Vladimir Poutine sera en visite en Chine en fin de semaine

Le président russe Vladimir Poutine se rendra en Chine cette semaine pour sa deuxième visite dans le pays asiatique en un peu plus de six mois. Il rencontrera notamment son homologue Xi Jinping pour évoquer leur « partenariat global et leur coopération stratégique ».
Il s’agira de la quatrième rencontre en face à face entre Vladimir Poutine et Xi Jinping depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.
Il s’agira de la quatrième rencontre en face à face entre Vladimir Poutine et Xi Jinping depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. (Crédits : Valeriy Sharifulin)

Sept mois après sa dernière visite en Chine, Vladimir Poutine va de nouveau s'y rendre. « Sur l'invitation du président Xi Jinping, le président russe Vladimir Poutine effectuera une visite d'État en Chine du 16 au 17 mai », soit ces jeudi et vendredi, a annoncé la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, ce mardi. Ce n'est toutefois pas une surprise puisque le dirigeant russe l'avait indiqué fin avril.

« Le président Xi Jinping procédera à un échange de points de vue avec le président Poutine sur les relations bilatérales, la coopération dans divers domaines et les questions internationales et régionales d'intérêt commun », a précisé un autre porte-parole, Wang Wenbin, lors d'un briefing de presse régulier.

De son côté, le Kremlin a indiqué que les deux présidents évoqueraient leur « partenariat global et leur coopération stratégique » et « définir(aient) les domaines clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales ». Toujours selon le Kremlin, ils signeront ensemble une déclaration conjointe et assisteront à une cérémonie pour marquer le 75e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Vladimir Poutine va également rencontrer le Premier ministre Li Qiang et se rendre dans la ville de Harbin, dans le nord de la Chine, pour une foire commerciale et d'investissements, selon la même source.

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Partenaire particulier

Il s'agira de la quatrième rencontre en face à face entre Vladimir Poutine et Xi Jinping depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Quelques jours avant le lancement de cette invasion, les deux pays avaient affirmé que leur amitié était « sans limites ». Et depuis, leur relation diplomatique et commerciale s'est nettement renforcée. La Russie a trouvé en la Chine un partenaire économique crucial face à l'avalanche de sanctions occidentales décrétées en réaction à son offensive militaire. De son côté, la Chine bénéficie d'importations à bas coût de gaz et de pétrole de chez son voisin.

De nombreux experts estiment que la Russie est de plus en plus dépendante de la Chine, devenue un partenaire économique crucial face à l'avalanche de sanctions occidentales décrétées en réaction à son offensive militaire. Effrayées par les menaces de sanctions américaines, les banques chinoises sont toutefois devenues ces derniers mois plus prudentes dans leurs transactions avec la Russie, les suspendant ou les réduisant.

« Les Russes veulent que la Chine fasse davantage pour les soutenir, ce que la Chine hésite à faire parce qu'elle ne veut pas compromettre ses relations avec l'Occident », explique à l'AFP Alexander Gabuev, directeur du Centre Carnegie Russie Eurasie.

Les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars (222 milliards d'euros) en 2023, selon les douanes chinoises. Mais les exportations chinoises mensuelles vers son voisin russe ont chuté en mars et avril cette année, alors que Washington menace de sanctions les institutions financières soutenant l'effort de guerre russe.

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La Chine joue sur tous les tableaux

Des liens néanmoins étroits et que les Occidentaux regrettent. Ils mettent d'ailleurs régulièrement en garde la Chine contre une aide indirecte à l'effort de guerre russe et l'exhortent à utiliser son influence sur la Russie pour mettre fin au conflit en Ukraine.

Les autorités chinoises se disent toutefois officiellement neutres et n'ont jamais condamné l'invasion russe. Pour autant, lors de sa visite en France la semaine dernière, le président chinois a affirmé qu'il entend « œuvrer avec la France et toute la communauté internationale » à « résoudre la crise » en Ukraine. « Nous comprenons le bouleversement qu'engendre la crise ukrainienne pour les Européens. La Chine n'est pas à l'origine de cette crise, et elle n'y est pas non plus partie ou participante », a assuré le dirigeant chinois dans une interview au journal Le Figaro. Il a assuré avoir « toujours joué un rôle constructif pour favoriser un règlement pacifique » dans ce conflit entre la Russie et l'Ukraine. Et a rappelé avoir appelé à plusieurs occasions « à observer les buts et principes de la Charte des Nations unies, à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays, à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes des différentes parties, et insisté sur l'impératif de ne pas utiliser d'armes nucléaires ni de mener de guerre nucléaire ». La Chine « fournit à l'Ukraine des aides humanitaires, et notre envoyé spécial a fait plusieurs déplacements dans les pays concernés », a-t-il ajouté.

Le président chinois s'est même engagé à « s'abstenir de vendre toute arme » et à apporter « toute aide à Moscou ». Ce qu'a salué son homologue Emmanuel Macron. « Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie », a fait valoir le dirigeant français. « Au vu de cette histoire complexe, nous accueillons favorablement les engagements des autorités chinoises ».

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Relations complexes avec le reste du monde

Cette visite du président chinois en France, qui a marqué le début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, montre en tout cas la volonté de la Chine de renouer le contact et approfondir les liens avec l'Europe. Il faudra pour cela réussir à passer outre des différends, notamment commerciaux, qui demeurent pour le moment importants et pourraient déboucher sur des hausses des taxes douanières. « Les relations UE/Chine sont complexes. Nous les abordons avec lucidité et de manière constructive et responsable », a déclaré la semaine dernière la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente lors de la venue du président chinois.

« Une Chine qui joue un jeu équitable est une bonne chose pour tout le monde. Dans le même temps, l'Europe n'hésitera pas à prendre les décisions fermes nécessaires pour protéger son économie et sa sécurité », a-t-elle averti.

Quelques tensions qui se révèlent toutefois moindres comparé à celles qui couvent depuis des mois entre la Chine et les États-Unis, bien qu'elles se soient atténuées. Les deux puissances ont des divergences d'un point de vue commercial - les États-Unis jugent notamment anticoncurrentielles certaines pratiques commerciales de la Chine - mais aussi diplomatiques - comme sur le sujet de Taïwan. Les deux pays affichent cependant ces derniers mois une volonté d'entente. « La Terre est suffisamment grande pour que la Chine et les États-Unis puissent chacun se développer et prospérer », a ainsi déclaré fin avril le ministre américain des Affaires Étrangères, Antony Blinken.

Commentaires 2
à écrit le 14/05/2024 à 19:07
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Relais de propagande Russe ou information nécessaire? ;-)

à écrit le 14/05/2024 à 13:22
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Le moment idéal pour lui piquer la place.

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