Adoption de l'euro : la Bulgarie vise désormais 2025

La Bulgarie a annoncé le report de son objectif d'adhésion à la zone euro d'un an, visant désormais 2025 au lieu de 2024. Ce, en raison de l'instabilité politique qui empêche l'adoption des réformes nécessaires. Le pays enchaîne, en effet, les gouvernements intermédiaires successifs. Des élections législatives auront lieu en avril, soit les cinquièmes depuis 2021.
Officiellement, l'admission de ce pays de 6,5 millions d’habitants, le plus pauvre de l'UE, était prévue pour 2024.
Officiellement, l'admission de ce pays de 6,5 millions d’habitants, le plus pauvre de l'UE, était prévue pour 2024. (Crédits : Florion Goga)

Ce sera finalement pour 2025. La Bulgarie a décidé de reporter d'un an l'adoption de la monnaie unique. « La nouvelle date cible est le 1er janvier 2025 », a déclaré la ministre des Finances Rositsa Velkova lors d'une conférence de presse vendredi 16 février.

Officiellement, l'admission de ce pays de 6,5 millions d'habitants était prévue pour 2024. Mais la Bulgarie est dans la tourmente politique depuis deux ans. À l'exception d'une brève parenthèse de quelques mois en 2022 avec un cabinet réformateur aux manettes mené par l'ex-entrepreneur formé à Harvard, Kiril Petkov, les gouvernements intérimaires se succèdent et les principaux projets de loi restent en suspens. De nouvelles élections législatives sont ainsi prévues le 2 avril, les cinquièmes depuis 2021, pour tenter de former une coalition stable, mais les analystes sont pessimistes.

La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l'UE, dont il est membre depuis 2007. Selon la Commission européenne, sa croissance aurait progressé de 3,9% en 2022 et table sur +1,4% en 2023.

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Dans le sas depuis bientôt trois ans

La corruption généralisée dans ce pays des Balkans pendant des années a toujours bloqué son adhésion à l'euro. Selon la ministre des Finances, « aucun compromis n'a été possible » au Parlement pour justement voter des textes sur le blanchiment d'argent, les pouvoirs de la banque centrale ou encore les faillites. « Nos partenaires européens jugent que la Bulgarie a pris trop de retard », a-t-elle indiqué comme raison pour expliquer le report de candidature.

Placée sous un strict régime d'austérité dans la foulée d'une grave crise économique en 1996-1997, la Bulgarie a intégré en 2020 le cadre de régulation bancaire de la zone euro et le mécanisme ERM II, système de parité fixe. Un État doit y rester au moins deux ans avant d'être admis à la zone euro.

Le passage à la monnaie unique doit s'effectuer au taux actuel, soit 1,95583 lev (monnaie bulgare) pour un euro - le même depuis la création de la zone monétaire en 1999.

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Le club des 20 depuis 2023

La Croatie est devenue en janvier le vingtième membre de la zone euro, sept ans après l'entrée de la Lituanie. Le pays avait exprimé sa volonté d'adopter la monnaie unique dès son adhésion à l'UE en 2013. Comme la Bulgarie, cinq autres pays dans l'antichambre de la monnaie unique (Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Suède) n'ont pas obtenu l'aval de l'Europe, mais n'ont, eux, pas de projet d'adhésion à très court terme.

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Vingt États membre de l'UE utilisent ainsi désormais l'euro, soit près de 347 millions de personnes. Pour pouvoir adopter l'euro, les États membre de l'UE sont tenus de remplir des « critères de convergence », peut-on lire sur le site internet commun du Conseil de l'UE et du Conseil européen. « Il s'agit de conditions économiques et juridiques qui ont été fixées dans le traité de Maastricht en 1992 et qui sont également connues sous le nom de "critères de Maastricht" ».

Tous les États membre de l'UE sont en principe tenus d'adopter l'euro dès qu'ils remplissent ces critères. Seul le Danemark fait office d'exception : le pays dispose d'une « clause d'exemption » dans les traités de l'UE, en vertu de laquelle il est dispensé de l'obligation d'adopter l'euro. La couronne danoise y est toujours reine, mais Copenhague peut néanmoins demander à adhérer à la zone euro si elle le décide. Quant à la Suède, elle a choisi de ne pas participer au mécanisme de taux de change européen, ce qui lui interdit d'adopter l'euro.

La décision finale sur l'adhésion d'un pays de l'UE à la zone euro est prise par le Conseil de l'UE. Elle repose sur une proposition de la Commission européenne et est prise après consultation du Parlement européen et examen de la proposition par le Conseil européen.

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(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 20/02/2023 à 12:34
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On a l'impression que le reste des autres pays qui veulent intégrer l euros sont des mendiants ??? Tous les pays du monde ont des compétences il suffit de les mettre en valeur et sont complémentaires

à écrit le 20/02/2023 à 12:00
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Rien de tel pour unir les peuples par la force, que d'envoyer au pouvoir des traitres à leur Nation ! ;-)

à écrit le 20/02/2023 à 11:00
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Ça devient un tantinet du n'importe quoi, on ouvre les frontières surtout pour les capitaux et on conserve des salaires minimum indécents. Pendant ce temps les pays de l'OUEST s'écroulent sous la dette. L'idée directrice de l'UE est il me semble un c...

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