il entend se concentrer sur le nouveau coronavirus et l'annonce d'un assouplissement des restrictions en début de soirée.
(Crédits : HANNAH MCKAY)

Le Premier ministre britannique a apporté un soutien sans faille au controversé Dominic Cummings, cerveau de la campagne pour le Brexit, depuis que le scandale a éclaté la semaine dernière, suscitant une fronde jusque dans son propre parti conservateur, inhabituelle pour le dirigeant triomphalement élu en décembre.

La police de Durham a estimé jeudi que M. Cummings avait pu commettre une entorse "mineure" aux règles du confinement, décrété le 23 mars pour tenter d'endiguer la propagation du nouveau coronavirus.

Non pas en allant s'isoler avec sa femme malade et leur fils de quatre ans, pour lequel ils n'avaient selon le conseiller pas de solution de garde, au domicile de ses parents dans cette localité du nord de l'Angleterre. Mais lors d'un déplacement le 12 avril à Barnard Castle, à une quarantaine de kilomètres de Durham - un trajet en voiture justifié comme nécessaire par M. Cummings pour s'assurer que sa vue lui permettrait de conduire pour renter à Londres.

"Le Premier ministre a dit qu'il estime que M. Cummings a agi de manière responsable et légale étant données les circonstances, et considère que l'affaire est close", a déclaré un porte-parole de Boris Johnson.

Déjà la veille, attaqué frontalement par les députés, le Premier ministre avait estimé qu'il était temps de "passer à autre chose".

Même si les enquêteurs ont décidé de ne pas infliger de sanction à Dominic Cummings, leurs conclusions donnent de l'eau au moulin de ceux qui exigent son départ, dans l'opposition comme dans la majorité conservatrice.

Pour le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer, interrogé sur la BBC, le soutien de Boris Johnson à son conseiller est un aveu de "faiblesse" et risque de nuire au respect des règles par les Britanniques.

Traçage des contacts

Cette affaire embarrasse d'autant plus Boris Johnson, déjà en butte à de vives critiques sur sa gestion de la crise sanitaire, qu'elle éclipse partiellement l'annonce qu'il doit faire, dans la soirée, sur la poursuite du déconfinement en Angleterre, où les gens sont déjà autorisés à se rendre au travail ou à partir en excursion.

Le gouvernement doit cette fois donner son feu vert définitif à la réouverture la semaine prochaine de certaines classes de maternelle et de primaire. Les magasins "non essentiels", vendant par exemple des vêtements, des livres ou des jouets, doivent rouvrir mi-juin.

Déterminant pour accompagner cette nouvelle étape et éviter une nouvelle vague incontrôlée de contaminations, un dispositif de traçage des contacts des malades a été lancé jeudi en Angleterre.

Dès jeudi, toute personne testée positive au nouveau coronavirus devra désormais communiquer ses interactions récentes à des équipes dédiées du service public de santé. Ceux avec lesquels ce malade est entré en contact, à moins de deux mètres et pendant 15 minutes au moins, devront s'isoler durant 14 jours, qu'ils présentent ou non des symptômes. Quelque 25.000 personnes ont été embauchées pour les retrouver.

Comme le déconfinement, les systèmes de traçage sont déployés en ordre dispersé dans les nations du Royaume-Uni, car ils relèvent des compétences de chacune d'elles.

L'Irlande du Nord dispose déjà d'un système de traçage similaire, et le Pays de Galles est en passe de le faire. L'Ecosse a lancé le sien jeudi également, parallèlement à l'annonce d'un premier assouplissement du confinement.

Le Royaume-Uni est le deuxième pays le plus endeuillé au monde par la maladie COVID-19, avec plus de 37.000 morts officiellement testés positifs et même, selon une analyse du Financial Times, le premier en termes de surmortalité rapportée à sa population. Le système de traçage lancé en Angleterre devrait fonctionner en parallèle avec une application mobile, qui est toujours en phase de test. Afin d'assurer le succès de ce dispositif, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a appelé chacun à accomplir son "devoir civique", expliquant qu'il y avait entre 5.000 et 7.000 cas de COVID-19 non détectés dans la population.

Commentaire 1
à écrit le 29/05/2020 à 16:09
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C'est un buzz abusif certainement médiatico-centré pour un intérêt qui n'est certainement pas celui du citoyen lambda mais que l'on prend systématiquement à témoin lors de ces grandes leçons moralistes à géométrie variable selon les intérêts de ceux ...

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