
La hausse générale des prix à la consommation se calme en Espagne. L'inflation s'est affichée à +3,2% sur un an en mai, selon une estimation provisoire publiée ce mardi 30 mai par l'Institut national des statistiques (INE). C'est moins qu'en mars (+3,3%) et en avril (+4,1%), qui avait été marqué par un rebond.
Ce taux, qui doit encore être confirmé, permet à l'Espagne de s'éloigner un peu plus du pic de 10,8% atteint en juillet, un record depuis le début des séries statistiques voilà 38 ans. Et surtout de se rapprocher de la cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne.
Mieux que le reste de l'Europe
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCA), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, a lui progressé de 2,9%, soit 0,2 point de moins qu'en avril (3,1%). L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix de l'énergie et qui est corrigée des variations saisonnières, a quant à elle reculé de 0,5 point, pour atteindre 6,1% sur un an.
Avec ce chiffre de 3,2%, l'Espagne se situe dans une situation plus confortable que la plupart de ses voisins. Si leurs chiffres de mai n'ont pas encore été publiés, leur niveau d'inflation s'affichait très au-dessus de celui de la péninsule ibérique en avril, à +8,2% sur un an en Italie, +7,2% en Allemagne ou encore +5,9% en France. Et à +7% dans la zone euro. Elle ne devrait d'ailleurs pas se calmer. La Commission européenne a récemment revu à la hausse sa prévision d'inflation pour 2023 à 5,8% (+0,2 point) en zone euro et 6,7% dans l'UE (+0,3 point).
Baisse des prix à la pompe et en rayon
Selon l'INE, le ralentissement du mois de mai s'explique par la baisse des prix des carburants et, dans une moindre mesure, par une hausse moins forte que l'an dernier des prix alimentaires. Le gouvernement de gauche espagnol a multiplié depuis 18 mois les mesures budgétaires pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages, fortement affecté par une inflation qui s'est élevée à 8,4% en moyenne l'an dernier.
Il a ainsi annoncé fin décembre la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité, dans le cadre d'un paquet d'aide de 10 milliards d'euros destiné à enrayer la flambée des prix alimentaires. Cette mesure a porté à près de 50 milliards d'euros le montant total des dispositions prises par le gouvernement Sanchez depuis plus d'un an pour aider les Espagnols.
La crise s'invite dans les élections
Malgré ces nombreuses mesures, les Espagnols ont manifesté dans les urnes leur grogne face à la baisse de leur pouvoir d'achat. Selon les analystes, le contexte actuel explique en partie la défaite de la gauche aux élections locales espagnoles de ce dimanche. Les sondages annonçaient tous une victoire du Parti populaire (PP) de droite à ce double scrutin municipal et régional. En revanche, aucun ne s'attendait à ce que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Sánchez subisse de telles pertes.
Le PP a recueilli le plus grand nombre de voix aux municipales, plus de 7 millions (31,5%), soit quelque deux millions de plus qu'il y a quatre ans, contre moins de 6,3 millions (28,1%) pour le PSOE. Surtout il a conquis au moins six des dix régions jusqu'alors dirigées (directement ou au sein d'une coalition) par le PSOE. Cette défaite a poussé le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez à convoquer des élections législatives anticipées le 23 juillet, jugées mal engagées pour la gauche.
(Avec AFP)
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