Sean Spicer, porte-parole des approximations à la Maison Blanche

Le porte-parole de la Maison Blanche n'hésite pas à relayer de fausses informations depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier. Entre la remise en cause de l'utilisation d'armes chimiques par le régime nazi et l'invention d'attentats sur le sol américain, Sean Spicer multiplie les propos outranciers, quitte à provoquer colère et indignation.
Grégoire Normand
Sean Spicer lors de la conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche ce mardi 11 avril.

Les approximations et les inepties peuvent être redoutables pour un attaché de presse. Depuis sa prise de poste à la Maison Blanche, le porte parole Sean Spicer multiplie les dérapages et les imprécisions provoquant à chaque fois des polémiques dans l'opinion publique.

1/ Hitler, Bachar el-Assad et les armes chimiques

Le porte-parole de l'administration Trump a provoqué un tollé lors de la conférence de presse quotidienne donnée mardi 11 avril. Interrogé sur la politique américaine en Syrie à la suite des bombardements effectués la semaine dernière, il a déclaré :

"Écoutez... Pendant la Seconde Guerre mondiale, nous n'avons pas utilisé d'armes chimiques. Même une personne aussi abjecte que Hitler n'est pas tombée assez bas au point d'utiliser des armes chimiques. La Russie doit se demander si c'est là un pays et un régime avec lesquels elle veut s'aligner."

A la suite de cette déclaration, des journalistes présents pendant le point presse sont restés perplexes. Il a donc tenté de clarifier ses propos tout en ajoutant de la confusion dans sa réponse :

"[Hitler] n'a pas utilisé de gaz sur son propre peuple de la même façon qu'Ashad (sic). Il les a mis dans des centres d'Holocauste, je sais - mais ce n'est pas comme Assad qui a été dans les villes, qui les a lâchés sur des innocents en pleine ville."

Outre l'utilisation du gaz zyklon B dans les camps de concentration et d'extermination, plusieurs historiens ont rappelé que le régime nazi avait utilisé en 1942 des armes chimiques sur le front en Crimée. Malgré ses excuses et la publication d'un communiqué, le centre Anne Franck ainsi que plusieurs membres de l'opposition démocrate ont demandé sa démission.

2/ Une attaque imaginaire

Au cours du seul mois de janvier, le porte parole de Donald Trump avait évoqué à au moins trois reprises un attentat à Atlanta qui n'a jamais eu lieu. Sean Spicer avait également mis en avant les attentats de San Bernardino ou Boston pour justifier la signature du décret très controversé censé interdire pour 90 jours l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane: Libye, Somalie, Iran, Irak, Syrie, Yémen et Soudan.

Mais comme le souligne Le Soir, la dernière attaque terroriste à avoir touché Atlanta a eu lieu il y a 21 ans au moment des Jeux olympiques. Cet attentat à la bombe avait fait deux morts et une centaine de blessés dans le parc du Centenaire. Il a été perpétré par un terroriste d'extrême droite originaire de Floride et n'avait donc aucun rapport avec un attentat terroriste islamiste. A la suite de ses déclarations, Sean Spicer avait refusé tout commentaire.

L'attaché de presse n'est pas le seul dans l'entourage de Donald Trump à utiliser ce procédé pour légitimer des décisions parfois controversées en matière d'immigration. La spécialiste des sondages Keylliane Konway et ancienne porte-parole du milliardaire pendant la campagne présidentielle avait également évoqué un massacre dans le Kentucky, près de la ville de Bowling Green, qui n'a jamais eu lieu.

    | Lire aussi La conseillère de Trump invente un attentat pour justifier le décret anti-migrants

3/ Une foule exagérée

Lors de l'investiture de Trump, l'attaché de presse déclare en direct que "c'était la plus grande foule que l'on ait jamais vue à une investiture, point barre".

 A l'aide des photos postées sur les réseaux sociaux et par les médias, les Américains ont pu rapidement remarquer les inepties exprimées par Sean Spicer.

A la suite de ces déclarations, des internautes ont même créé un compte Twitter "@SpicerFacts" ("les faits de Spicer") pour tourner les propos du responsable de la communication en dérision :

 "Plus de personnes ont été tuées pendant le massacre de Bowling Green que lors de la révolution française. Point barre."

>> Lire aussi : Depuis un mois, les mensonges à la pelle de l'administration Trump

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 13/04/2017 à 11:56
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Il ne relaie pas de fausses informations, il ne sait tout simplement pas et il invente histoire de dire quelque chose :-)

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