Taux : après des fortes hausses à répétition, la Fed va « bientôt » ralentir le rythme

La vice-présidente de la Réserve fédérale Lael Brainard pense « qu'il sera bientôt approprié d'aller vers un rythme plus lent » de hausse des taux. Sans pour autant prévoir de baisse des taux face à une inflation qui semble décélérer aux Etats-Unis.
(Crédits : Reuters)

Une lueur d'espoir sur le front des taux et de l'inflation. La vice-présidente de la banque centrale américaine (Fed), Lael Brainard entreouvre la porte un ralentissement des hausses des taux directeurs de la Fed qui « bientôt ». « Je pense qu'il sera bientôt approprié d'aller vers un rythme plus lent » de hausses des taux, a-t-elle affirmé à l'agence Bloomberg.

L'intervention de la vice-présidente se fait dans un contexte d'essoufflement de l'inflation dans l'économie américaine, laquelle est retombée à 7,7% sur un an en octobre contre 8,2% en septembre, notamment l'inflation sous-jacente qui exclut les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation. « On voit enfin l'inflation concernant les biens commencer à se retourner », a souligné Lael Brainard.

Pas de baisse des taux prévues pour autant

Des chiffres perçus comme « rassurants » par la responsable de la Fed, dont la prochaine réunion se tient les 13 et 14 décembre. Pas question pour autant d'après elle d'abaisser maintenant les taux directeurs: « nous avons encore du travail sur les hausses de taux », considère-t-elle.

Face à une inflation inédite en deux décennies, au-dessus de 8%, aux Etats-Unis, la Fed poursuit depuis le mois de mars une politique de remontée de son taux directeur tombé à un niveau historiquement bas ces dernières années. Ce durcissement monétaire vise à contracter les crédits aux ménages et aux entreprises, en augmentant leur taux, pour in fine ralentir l'activité économique, la demande et la pression sur les prix.

Depuis le mois de juin quatre fortes hausses, équivalentes à trois-quarts de point de pourcentage chacune contre un quart de point de hausse habituelle, se sont succédées. Désormais, le taux directeur de la banque centrale américaine oscille entre 3,75% à 4,00%, un niveau inédit depuis la crise financière de 2008.

La BCE suit un chemin similaire de remontée de ses taux directeurs pour contre l'inflation qui se atteint 10,7% dans la zone euro. La hausse brutale des prix en Europe est surtout due au choc énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, contrairement à l'inflation américaine provoquée par une surchauffe de l'économie avec la reprise post-Covid.

La Chine s'inquiète des taux de la Fed et de la BCE

Le durcissement monétaire des banques centrales américaines et européennes fait faiblir la consommation et la demande de biens de ces deux économies au bord de la récession. Une situation qui inquiète la Chine, qui exporte massivement vers ses deux zones et souffre déjà de la paralysie de son économie à cause du Covid. A l'occasion du G20 qui se tient en ce moment à Bali en Indonésie, le président chinois Xi Jinping a fait part de ses préoccupations à ce sujet.

« Les économies développées doivent réduire les effets de contagion négatifs de leurs ajustements de politique monétaire et stabiliser les dettes à un niveau durable », a-t-il réclamé au lendemain d'une rencontre avec son homologue américain Joe Biden.

Commentaires 3
à écrit le 16/11/2022 à 8:28
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Une telle politique monétaire appliquée aux États-unis et à la BCE, pourrait avoir des effets négatifs ou suscités une crise mondiale comme celle de 2008 dans les économies du monde ? Quelle est la bonne approche que la FED peut utilisée à part ce...

à écrit le 15/11/2022 à 14:43
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On prend les paris que bien évidemment le contraire va se produire ?.. on prend les paris que l'inflation bien que minorée va poursuivre sa fuite en avant ? Il n'a jamais existé de martingale permettant de maîtriser le chaos sauf chez les diseuses de...

à écrit le 15/11/2022 à 9:36
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c'est la derivee seconde, donc........c'est comme hollande qui augmentait les depenses, mais moins vite qu'il voulait, puis il a explique que la hausse allait encore ralentir, ce qui est signe d'economie ' a la francaise'

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