Grâce à la baisse des prix de l’énergie, l’inflation diminue à 5,1% en mai en France

La hausse des prix marque nettement le pas à +5,1% en mai, sur un an après 5,9% en avril et 5,7% en mars, selon la première estimation publiée mercredi par l'Insee. Il s’agit du taux d’inflation le plus bas depuis mai 2022 où la hausse des prix atteignait 5,2%. Pour l’institut, cette désinflation vient de la baisse des prix de l’énergie, des produits manufacturés et des services.
L'inflation retrouve un taux inférieur à celui de mai 2022.
L'inflation retrouve un taux inférieur à celui de mai 2022. (Crédits : Reuters)

[Article publié le mercredi 31 mai 2023 à 10h10 et mis à jour à 11h32] Bonne nouvelle pour les consommateurs. L'inflation a nettement ralenti en France en mai pour s'établir à 5,1% sur un an, après avoir atteint 5,9% en avril, 5,7% en mars et plus de 6% en début d'année, selon une première estimation publiée mercredi par l'Insee.

« Pour la première fois depuis un an, le glissement annuel des prix à la consommation en France descend de son plateau qui se situait autour de 6%. Ce reflux est plus marqué que prévu », a commenté sur Twitter le chef du département de la conjoncture de l'Insee Julien Pouget.

« L'inflation ralentit, et elle ralentit même fortement », s'est réjoui le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Inter. « C'est évidemment une donnée dans la bonne direction », a renchéri le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d'un événement à Paris. « Il est même très probable que nous ayons passé le pic » d'inflation, a-t-il ajouté, constatant que « l'ensemble des composantes d'inflation semblent en baisse ».

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Il s'agit effectivement d'un fort ralentissement de la hausse des prix qui atteint son niveau de mai 2022 où l'inflation s'établissait à 5,2%, avant de grimper jusqu'à un pic de 6,2% en février 2023. Le chiffre de mai n'est cependant que provisoire. L'Insee doit publier à la mi-juin une seconde estimation de l'inflation de ce mois-ci.

La baisse des prix alimentaires en cause

« Cette baisse de l'inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l'énergie (...) des produits manufacturés et des services », mais aussi de l'alimentation, en hausse de 14,1% sur un an en mai après avoir crû de 15% en avril, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

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L'augmentation du prix des produits frais (+10,4% sur un an) s'est poursuivie quasiment au même rythme qu'en avril (+10,6%). En revanche, le coût des autres produits alimentaires s'est renchéri moins rapidement (14,8% contre 15,8% en avril). La désinflation est encore plus nette en ce qui concerne l'énergie, dont les prix ont progressé de 2% sur un an en mai, après un bond de 6,8% en avril et une progression à deux chiffres ces derniers mois.

Décélération des prix des biens et des services

En dehors de l'alimentation, le ralentissement de la hausse est présent presque sur tous les biens et les services. C'est le cas des coûts des produits manufacturés (+4,1% sur un an en mai) et des services (+3%) qui décélère, mais moins rapidement que l'alimentation. Le tabac, dont le coût a bondi de 9,8% sur un an en mai, est la seule exception au mouvement de désinflation et son prix accélère pour le troisième mois consécutif, note tout de même l'Insee.

Indicateur de référence pour les comparaisons entre pays européens, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a progressé de 6% sur un an en mai, une croissance inférieure de près d'un point à celle d'avril (+6,9%).

Vers une inflation annuelle à 4,9% en 2023 selon le gouvernement

Dans ses prévisions d'inflation pour 2023 et 3024, présentées en avril par les ministres, Bruno Le Maire et Gabriel Attal, le gouvernement anticipe, de son côté, une inflation annuelle de 4,9% en 2023. Une projection « un peu sous-estimée », a jugé le Haut Conseil des finances publiques (HCPF).

« Même si l'inflation mesurée en glissement annuel devrait commencer à se replier dans le courant de l'année 2023, le reflux attendu par le Gouvernement paraît rapide, si bien que les prévisions d'inflation (...) paraissent un peu sous-estimées », a estimé le HCPF dans un avis rendu mercredi sur le programme de stabilité envoyé, comme chaque année au printemps, aux institutions européennes.

Les Français freinent leur consommation

Si la hausse des prix ralentit, c'est en partie, car la consommation des ménages en France a chuté de 1% au cours du mois d'avril, baisse plus forte que celle des deux mois précédents, a rapporté mercredi l'Insee. Au mois de mars la chute avait été de 0,8%, après 0,3% en février, selon un chiffre révisé par l'Institut national de la statistique.

La diminution de la consommation des ménages en avril est due au repli de 1,9% de la consommation en énergie d'une part, et de la consommation alimentaire de l'autre (-1,8%), les produits alimentaires étant ceux dont les prix ont le plus augmenté. La baisse de la consommation alimentaire est toutefois plus faible qu'en mars (-2,4%).

« Cette baisse s'explique par le recul des dépenses en produits agroalimentaires tandis que les achats de produits agricoles rebondissent », précise l'Insee dans son communiqué. Concernant l'énergie, la baisse s'explique par la diminution de la consommation de carburants « notamment en gasoil, tandis que la consommation en électricité et gaz rebondit ».

Le pouvoir d'achat des ménages s'est nettement dégradé en 2023 à cause de l'inflation et de la hausse des taux directeurs qui atteignent entre 3 et 3,75% pour la Banque centrale européenne et entre 5 et 5,25% aux Etats-Unis.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 31/05/2023 à 16:58
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"Il s'agit effectivement d'un fort ralentissement de la hausse des prix". Bref, ça continue d'augmenter, mais doucement.

à écrit le 31/05/2023 à 10:35
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C'est énorme, il serait temps de calculer l'inflation cumulée svp, les hausses et les baisses concernant seulement des pourcentages ne veulent rien dire c'est comme si vous commentiez la météo qu'il fait en ce moment même, bon vous me direz ça se fai...

à écrit le 31/05/2023 à 10:28
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l'INSEE serait-elle devenue une agence de propagande à la russe !!! selon l'INSEE l’inflation diminue à 5,1% en mai en France ... cette baisse est invisible quand on passe à la caisse ... AU CONTRAIRE, nous constatons une continuité dans les hausses ...

le 31/05/2023 à 17:28
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Je n'ai jamais constaté d'augmentation de 50 %. Je ne sais pas où vous faites votre marché.

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