Une nouvelle attaque de drones ukrainiens a visé l'aéroport de Moscou, selon les autorités russes

Une attaque de drones aux premières heures dimanche est la dernière d'une série, dont celle contre le Kremlin et des villes russes près de la frontière avec l'Ukraine. Moscou évoque à nouveau une « tentative d'attaque terroriste ». Dans le même temps, seize drones ukrainiens ont visé la Crimée annexée, selon le ministère russe.
(Crédits : LISI NIESNER)

[ Article mis à jour dimanche 30 juillet à 11h55]

C'est un nouveau regain de tension entre les deux pays voisins, alors que le conflit se joue depuis un an et demi principalement sur le territoire ukrainien. Des drones ukrainiens ont attaqué Moscou aux premières heures du jour, faisant un blessé, endommageant des bâtiments et conduisant à l'interruption des vols à l'aéroport de Vnoukovo, rapporte dimanche l'agence de presse TASS, citant les autorités. L'aéroport de Vnoukovo a même été fermé, selon l'agence.

Le ministère russe de la Défense a dénoncé une « tentative d'attaque terroriste ».

Selon l'agence de presse d'Etat, qui cite le ministère russe de la Défense, un drone ukrainien a été détruit dans les airs au-dessus du district d'Odintsovo et deux autres se sont écrasés à Moscou.

« Des drones ukrainiens ont attaqué cette nuit. Les façades de deux tours de bureaux de la ville ont été légèrement endommagées. Il n'y a pas de victimes ni de blessés », a expliqué le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, sur Telegram.

Toutefois, selon l'agence TASS citant les services d'urgence, une personne a été blessée par l'explosion d'un bâtiment. Plusieurs fenêtres ont été soufflées, des poutres en acier rendues visibles et des documents éparpillés au sol, selon un photographe de l'AFP.

Dans le même temps, « seize drones ukrainiens ont été détruits par la défense anti-aérienne » en Crimée, annexée par la Russie en 2014, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué dimanche.

« Neuf autres drones ukrainiens ont été neutralisés par des moyens de guerre électronique et se sont écrasés dans la mer Noire », a-t-il ajouté, précisant que l'attaque n'avait pas fait de victimes.

Incursions de drones

L'attaque, de trois drones au total, a été déjouée, a indiqué le ministère russe de la Défense, ajoutant que l'un avait été abattu et que les deux autres, « neutralisés par la guerre électronique ».

Les attaques contre Moscou et ses environs, situés à près de 500 kilomètres de la frontière ukrainienne, étaient assez rares depuis le début du conflit en février 2022, jusqu'à ce que plusieurs incursions de drones se produisent en 2023.

Plus tôt en juillet, la Russie avait affirmé avoir abattu cinq drones ukrainiens qui avaient déjà perturbé le fonctionnement de l'aéroport Vnoukovo. En mai, le Kremlin avaient été directement visé selon les autorités.

Ces attaques surviennent quelques semaines après le lancement de la contre-offensive ukrainienne, destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a blâmé ces attaques qui « seraient impossibles sans l'aide apportée au régime de Kiev par les Etats-Unis et ses alliés de l'Otan », selon lui.

Trois morts en Ukraine

Vendredi, le Kremlin a dit avoir intercepté deux missiles ukrainiens au-dessus du sud-ouest de son territoire, les débris du premier ayant fait au moins 16 blessés dans leur chute sur la ville de Taganrog, proche de la frontière avec l'Ukraine.

Les régions frontalières ont souvent été la cible de drones et de tirs d'obus depuis le début du conflit, mais très rarement de missiles.

Le ministère russe de la Défense avait alors déclaré que le premier missile, un S-200, visait des « infrastructures résidentielles » de Taganrog, 250.000 habitants.

Peu après, le second S-200 avait été abattu près d'Azov, les débris tombant cette fois sur une zone non habitée, toujours selon le ministère.

Du côté ukrainien, près de la frontière, la ville de Soumy a été frappée samedi soir par un missile russe. Au moins un civil est mort et cinq ont été blessés, selon la police, qui a expliqué que l'attaque avait touché un établissement éducatif.

Début juillet, une attaque de drones russes avait frappé un immeuble d'habitation à Soumy, faisant trois morts et 21 blessés.

Plus tôt samedi, un homme et une femme ont aussi été tués dans une frappe russe, cette fois à Zaporijjia, la grande ville du sud de l'Ukraine, ont rapporté les autorités locales.

Des négociations de paix avec des pays proches du Kremlin

Sur le fond du conflit, la Russie ne rejette pas l'idée de pourparlers avec l'Ukraine, a déclaré samedi le président russe, Vladimir Poutine, ajoutant que les initiatives de paix présentées par les pays africains ou la Chine pourraient constituer une base pour la paix.

Le chef du Kremlin a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse après avoir rencontré vendredi des dirigeants africains à Moscou.

Vladimir Poutine a également dit qu'il était compliqué de mettre en place un cessez-le-feu alors que l'armée ukrainienne menait son offensive.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 31/07/2023 à 18:53
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Les prochaines attaques viseront-elles des oligarques "amis" du tsar ou ce dernier directement? En effet, tout porte à croire que l'Ukraine dispose d'une force de frappe infiltrée dans le vaste territoire russe aussi ouvert que les portes d'un ...

à écrit le 30/07/2023 à 18:40
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"Peu après, le second S-200 avait été abattu près d'Azov," Le S-200 (OTAN SA-5 Gammon) est un missile sol air lourd conçu pour intercepter des hostiles peu manoeuvrants volant à haute altitude, en clair des bombardiers version années 60....Ce n'e...

à écrit le 30/07/2023 à 14:11
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Les initiatives de la Chine ou des pays Africains proches de de la Russie n'ont aucun sens. Un cessez le feu (aux conditions de Poutine) est illusoire. La Russie (Poutine) a perdu la guerre en Ukraine et devrait perdre aussi la Biélorussie. L'offici...

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