Comme en France ou en Espagne, il y a du mieux sur le front de l'inflation en Allemagne. Les prix à la consommation ont reculé en mai de 1,1 point par rapport au mois d'avril, poursuivant le repli après le pic de 8,8% observé en octobre, a indiqué dans un communiqué l'institut Destatis. L'organisme confirme ainsi sa précédente estimation provisoire publiée fin mars.
Les prix de l'énergie ont connu en mai une hausse de seulement 2,6% en glissement annuel, après 6,8% en avril, 3,5% en mars et 19,1% en février. La hausse des prix des produits alimentaires recule également, même si elle reste à des niveaux particulièrement élevés, à 14,9% en mai, contre 17,2% en avril et 22,3% en mars. Les prix des produits laitiers (+28,2%), du pain (+19,3%) et des produits de la mer (+19,0%) continuent de grimper fortement.
Servant de référence pour la Banque centrale européenne (BCE), l'indice des prix harmonisé progresse quant à lui de 6,3% sur un an, en net recul également par rapport à 7,6% en avril. Ce ralentissement s'explique principalement par la baisse des tensions sur les prix de l'énergie, grâce aux efforts de l'Europe pour s'approvisionner en gaz naturel liquéfié, à des aides publiques massives et à une baisse de la demande globale.
Encore loin des objectifs fixés par la BCE
La hausse des prix en Allemagne reste néanmoins encore bien au-dessus des objectifs de la BCE, qui vise 2% d'inflation sur le moyen terme. Pour y parvenir, l'institution monétaire a déjà relevé ses taux directeurs de 3,75 points de pourcentage depuis juillet et ne compte donc pas s'arrêter pour le moment. Pour interrompre ce cycle de hausse des taux, la BCE attend « des signes probants » montrant que l'inflation « revient au plus tôt et durablement » à 2%, a récemment déclaré Isabel Schnabel, membre du directoire. « Nous n'en sommes pas encore là », a-t-elle ajouté, avant une réunion de politique monétaire jeudi.
Les investisseurs s'attendent en majorité à ce que la Fed, qui a entamé une réunion de deux jours, marque une pause dans sa politique de restriction monétaire destinée à ramener l'inflation autour de 2% l'an. Après dix hausses consécutives de son principal taux directeur, l'institution monétaire américaine devrait annoncer une pause en juin, avant une potentielle nouvelle hausse en juillet, selon des analystes. C'est dans ce contexte que sera publié ce mardi un indicateur d'inflation américain majeur, le CPI. « L'inflation américaine devrait avoir diminué de 4,9% à 4,1% en mai, et l'inflation de base - qui exclut l'alimentation et l'énergie - devrait s'adoucir, de 5,5% à 5,3% », estime un analyste de Swissquote Bank.Aux Etats-Unis, aussi, l'inflation marque le pas
(Avec AFP)
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